. — Je vois un beau soleil qui du dehors vient resplendir dans ma chambrette. […] Un mendiant a trouvé à midi ses délices dans une assiette de soupe chaude qu’on lui a servie sur la porte ; il se passait fort bien de soleil. […] C’est qu’il faut quelque chose d’agréable aujourd’hui que partout on s’amuse, et nous voulions faire notre mardi gras au soleil, en plein air, en promenade. […] Je ne voudrais pas que mon âme prît tant de part à l’état de l’air et des saisons, comme une fleur qui s’épanouit ou se ferme au froid ou au soleil.
Mais voyant au soleil sa fenêtre fermée, Une tristesse vague, une ombre7 de malheur, Comme un frisson sur l’eau courut sur tout mon cœur ; Et, sans donner de cause à ma terreur subite, Je repris mon chemin, et je marchai plus vite8. […] Elle nous entraînait partout d’un pas rêveur, Montrait du doigt, de loin, chaque arbre, chaque fleur ; Voulait s’en approcher, les toucher, reconnaître S’ils ne frémiraient pas sous l’œil qui les vit naître ; Voir de combien de mains avaient grandi leurs troncs, Les comparer de l’œil, comme alors, à nos fronts, En froisser une feuille, en cueillir une branche ; Appeler par son nom chaque colombe blanche, Qui, partant de nos pieds pour voler sur les toits, Rappelait à son cœur nos ramiers d’autrefois ; Écouter si le vent dans l’herbe ou la verdure, L’onde dans la rigole, avaient même murmure1 ; Éprouver si le mur de la chère maison Renvoyait aussi tiède au soleil son rayon ; Ou si l’ombre du toit, sur son vert seuil de mousse, Au penchant du soleil s’allongeait aussi douce. […] La cloche des funérailles Moi, quand des laboureurs porteront dans ma bière Le peu qui doit rester ici de ma poussière, Après tant de soupirs que mon sein lance ailleurs ; Quand des pleureurs gagés, froide et banale escorte, Déposeront mon corps endormi sous la porte Qui mène à des soleils meilleurs ; Si quelque main pieuse en mon honneur te sonne, Des sanglots de l’airain, oh ! […] Le soleil, la lune et les étoiles luisent aussi pour moi, et quand tinte la cloche du soir, alors, Seigneur, je parle avec toi. […] Sa porte doit être ouverte à toute heure à celui qui l’éveille, sa lampe toujours allumée, son bâton toujours sous sa main ; il ne doit connaître ni saisons, ni distances, ni contagion, ni soleil, ni neige, s’il s’agit de porter l’huile au blessé, le pardon au coupable, ou son Dieu au mourant.
Il en est de même des expressions suivantes qui sont employées dans leur sens propre ; la colère d’Achille, le feu brûle, un rayon de soleil, la chaleur du feu ; et dans un sens figuré : la colère des flots, le feu d’un diamant, le feu des yeux, un rayon d’espérance, la chaleur du combat, le torrent bondit, une colonne de feu, le lever du soleil des flots de sang. […] Le matin, l’herbe est perlée de rosée et elle se sèche avec les rayons du soleil. […] Qui a dit au soleil : « Sortez du néant, et présidez au jour » ? […] Qui a donné l’être et le nom à cette multitude d’étoiles qui décorent avec tant de splendeur le firmament, et qui sont autant de soleils immenses, attachés chacun à une espèce de monde nouveau qu’ils éclairent ? […] Soudain ces nuages s’écartent, et le soleil couchant se montre dans toute sa splendeur.
Plus le cerf solitaire et les chevreuls legers Ne paistront sous ton ombre, et ta verte criniere Plus du soleil d’esté ne rompra la lumiere ! […] Théophile Gautier, de nos jours, a aimé à dessiner dans ses romans les châteaux du temps de Louis XIII, en briques rouges reliées par des cordons de pierre blanche ; il fait dans ses poésies scintiller le soleil sur les vitres ogivales et sculpte émaux et camées. […] Nabuchodonosor Pareil aux Dieux je marche, et, depuis le réveil Du soleil blondissant jusques à son sommeil, Nul ne se parangonne324 à ma grandeur royale. […] Les esprits bien-heureux sont des celestes roses, Au soleil eternel incessamment escloscs ; Les roses des jardins ne durent qu’un matin : Mais ces roses du ciel n’auront jamais de fin. » Elle disoit ces mots à ses tristes servantes Du mal-heur de sa mort plus mortes que vivantes ; Redoublant les souspirs en leurs cœurs soucieux, Les regrets en leur bouche, et les pleurs en leurs yeux. […] Toutefois si tu as quelquefois ce bon heur De voir autour de toy quelques hommes d’honneur, Qui te prestent l’oreille, et qu’un soleil aimable De ses rais390 échauffans te rende favorable…… Si l’on s’enquiert de toy quel homme je puis estre, Di391.
Par quel ordre, ô soleil, viens-tu du sein de l’onde Nous rendre les rayons de ta clarté féconde ? […] La mer, dont le soleil attire les vapeurs, Par ces eaux qu’elle perd voit une mer nouvelle Se former, s’élever, et s’étendre sur elle. […] Mais enfin terminant leurs courses vagabondes, Leur antique séjour redemande leurs ondes ; Ils les rendent aux mers, le soleil les reprend. […] Heureuse imitation d’Horace, qui a dit du soleil, Aliusque et idem nasceris , v. 10 et 11 du Chant séculaire.
Le réveil de psyché Le matin, rougissant dans sa fraîcheur première, Change les pleurs de l’aube en gouttes de lumière ; Et la forêt joyeuse, au bruit des flots chanteurs, Exhale, à son réveil, les humides senteurs ; La terre est vierge encor, mais déjà dévoilée, Et sourit au soleil sous la brune envolée. […] Derrière eux, le sillon reparaît morne et gris ; Les bluets sont tombés, et les pavots fleuris ; Et le soleil de juin, piquant comme la flèche, Sur leur couche de paille à l’instant les dessèche. […] C’est le soleil qui émerge, à l’horizon.
sans doute le passage des ténèbres à la lumière, et le lever du soleil sont, en quelque lieu qu’on se trouve, le plus beau spectacle que l’homme puisse admirer. […] « Au moment où le soleil commençait à se montrer, le ciel se couvrit de nuages de soufre et de bitume. […] Le Soleil voit en se levant La marche du vainqueur du Gange ; Et porté sur l’aile du vent, L’Amoura annonce la vendange. […] « Les doux zéphirsa conservaient en ce lieu, malgré les ardeurs du soleil, une délicieuse fraîcheur. […] Ce bois semblait couronner ces belles prairies, et formait une nuit que les rayons du soleil ne pouvaient percer.
C’est dans les contrées les plus chaudes du nouveau monde que se trouvent toutes les espèces d’oiseaux-mouches : elles sont assez nombreuses et paraissent confinées entre les deux tropiques ; car ceux qui s’avancent en été dans les zones tempérées n’y font qu’un court séjour : ils semblent suivre le soleil, s’avancer, se retirer avec lui, et voler sur l’aile des zéphyrs à la suite d’un printemps éternel. Les Indiens, frappés de l’éclat et du feu que rendent les couleurs de ces brillants oiseaux, leur avaient donné les noms de rayons ou cheveux du soleil. […] Ils n’ont d’autre voix qu’un petit cri fréquent et répété ; ils le font entendre dans les bois dès l’aurore, jusqu’à ce qu’aux premiers rayons du soleil tous prennent l’essor et se dispersent dans les campagnes.
La chaleur était étouffante ; tout à coup, comme le soleil baissait pourtant déjà à l’horizon, elle s’accrut d’une façon inattendue jusqu’à devenir insupportable. […] soleil dont je suis le Memnon ! […] Il représentait une contrée éclairée, non en face, des rayons du soleil, mais par derrière de leurs simples reflets. […] — À peine le soleil fait ouvrir les boutiques. […] ô soleil lumineux !
Mais combien le ciel même était-il pauvre, avant que vous l’eussiez semé d’étoiles, et que vous y eussiez allumé le soleil pour présider au jour, et la lune pour présider à la nuit ! […] Quand vous commencez par la foi à y faire poindre la lumière, qu’elle est encore imparfaite, jusqu’à ce que vous l’ayez formée par la charité, et que vous, qui êtes le vrai soleil de justice, aussi ardent que lumineux, vous m’ayez embrasé de votre amour ! […] Car le soleil même est toujours nécessaire à l’air qu’il éclaire, afin qu’il demeure toujours éclairé ; combien plus ai-je besoin que vous ne cessiez de m’illuminer, et que vous disiez toujours : « Que la lumière soit faite ! […] Elle semblait vouloir honorer le soleil, en paraissant claire et illuminée par le côté qu’elle tournait vers lui ; tout le reste était obscur et ténébreux, et un petit demi-cercle recevait seulement dans cet endroit-là un ravissant éclat par les rayons du soleil, comme du père de la lumière. […] À mesure qu’il approchait, je la voyais disparaître ; le faible croissant diminuait peu à peu ; et quand le soleil se fut montré tout entier, sa pâle et débile lumière, s’évanouissant, se perdit dans celle du grand astre qui paraissait, dans laquelle elle fut comme absorbée.