Aimé, fini, reçu, rendu. […] Les livres que j’avais prêtés, on les a rendus.
Voyez comme il rend l’auditeur bienveillant, par l’éloge qu’il lui donne dès l’abord ; attentif, par la nouveauté de la forme, prise dans les lieux externes, et dans une circonstance fortuite qui offre le piquant de l’anecdote ; docile enfin et intelligent, par le parti qu’il tire de cette forme nouvelle pour amener avec clarté et dignité l’exposition de sa doctrine. […] Il est donc maladroit d’entamer un récit par un point qui rende nécessaire un grand nombre d’explications, de confidences, d’expositions, car le lecteur ignorant encore ce que l’on fera de ces matériaux épars que rien ne fixe dans la pensée, les considère négligemment, et n’y attache pas assez d’importance pour en garder le souvenir. Si des faits mêlés à ces préliminaires leur donnent de la valeur aux yeux de l’écrivain, les auditeurs à qui l’initiation manque, n’ont aucun motif pour s’intéresser à des choses vagues et générales dont l’explication leur est inconnue… « Débuter par préparer longuement et en multipliant les explications le dénoûment d’un drame que les lecteurs ne soupçonnent pas encore, c’est les rebuter, c’est fatiguer leur mémoire, c’est risquer enfin d’établir entre ces préambules et le fond du sujet une disproportion qui lui soit défavorable et le rende moins important. […] Elle n’a pas seulement pour effet de rendre les choses plus claires en les tirant de la foule, et en les mettant en présence du juge ; elle délasse encore son attention au moyen des limites qu’elle assigne à chaque partie à peu près comme ces pierres qui servant à masquer nos lieues encouragent le voyageur fatigué.
Son objet est de faire connaître les beautés et les défauts d’un ou de plusieurs ouvrages, et de rendre raison du jugement qu’il en porte. […] Le jugement est d’ailleurs rendu en termes d’une parfaite urbanité, que malheureusement l’abbé Desfontaines ne s’est pas toujours appliqué à conserver. […] Vous êtes contraire à vous-même ; un fantôme de vertu vous rend ombrageux, et vous me faites bien sentir la vérité de ce qu’on dit, qu’il faut une âme forte pour oser faire les grands crimes. […] Je ne puis autoriser un traître, et je n’aurais point d’horreur de la trahison si elle était faite pour ma rendre maître du monde.
Sans cesse feuilletant les lois et la coutume5, Pour consumer autrui, le monstre se consume ; Et, dévorant maisons, palais, châteaux entiers, Rend pour des monceaux d’or de vains tas de papier. […] Un vers ôtait trop faible, et vous le rendez dur. […] Je ne puis estimer ces dangereux auteurs, Qui de l’honneur, en vers, infâmes déserteurs, Trahissant la vertu sur un papier coupable, Aux yeux de leurs lecteurs rendent le vice aimable. […] « Les secours donnés à l’esprit pour le rendre plus attentif et plus étendu sont une force prétendue, une industrie acquise, qui le trompent également sur sa nature et sur ses forces naturelles : erreur grave et funeste.
Il le rend plus débonnaire qu’il ne fut réellement, il atténue ses raffinements, il le rajeunit par le fraîcheur de sa diction. […] Car nous devons une durable gratitude à ce charmant écrivain qui a rendu Plutarque populaire, et que Plutarque a fait immortel. […] Chastié, corrigé dans le sens de rendu meilleur (de castigare).
Aussi ne nous étonnons-nous point que, dans les nombreux encouragements qu’il a reçus de tant de princes de l’Église, tous applaudissent « à ses efforts pour servir la cause des bonnes lettres ; » que tous le félicitent hautement « d’avoir publié ce travail consciencieux, qui non seulement ne contient rien de contraire aux principes de la saine doctrine en ce qui concerne la foi et les bonnes mœurs, mais encore est très propre à éclairer l’esprit des jeunes humanistes, à épurer leur goût et à orner leur cœur, et qui mérite une place distinguée parmi les livres classiques édités de nos jours ; » que tous enfin louent notre auteur « d’avoir mis de la netteté dans son plan, de la clarté dans sa méthode, de la justesse dans ses définitions, » et surtout « d’avoir rattaché à son enseignement les modèles si parfaits qu’offrent les poètes bibliques et liturgiques, trop indignement méconnus… » Que pourrions-nous ajouter à de pareils témoignages, rendus par des Prélats qui ont adopté pour leurs séminaires le Cours complet de littérature ? […] Même exactitude au point de vue des enseignements de la foi, même netteté dans le plan de l’ouvrage, même clarté dans la méthode, même justesse dans les définitions, même hommage rendu aux modèles parfaits que l’on trouve dans les écrivains sacrés. […] Monsieur le Vicaire général, Je connais et je pratique depuis longtemps votre Traité de littérature : je veux aujourd’hui vous remercier des services qu’il m’a rendus.
En effet, les émotions qui viennent du corps sont bornées et monotones : on connaît bien vite toutes les contorsions tragiques des passions exagérées ; on s’aperçoit promptement que ces cris de souffrance et d’agonie qui, la première fois, ont frappé l’oreille d’un coup inattendu et terrible, rendent toujours le même son ; et, au bout de quelque temps, l’auteur et le spectateur viennent échouer contre l’impossibilité de faire sentir autre chose que ce qu’ils ont fait et senti hier. […] On ne retient presque rien sans le secours des mots, et les mots ne suffisent presque jamais pour rendre pleinement ce que l’on sent. […] « Aimez la familiarité, dit Vauvenargues, elle rend l’esprit souple, délié, modeste, et maniable. » 1.
Je n’essayerai pas de rendre les sensations du malheureux jeune homme, aussi confuses que celles qui bouleversent la tête d’un fou. […] Concluons que, si on ne peut rendre les hommes plus vertueux, il est possible de les rendre plus disciplinés, plus attentifs à leurs intérêts.
Défiguré par la petite vérole, qui le rendit presque aveugle, il demanda aux lettres des ressources, une consolation, et l’emploi d’une activité qui visait obstinément à la gloire. […] Je voudrais quelquefois aborder ces solitaires, pour leur donner mes consolations ; mais ils craignent d’être arrachés à leurs pensées, et ils se détournent de moi. — Je plains ces misères cachées que la crainte d’êtres connues rend plus pesantes1 Un homme aimable Étes-vous bien aise de savoir, mon cher ami, ce que le monde appelle quelquefois un homme aimable ?
Une imagination riante, un style léger et facile rendent ce poème très agréable. […] Ce que l’auteur dit de l’élocution poétique est rendu avec autant de force que d’élégance.