Il semble même que sa puissance est plus merveilleuse quand elle s’adresse à des hommes calmes et réfléchis par la plume de l’écrivain. […] Le plaisir trompe et amuse, dit Quintilien ; plus une chose nous en donne, moins elle semble durer. […] Mais l’orateur insiste tellement sur ce fait qu’il semble multiplier ce crime en le présentant sous tant de formes diverses. […] Ses paroles semblent couler de source et sans préparation : l’illusion est entière, et les auditeurs sont charmés. […] La Providence l’a attaché, ce semble, à une vie assez commune, afin qu’elle nous devint imitable.
En voici une tirée d’un ouvrage didactique qui me semble excellente, et qui vient tout à fait à propos dans un livre comme celui-ci. […] Il résulte de la définition même de la métaphore qu’elle doit être vraie, c’est-à-dire fondée sur une ressemblance réelle et non point équivoque ou supposée ; lumineuse, en sorte que cette vérité et cette justesse de rapports frappent l’esprit à l’instant, et n’y laissent jamais la moindre ambiguïté ; noble, qu’on ne la tire point d’objets bas, dégoûtants, inconvenants, de façon à déparer le discours qu’elle doit orner ; naturelle, qu’elle ne soit ni péniblement recherchée, ni multipliée sans mesure et sans besoin ; préparée, quand le terme substitué n’a pas une analogie assez sensible avec celui qu’on rejette, qu’il soit amené par d’autres qui ménagent la transition entre l’expression propre et l’expression figurée ; soutenue enfin, c’est-à-dire que, si la métaphore se prolonge, elle soit toujours d’accord avec elle-même et que ses termes ne semblent pas s’exclure mutuellement. […] Tout cela ne vous semble-t-il pas un peu forcé, et vous figurez-vous bien nettement l’élan du cierge et les lettres de change du buisson négociant, qui fait faillite et est prêt à porter le bonnet vert ?
Indépendamment des figures que nous venons de parcourir, et qui appartiennent également à la poésie et à l’éloquence, il en est quelques autres qui semblent d’un usage plus nécessaire et plus fréquent aux orateurs qu’aux poètes. […] La véhémence qui caractérise Bossuet ainsi que Démosthène, dit encore M. le cardinal Maury, me semble avoir sa principale source dans les interrogations accumulées qui leur sont si familières à l’un et à l’autre.
Tant d’éclairs m’éblouissent ; je cherche une lumière douce qui soulage mes faibles yeux70. » Il me semble que le défaut de naturel part de deux sources, la faiblesse, ou la vanité qui n’est elle-même qu’une faiblesse. […] Plusieurs passages portent sans doute l’empreinte d’une parfaite naïveté, mais on est étonné d’y rencontrer en même temps non-seulement une profusion inouïe d’hyperboles et de métaphores, mais un caractère généralement emphatique et maniéré qui ne semblerait devoir appartenir qu’aux époques les plus corrompues de la décadence littéraire.
Mais il nous semble que la question avait déjà été résolue par les épopées chrétiennes du Dante, du Tasse, de Milton, de Klopstock. Cette discussion semble oiseuse aujourd’hui : Homère pâlit devant la Bible, comme le mensonge devant la vérité.
La copulative est heureusement employée, parce que l’auteur veut montrer en combien de lieux l’ennemi semblait être à la fois. […] Ici, le style des différents auteurs semble s’élever dans la progression suivante, genre sec, simple, clair, élégant et fleuri. […] Il néglige les grâces secondaires, et semble viser au sublime du sentiment. […] Crassus et Antoine, deux des interlocuteurs du dialogue de Oratore, semblent avoir tenu le premier rang. […] C’est la nature elle-même qui semble nous indiquer cette marche.
Je vois en vous tous les Gracchus et les Lucilius ; et, à dire vrai, il me semble même voir les Crassus et les Lélius. […] La pauvreté m’a semblé un lourd fardeau. […] Il me semble que vous êtes malade. […] Il me semble que j’ai agi comme un insensé en tenant sur vous un pareil language. […] Cléanthe ne semblait exercer aucun art qui pût lui fournir de quoi vivre.
Il semble même que le grand nombre des spectateurs étant dans cet état mitoyen, la proximité du malheureux qui touche à ceux qui le voient souffrir serait un motif de plus pour s’attendrir155. […] Le feuillage tremblait, par les vents agité ; Leur souffle tiède et lourd annonçait un orage Pour deux pâles boutons qui, presque du même âge, Sur un même rameau confondant leur parfum, L’un à l’autre enlacés, semblaient n’en former qu’un. […] Mais pour indiquer nos auteurs comiques spéciaux, après Molière, il faut placer Regnard, puis Destouches, qui ont fait chacun plusieurs comédies excellentes : Piron, qui a fait la Métromanie ; Gresset, qui a fait le Méchant ; Le Sage, auteur de Turcaret ; Dancourt, Legrand, Picard, Duval et beaucoup d’autres dont la fécondité nous étonnerait à bon droit, si le genre de la comédie, surtout de la comédie en prose, n’était pas si propre aux Français, qu’ils semblent n’avoir qu’à prendre la plume pour écrire des ouvrages piquants par l’exacte observation des mœurs, intéressants par la facilité de l’intrigue, amusants surtout par la franchise, l’esprit et l’originalité du dialogue. […] Le mélodrame, dont le nom signifie drame musical, semblerait indiquer la même chose qu’opéra-comique ou vaudeville ; il signifie tout autre chose.
) Ainsi s’exprime le philosophe ancien, qui, détrompé des faux biens dont la poursuite lui semble trop pénible ou lui devient fastidieuse, se replie sur lui-même et se renferme dans la nullité de son indolence. […] Quelle doit donc être la religion fondée sur une pareille base, et qui a tellement perfectionné ce grand principe, qu’il semble impossible, même à la bonté toute-puissante, de rien ajouter maintenant à son excellence ! […] Pénétré de la lecture des livres saints, enthousiasmé de tous les genres de beautés qui y brillent, le poète anglais y a puisé cette force de pensées qui nous semblent quelquefois gigantesques, parce que nous les mesurons sur la portée ordinaire de nos idées : cette hardiesse de figures qui nous étonne, et cette chaleur vraiment sentimentale, qui nous subjugue et nous entraîne malgré nous.
Perdus que nous sommes dans l’immensité visible et invisible des choses, accablés du spectacle de la terre et du ciel, des perspectives de l’histoire et des horizons sans fin de l’avenir, nous ne pouvons arriver à la persuasion de notre petitesse1 ; notre âme proteste contre nos yeux, et, de l’abîme où elle semble anéantie, elle nous suscite la pensée que nous servons, et le désir invincible de servir en effet. […] Loin de se regarder tous comme ne faisant entre eux qu’une même famille, dont les intérêts doivent être communs, il semble, ô mon Dieu, que dans ce monde corrompu les hommes ne se lient ensemble que pour se tromper mutuellement et se donner le change. […] Il disait encore : « Il me semble que j’ai toujours été averti par Dieu des bonnes heures.