Son succès fut prodigieux, et jamais prédicateur plus grave ne passionna plus vivement de meilleurs juges, dans une société brillante et voluptueuse qu’il exhortait à la foi et à la pénitence. […] On lie, à force de grimaces, une société étroite avec tous les gens du parti.
. — L’épopée ironique de Renart inaugure la satire populaire de la société religieuse et féodale. […] C’est du moins l’aurore d’une civilisation disparue que retrouve avec une sorte d’enthousiasme une société ravie par la découverte d’un monde inconnu. […] xvie siècle. — Le tableau de la Renaissance est déjà celui du XVIe siècle ; car ce fut, avec la Réforme, la cause maîtresse qui agit alors sur la société. […] Originaires de la société romaine, ils composaient deux c’asses : les uns, simples bateleurs, ressemblaient à nos saltimbanques de foire ; les autres, protégés par l’Église et par les princes, étaient les éditeurs ou les propagateurs des poëmes populaires qu’ils chantaient, avec accompagnement de viole ou violon, sur une mélopée analogue au récitatif de l’épitre ou de l’Évangile.
Il y a cependant quelques traits à ajouter : « Giton a toujours le teint frais, le visage plein… l’œil fixe et assuré, les épaules larges… la démarche ferme et délibérée… » Il est toujours “enjoué, grand viveur, impatient, présomptueux, colère, libertin…” Il se croit toujours des talents et de l’esprit ; mais il a de plus son système sur l’état de la société : il croit que les rangs sont bien distribués, que tout y est à sa place, hommes et choses : il est riche. […] Il va même plus loin aujourd’hui : il a un plan complet de réforme pour la société, et le principe fondamental de cette réforme est de mettre en haut ce qui est en bas, et en bas ce qui est en haut, tout cela au nom des droits de l’homme et des progrès de la civilisation : il est pauvre. […] Il n’y a qu’une chose qu’il oublie de la meilleure foi du monde : ce sont ses plaintes d’hier sur la condition que la société fait aux pauvres, sur l’injustice et la dureté des riches. […] Il est ruiné, et, comme le trafiquant de la fable, il attribue ses malheurs à la fortune et à la société. » (La Fontaine et les fabulistes, Michel Lévy.)
S’il n’a pas assez de suite et de méthode, si l’on a pu dire qu’il faisait de l’esprit sur les lois, cependant il égale souvent la majesté de son sujet, il découvre les principaux ressorts des sociétés ; il forme des vœux généreux d’humanité, de justice et de liberté réglée. […] Il vous est permis de souhaiter de monter à des postes plus éminents, parce qu’il est permis à chaque citoyen de souhaiter d’être en état de rendre de plus grands services à sa patrie ; d’ailleurs, une noble ambition est un sentiment utile à la société, lorsqu’il se dirige bien. […] Ce qu’on appelle union dans un corps politique est une chose très-équivoque ; la vraie est une union d’harmonie, qui fait que toutes les parties, quelque opposées qu’elles nous paraissent, concourent au bien général de la société, comme des dissonances dans la musique concourent à l’accord total. […] Cette dame, renommée par son esprit et sa beauté, recevait chez elle la meilleure société de Florence, et Montesquieu y était très-assidu pendant son séjour dans cette ville.
Il semble qu’on n’a jamais parlé une meilleure langue, plus pure, plus limpide, plus naturelle, convenant mieux à la prompte communication des sentiments et des idées, pourvu que ces idées ne soient pas trop hautes, ni ces sentiments trop profonds ; car ils briseraient de toutes parts cette légère enveloppe, tandis qu’elle va merveilleusement à la taille de la société nouvelle, qui succède à la grande société du dix-septième siècle. […] Montesquieu, embrassant dans ses méditations toutes les sociétés et toutes les législations, condamné pour tout peindre à tout abréger, trouvera dans la nécessité d’une concision extraordinaire la source de beautés inattendues.
Écrire n’est pas créer dans le sens propre du mot ; c’est presque toujours se souvenir, et combiner les idées que l’on a acquises dans la société, dans la lecture, dans l’étude ; il n’y a que les hommes de génie qui créent véritablement, et les hommes de génie sont rares. […] Mais, tout en nous adonnant à une étude particulière, nous devons chercher à acquérir des connaissances générales, qui ne nous laissent rien ignorer de ce que tout le monde sait, et nous permettent de figurer avec honneur dans la société. […] Si nous avons à décrire les phénomènes de la nature, les splendeurs du soleil à son lever ou à son coucher, la lumière se jouant en mille nuances autour de notre globe, le calme d’une belle nuit, un orage, la mer et ses mille aspects merveilleux, la campagne et ses charmes enivrants ; si nous voulons peindre l’homme et la société avec les vertus, les passions ou les travers qui nous présentent sans cesse un drame ou une comédie vivante, il vaut mieux interroger notre mémoire et nos impressions que les livres ; nos compositions auront une couleur plus vraie, nous y ferons circuler davantage la chaleur et la vie.
Le Barbier de Séville (1775) et surtout le Mariage de Figaro (1784) sont l’image peu flattée d’une société qui court gaiement à une révolution où elle périra corps et biens. […] J’ai donné ma pièce au public pour l’amuser et pour l’instruire, mais non pour offrir à Arsinoë le plaisir d’en aller penser du bien en petite loge, à condition d’en dire du mal en société. […] Ce qui fera son éternel à-propos, c’est d’être une sorte de manifeste vivant contre les inégalités justes ou injustes, de la société.
Je vous l’ai déjà dit : dans la société des nations, comme dans celle des individus, il doit y avoir des grands et des petits. La France a toujours tenu et tiendra longtemps, suivant les apparences, un des premiers rangs dans la société des nations. […] Depuis cinquante années qu’en commençant sa propre transformation, elle a commencé le rajeunissement de toutes les sociétés vieillies, la France semble avoir fait deux parts égales de sa tâche et de son temps.
Dans le tourbillon accéléré qui entraîne le monde et les sociétés modernes, tout change, tout s’agrandit et se modifie incessamment. […] » vous qu’un sang généreux pousse aux nouvelles et incessantes conquêtes de l’art et du génie, et qu’impatiente, qu’ennuie à la fin cet éternel passé qu’on déclare inimitable, veuillez y songer un peu : les Anciens, si vantés qu’ils soient, ne doivent pas nous inspirer de jalousie : trop de choses nous séparent ; la société moderne obéit à des conditions trop différentes ; nous sommes trop loin les uns des autres pour nous considérer comme des rivaux et des concurrents. […] Sans doute quelques pèlerins du génie, comme Byron les appelle, viennent encore et jusqu’à la fin se succéderont alentour ; mais la société en masse s’est portée ailleurs et fréquente d’autres lieux… Ce sentiment qui n’est pas sans tristesse, soit qu’on l’éprouve pour soi-même, soit qu’on l’applique à d’autres, nous devons tâcher du moins qu’il nous laisse sans amertume.
Au moins l’amour-propre d’un misanthrope n’est que sauvage et inutile au monde ; mais celui de ces faux philanthropes est traître et tyrannique ; ils promettent toutes les vertus de la société, et ils ne font de la société qu’un trafic dans lequel ils veulent tout attirer à eux, et asservir tous les citoyens. […] Il y a longtemps, Madame1, que j’ai envie de réveiller votre souvenir et d’avoir l’honneur de vous écrire ; mais vous savez que la vie se passe en bons désirs sans effets, sur des matières encore plus importantes que les devoirs de la société. […] Si la politesse et la discrétion, nécessaires pour le repos de la société, demandent que les hommes se tolèrent mutuellement dans la variété d’opinions où ils se trouvent pour les choses les plus importantes à la vie humaine, à plus forte raison doivent-ils se tolérer sans-peine sur ce qui importe très-peu à la sûreté du genre humain3. […] qu’il y a de réalité dans cette société intime !