Le vert, par exemple, peut nous paraître beau, parce qu’il se lie dans notre imagination avec les idées de scènes champêtres, de perspectives, etc. ; le blanc nous retrace l’innocence ; le bleu la sérénité d’un beau ciel Indépendamment de cette association d’idées, tout ce que nous pouvons remarquer de plus, à l’égard des couleurs, c’est que ce sont les plus délicates et non les plus éclatantes, qui passent généralement pour les plus belles. […] Que l’art ajoute à cette belle scène quelques ornements analogues au ton général du tableau, comme un pont jeté sur la rivière, la fumée qui s’élève du hameau, à travers les arbres, et la vue, dans l’éloignement, de quelque grand édifice, qui réfléchisse majestueusement les rayons du soleil naissant, nous éprouverons tout ce qu’ont de plus doux et de plus aimable les sensations qui caractérisent le beau.
J’étais à la fois moins irrité et moins troublé, parce que j’étais moins surpris, parce que j’assistais non à une scène d’un jour, mais à la scène éternelle que Dieu a dressée en mettant l’homme en société avec ses passions grandes ou petites, basses ou généreuses, l’homme toujours semblable à lui-même, toujours agité et toujours conduit par des lois profondes autant qu’immuables.
Indication des plus belles scènes. […] Il a été pris sur la scène de la crise qui l’a emporté. […] (Citer les scènes où le rôle odieux de Narcisse se montre le mieux.) […] Auguste, au contraire, ne va pas cesser de grandir de scène en scène. […] Il a écrit de belles scènes plutôt que de belles pièces.
Les Épitres de Boileau sont datées des conquêtes de Louis XIV ; Racine porte sur la scène les faiblesses et l’élégance de la cour ; Molière doit à la puissance du trône la liberté de son génie ; La Fontaine lui-même s’aperçoit1 des grandes actions du jeune roi, et devient flatteur pour le louer. […] Au milieu d’une société placée tout entière sur le même niveau, mais mobile et agitée, vous avez mis en scène les opinions, les fantaisies, les modes, à mesure qu’elles posaient devant vous. […] Mais l’illusion même que votre piquant théâtre a pu faire à de tels juges est encore un éloge ; et cette illusion serait impossible, s’il n’y avait pas quelque chose de bien spirituel et de bien vivace dans ces scènes légères que l’on joue, et que même on commente chez l’étranger.
N’attendez-pas, messieurs, que j’ouvre ici une scène tragique, que je représente ce grand homme étendu sur ses propres trophées, que je découvre ce corps pâle et sanglant auprès duquel fume encore la foudre qui l’a frappé, que je fasse crier son sang comme celui d’Abel1, et que j’expose à vos yeux les tristes images de la religion et de la patrie éplorées. […] Il raconte la scène, le sourire sur les lèvres.
Sophocle ajouta un troisième acteur et décora la scène. […] Les premiers poètes mettaient sur la scène tous les sujets, tels qu’ils se présentaient. […] La preuve est que sur la scène et dans la représentation celles qui se terminent au malheur paraissent toujours, toutes choses égales d’ailleurs, plus tragiques que les autres. […] Celle-ci ne peut pas imiter à la fois plusieurs choses différentes, qui se font en même temps en divers lieux ; elle ne peut donner que ce qui se fait sur la scène par les acteurs qu’on voit. […] Par exemple, Hector fuyant devant Achille serait ridicule sur la scène.
C’est l’avare Harpagon que l’auteur met en scène avec Maître Jacques. […] La scène X tout entière est le meilleur exemple que l’on puisse donner du style précieux, style que Molière, du reste, a si bien tourné en ridicule, et dont il a dit dans le Misanthrope : Ce n’est que jeux de mots, qu’affectation pure ; Et ce n’est point ainsi que parle la nature. Acte II, scène ii. Les Précieuses ridicules Scène X. […] Par toi l’humble troupeau des blanches bergeries, … Ici, se vont haussant les neigeuses montagnes : La, vont s’aplanissant les poudreuses campagnes… On peut lire, comme exemples de néologismes, une des scènes de Ruy-Blas, par M.
La scène des deux charlatans, installés dans la cour du Louvre, forme le prologue. […] Le premier, (M. de Plaisance), célèbre les vertus de son nouveau « catholicon élaboré, calciné, sublimé au collège de Tolède, électuaire souverain qui surpasse toute pierre philosophale. » Le second, (M. de Pellevé), étale ses ingrédients éventés, « fin galimatias composé tout exprès pour guérir les écrouelles. » A cette scène de tréteaux succède la promenade solennelle qui doit appeler sur l’assemblée les bénédictions d’en haut.
De ce chef-d’œuvre date pour ainsi dire la création du premier homme et de la première femme dignes de figurer à jamais sur la scène française, aux applaudissements de la postérité, en compagnie d’Horace, de Cinna, de Polyeucte et de Pompée. […] N’oublions pas que dans quelques scènes du Menteur (1642), Corneille inaugura la haute comédie, et prépara la route à Molière.
Ces trois discours forment un véritable drame, dont chaque scène est une leçon de courage et de grandeur d’âme ; et le dénouement, ce que l’on pouvait offrir de plus pathétique et de plus attendrissant, la mort du juste assassiné juridiquement, et avalant le breuvage mortel, en pardonnant à ses ennemis, en formant des vœux pour la prospérité de ses concitoyens. […] C’est là que Socrate, élevé au-dessus de lui-même, et par l’importance de l’objet, et par la grandeur des idées quelle lui suggère, personnifie tout à coup les lois, et les introduit elles-mêmes sur la scène.