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212. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Villemain. Né en 1790. » pp. 479-491

Le talent2 seul peut agrandir l’horizon du goût, lui faire prévoir confusément de nouveaux points de vue, et le disposer d’avance à juger des beautés qui n’existent pas encore. […] Mais cette activité féconde de la nature fut réglée, pour ainsi dire, par la fortune et les regards d’un seul homme. […] C’était donc à la religion qu’il appartenait de faire entendre son langage ; et elle devenait le plus magnifique ornement de ce règne, dont elle était la seule barrière. […] Il ne vous reprocherait pas même vos divers et ingénieux collaborateurs à beaucoup de jolis ouvrages que vous n’avez pas faits seul, mais qui n’auraient pas été faits sans vous.

213. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre III. De la partie oratoire dans les Historiens anciens. Historiens grecs. »

Ce serait encore des monuments précieux, sous ce seul et unique point de vue ; car les discours ne contribuent pas moins que les actions à faire connaître les hommes. […] Le seul nom de cette guerre réveille dans l’esprit du lecteur le souvenir de tous les grands hommes qui y jouèrent un rôle ; et après avoir admiré leurs exploits ou leurs talents politiques, peut-être ne sera-t-on pas fâché de les entendre discuter eux-mêmes ces grands intérêts, ou plaider quelquefois leur propre cause devant un peuple léger, ingrat, qui méconnaissait bientôt, et payait souvent de l’exil ou même de la mort, les services les plus signalés. […] Peut-être entendra-t-on avec quelque plaisir à la tribune ce même homme aussi brave à la tête des armées, qu’aimable aux soupers d’Aspasie ; aussi grand dans ses revers et dans son exil, qu’il avait été brillant dans le cours de ses succès, et qui semble avoir épuisé à lui seul tous les genres de célébrité. […] Après vous avoir acquis, à peu de frais et presque sans danger, l’amitié des villes les plus puissantes du Péloponèse, j’ai forcé les Lacédémoniens de risquer, à Mantinée, toute leur fortune dans une seule bataille, dont ils sont encore affaiblis, quoique la victoire se soit déclarée pour eux. […] » Les villes que nous allons attaquer sont puissantes, m’a-t-on dit ; indépendantes les unes des autres, elles n’aspirent point à une révolution pour secouer le joug de la servitude, et passer à un état plus heureux ; renfermées dans une seule île, et grecques pour la plupart, elles ne préféreront pas, sans doute, notre domination à leur liberté. — Ajoutez à ces premières considérations, ce qui donne à ces villes un avantage marqué sur nous : une cavalerie nombreuse ; du grain en abondance, qu’elles trouvent dans leurs pays, et qu’elles ne sont pas obligées de faire venir, comme nous, de très loin.

214. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Introduction » pp. -

3° Enfin, la consonne médiane, qui se trouve entre deux voyelles, comme c dans advo(c)atus — avocat, disparaît, elle aussi, dans la combinaison des voyelles sonores qui se confondent en une seule par leur rencontre et leur choc. […] La poésie dramatique, protégée par les princes qui la prennent à leur solde, sera seule vraiment populaire ; encore, pour se faire agréer, devra-t-elle endosser le costume à la mode et payer tribut à l’abstraction ou à l’allégorie ; car le Roman de la Rose est le prototype de toutes les doctes visées. […] Si l’on excepte quelques discours éloquents de Gerson (1363-1429), ou les écrits inégaux, mais relevés de Christine de Pisan et d’Alain Chartier, un seul nom mérite une longue mémoire dans la foule de ceux qui jargonnent des patois de toute provenance. […] Introduit par Louis XII dans les tribunaux, d’où il chasse le latin, prescrit par François I er comme le seul organe des arrêts et actes publics, il n’aura plus qu’à fixer sa syntaxe pour devenir l’interprète de toutes les idées universelles qui feront à jamais le tour du monde. […] Lui seul saura plaire tout ensemble aux petits et aux grands.

215. (1867) Rhétorique nouvelle « Deuxième partie. L’éloquence du barreau » pp. 146-

Il ne seconde plus l’argumentation, il la remplace : il est à lui seul une preuve, un élément de persuasion. — « Nous l’emportons dans le pathétique, » a dit Quintilien. C’est définir d’un seul mot l’éloquence romaine. […] Telle fut l’éloquence des Céthégus, des Africain, des Papirius, des Caton, éloquence grave, simple, pratique, la seule peut-être qui soit digne d’un peuple libre. […] De même les orateurs de la vieille Rome s’étaient formés à la seule école de la vie publique et de l’expérience : ils étaient éloquents comme Fabricius était vertueux, sans le savoir. […] Enjoué comme un Italien, spirituel comme un Français (Cicéron est peut-être le seul Romain qui ait eu ce qu’on appelle en France de l’esprit), il écrase ses adversaires de railleries accablantes comme des raisons. — Voici maintenant l’armée d’élite de Catilina, ses enfants de prédilection, ceux qu’il a bercés dans ses bras et nourris dans son sein.

216. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Ce n’est que dans cette source divine, qu’il pourra puiser ces grands traits de lumière, qui éclairent l’homme sur ses devoirs ; cette morale pure et sublime, dont la pratique peut seule faire son bonheur. […] Si vous allez par le chemin du bel esprit, vous trouverez ici des gens, qui en mettront plus dans un seul couplet de chanson, que vous dans tout un sermon. […] Exemple de sa prison, où sa seule sainteté put si bien le soutenir, etc. […] « Celui qui règne dans les cieux, et de qui relèvent tous les Empires, à qui seul appartient la gloire, la majesté et l’indépendance, est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux Rois, et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et de terribles leçons. […] Il n’est peut-être pas de discours en ce genre, dont le plan seul fasse connaître autant que celui-là, l’homme de génie et le grand Orateur.

217. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « SECONDE PARTIE. DE LA VERSIFICATION LATINE. — CHAPITRE VI. De l’emploi et du mélange des différentes sortes de vers. » pp. 339-342

I vers employés seuls dans un poème. Les vers qui s’emploient ordinairement seuls dans un poëme sont les hexamètres, les iambiques trimètres, les scazons, les vers trochaïques, les asclépiades, les phaléciens.

218. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Pascal, 1622-1662 » pp. 44-51

On sait que, sans le secours d’aucun livre, il trouva seul à l’âge de douze ans, les trente-deux propositions d’Euclide. […] Les seuls gens de guerre en sont pas déguisés de la sorte, parce qu’en effet leur part est plus essentielle : ils s’établissent par la force, les autres par la grimace. […] Cette qualité universelle me plaît seule.

219. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — André de Chénier 1762-1794 » pp. 480-487

Tu veux, dans ses vieux ans, Laisser ta mère seule avec ses cheveux blancs ? […] Mais, seule sur la proue, invoquant les étoiles, Le vent impétueux qui soufflait dans ses voiles L’enveloppe ; étonnée, et loin des matelots, Elle tombe, elle crie, elle est au sein des flots1. […] J’en use d’autre sorte, et, me laissant guider, Souvent à marcher seul j’ose me hasarder.

220. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

et dans toutes les Gaules Je ne vois que vous seuls qui des monts vous plaigniez. […] Un seul arbre s’offrit, tel encor que l’orage Maltraita le pigeon en dépit du feuillage. […] La mouche, en ce commun besoin, Se plaint qu’elle agit seule, et qu’elle a tout le soin, Qu’aucun n’aide aux chevaux à se tirer d’affaire. […] J’irais plus haut peut-être au temple de Mémoire, Si dans un genre seul j’avais usé mes jours ; Mais, quoi ! […] Un fabuliste, qui peut disputer aux plus habiles la seconde place, seule ambition des successeurs de La Fontaine, M.

221. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre II. Des qualités du style » pp. 79-118

Le style sera assorti au sujet si l’on joint à la propriété des termes la propriété des agréments, c’est-à-dire si l’on donne au style les seuls agréments qui lui conviennent relativement au sujet. […] Mais on dit que bientôt sur les gazons funèbres, Il revint pleurer seul, hélas ! […] Nous citerons comme modèles de style énergique la peinture de la puissance de Dieu dans le livre de Job : Ubi eras quando ponebam…, et dans Esther : L’Éternel est son nom… ; les stances de Malherbe sur la vanité des grandeurs de ce monde : N’espérons plus, mon âme… ; les beaux vers de Lamartine sur la résignation du juste accablé de maux : Je ressemble, Seigneur, au globe de la nuit…, et ce passage du sermon de Massillon sur le petit nombre des élus : Tout change, tout s’use, tout s’éteint : Dieu seul demeure toujours le même. Le torrent des siècles, qui entraîne tous les hommes, coule devant ses yeux ; il y voit avec indignation de faibles mortels, emportés par ce cours rapide, l’insulter en passant, vouloir faire de ce seul instant tout leur bonheur, et tomber au sortir de là entre les mains éternelles de sa colère et de sa justice. […] Ces distinctions du genre simple, du genre tempéré et du genre sublime ne pouvaient être omises dans un traité sur le style ; cependant, il est bon de remarquer qu’aucun de ces genres ne se trouve ordinairement seul dans un ouvrage.

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