Il excellait à contrefaire les ridicules. « Ses yeux, dit un de ses amis, étaient ceux du renard : la malice y dominait. » 5.
Ses boutades énergiques peignent le courtisan, le noble orgueilleux, la fausse religieuse, le faiseur de rimes pour la rime, et une foule d’autres vices ou ridicules. […] Description d’un repas ridicule. […] Malgré bien des banalités froides et fastidieuses et des exagérations touchant au ridicule, la forme en est brillante et le rythme superbe, on sent qu’une ère nouvelle s’est ouverte pour la poésie française. […] On pouvait croire que le poète, assez connu pour être un libertin, avait voulu frapper de ridicule la vraie et la fausse piété. […] Il se peut faire qu’il arrête un homme dans ce que son penchant vicieux a de ridicule ; il ne le convertira pas à la vertu.
Aussi je vous avoue, après cela, que je pense avoir quelque droit de traiter de ridicules ces vains trophées qu’on établit sur les débris imaginaires des miens, et de regarder avec pitié ces opiniâtres entêtements qu’on avoit pour les anciens héros refondus à notre mode3.
De cette nuit qui le couvre naissent les ridicules persuasions qu’il a de lui-même.
Ce vice va jusqu’au ridicule, et un avocat qui y tomberait serait un vrai personnage de comédie. […] faut-il plaindre ou mépriser ceux qui font tant d’efforts pour se rendre ridicules ? […] Le mot de ridicule est bas pour une tragédie. […] Les vers de Pradon sont ridicules et plats, ceux de Racine sont élégants. […] Le mot propre eût été ridicule.
N’outrons rien ; mais admettons, avec Aristote, qu’une prose trop harmonieuse, trop rythmique serait ridicule, par cela seul qu’elle passerait les limites qui la séparent de la poésie : ποίημα γὰρ ἕσται ; mais qu’une prose totalement dénuée du charme de l’harmonie, serait également défectueuse, parce qu’elle n’offrirait point à l’oreille le repos qu’elle attend et dont elle a besoin : τὸ δὲ ἄῤῥυθμον, ἀπέραντον.
« Quelle honte, continuent-elles, d’entendre Socrate raconter sous quel déguisement ridicule il s’est enfui de sa prison !
« S’il nous était enjoint de désigner précisément, observe un de nos critiques, le jour, le lieu et l’heure où Molière se révéla en quelque sorte à Louis XIV, et reçut de lui sa mission de poursuivre les ridicules du siècle, nous ne croirions pas nous tromper en disant que ce fut à Vaux, lorsque l’imprudent Fouquet voulut étaler devant le monarque les splendeurs de sa magnifique demeure. » Néanmoins, dans la comédie qui fut jouée à cette occasion, la scène que nous offrons ici ne se trouvait pas d’abord : ce fut après la représentation que le roi, félicitant l’auteur, lui indiqua un personnage de fâcheux qu’il avait oublié, celui du courtisan chasseur ; et il paraît assez certain que l’original de ce caractère était le marquis de Soyecourt, qui obtint en effet, un peut plus tard, la charge de grand veneur, pour laquelle il avait dès longtemps une vocation très-marquée.
Censurer les ridicules et les vices, montrer le triste effet des passions désordonnées, s’attacher toujours à inspirer l’amour de la vertu, et faire sentir qu’elle seule est digne de nos hommages, qu’elle seule est la source de notre bonheur : tel est le principal devoir du romancier.
La comédie, nous l’avons dit déjà, est une imitation de ce qui est plus mauvais (que la réalité), et non pas en tout genre de vice, mais plutôt une imitation de ce qui est laid, dont une partie est le ridicule. En effet, le ridicule a pour cause une faute et une laideur non accompagnées de souffrance et non pernicieuses : par exemple, on rit tout d’abord à la vue d’un visage laid et déformé, sans que celui qui le porte en souffre. […] Cette affectation serait ridicule, car les sujets connus ne le sont que d’un petit nombre et, cependant, font plaisir à tout le monde. […] Il serait ridicule d’employer ce procédé d’une façon quelconque, et la mesure doit être gardée dans toutes les parties ; en effet, se servir des métaphores, des gloses et des autres formes sans observer la convenance, ou s’appliquer à faire rire, ce serait aboutir au même résultat. […] Il doit y avoir une juste proportion de terreur dans les tragédies, et de ridicule dans les comédies.