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22. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE II. Du choix et de la délicatesse des expressions. » pp. 9-77

Il faut aussi remarquer que les poètes et ceux des prosateurs qui se servent d’expressions poétiques, Tacite principalement, mettent le génitif après un grand nombre d’adjectifs. […] Dans les diverses constructions que nous venons d’exposer et dans d’autres que l’usage apprendra, le participe présent a une grâce particulière, quand il est mis au génitif, au datif ou à l’accusatif, comme il a été facile de le remarquer. […] La vertu se fait remarquer surtout dans le mépris de la volupté. […] 4° Il faut aussi remarquer cette locution si usitée et si élégante : in eo esse ut ; en français, être sur le point de. […] 3° Il faut remarquer aussi cette locution quàm pro, qui est si élégante après les comparatifs.

23. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur les extraits des problèmes » pp. -144

Bojesen avait déjà remarqué que les mots ϰατὰ μὲν οὐν ταύτην, etc. conviennent mieux au mixolydien qu’à l’hypophrygien. […] Remarquez la justesse élégante de cette observation d’Aristote, qui se rencontre avec Horace, Art poétique, v. 193 et suiv. 

24. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre I. — Défauts et qualités de la phrase »

. — Défauts et qualités de la phrase Nous venons de passer en revue les différentes constructions des phrases, et nous avons pu remarquer comment l’écrivain peut s’en servir pour exprimer à son gré ses pensées. […] Le mérite de la précision se fait particulièrement remarquer dans la Description du siège de Ptolémaïs, par madame Cottin. […] Nous devons remarquer ici que tous les membres de la période et le dernier surtout doivent être harmonieux et finir par des mots pleins et sonores. […] On remarquera dans la période suivante que tous les membres, et les incises même, sont terminés par des mots pleins et sonores : Soit qu’il élève les trônes, | soit qu’il les abaisse ; (1er membre) : Soit qu’il communique sa puissance aux princes, | soit qu’il la relire à lui-même, | et ne leur laisse que leur propre faiblesse ; (2e membre) ; Il leur apprend leurs devoirs d’une manière souveraine et digne de lui ; (3e membre) ; Car, en leur donnant la puissance, il leur commande d’en user, comme il le fait lui-même pour le bien du monde ; (4e membre) ; Et il leur fait voir, en la retirant, que toute leur majesté est empruntée, | et que, pour être assis sur le trône, ils n’en sont pas moins sous sa main et sous son autorité suprême. (5e membre.)

25. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre IV. Thomas. »

C’est là que l’on nous dit que souvent les vers de Voltaire sortent de la ligne, pour se faire remarquer ; au lieu que dans Racine, ils marchent tous ensemble sous une discipline égale, qui ne permet à aucun de se faire remarquer aux dépens de la troupe.

26. (1839) Manuel pratique de rhétorique

. — Indiquez les divisions principales que vous avez remarquées ? […] — Ne remarquez-vous pas dans cette première partie, d’autres subdivisions ? […] Il était facile de remarquer l’effet de ce langage, de le perfectionner et d’en faire une source abondante de beautés. […] Il faut remarquer l’épiphonème qui termine, dans Bossuet, le parallèle de Condé et de Turenne. […] Elle aura souvent des mots imitatifs, des phrases brillantes et cadencées, des nombres enfin qui, sans être déterminés comme les mesures de la poésie, seront cependant assez sensibles pour être remarqués.

27. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

Remarquons toutefois qu’il y a une grande différence entre l’art de peindre à l’imagination et l’art de peindre au cœur. […] Remarquons encore combien le poète est concis dans son expression. […] Car, et j’ai déjà eu l’occasion de le faire remarquer, le sublime n’a pas de plus grand ennemi que la prolixité. […] L’unité d’action se fait assez remarquer dans tous les grands poèmes épiques. […] Le lecteur, ainsi que Voltaire l’a remarqué, est tenté de prendre parti pour Turnus contre le prince troyen.

28. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXV. des figures. — figures par développement et par abréviation  » pp. 353-369

Sans doute, vous vous rappelez bien des périphrases pour rendre ces mots : il fait nuit ; comparez-les ensemble, et, si elles appartiennent à de vrais écrivains, vous remarquerez comment elles se modifient d’après l’analogie des idées, d’après la nature des sentiments, et enfin d’après le caractère des ouvrages ; car ce sont là les trois influences auxquelles doit obéir la périphrase. […] Que l’on m’amène un âne, un âne renforcé, Je le rendrai maitre passé… Vous remarquez dans ces deux derniers exemples une sorte de crescendo dans la synonymie. […] En outre, le professeur fera remarquer que l’antiptose ne doit pas se confondre avec l’hellénisme vulgairement nommé cas d’attraction.

29. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Boileau, (1636-1711.) » pp. 212-225

Excellentes métaphore, suivie avec une justesse parfaite : personne, on le remarquera à cette occasion, n’a mieux su que Boileau faire usage du style figuré et mettre d’accord, dans son langage, l’imagination avec la raison. […] Andrieux fait remarquer, l’occasion de ce passage, combien Boileau savait relever par un tour noble et délicat le prix de ses éloges. […] On remarquera, à cette occasion, l’esprit piquant et l’agréable ironie qui relèvent dans le Lutrin les emprunts que Boileau a faits aux poëtes de l’antiquité.

30. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre V. Beautés oratoires. »

Car, il est bon de le faire remarquer ici aux jeunes gens ; la presque totalité de ces gens qui parlent et prononcent avec un ton si décisif, qu’il ne permet pas même une modeste objection, ne prononcent et ne parlent jamais que d’après un thème fait d’avance, ou d’après un auteur adoptif qui règle leurs opinions comme il dirige leurs sentiments, et le tout aux dépens de la raison (dans leur sens) ; donc ils ne peuvent avoir tort : la conséquence est juste, et il n’y a rien à répondre à cela, parce qu’il n’y a rien à gagner sur de tels esprits. […] « Athéniens, en traversant vos murs, j’ai remarqué un autel sur lequel se lisait cette inscription : au Dieu inconnu !

31. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Et ainsi les actions de la vie ne souffrant souvent aucun délai, c’est une vérité très certaine que, lorsqu’il n’est pas en notre pouvoir de discerner les plus vraies opinions, nous devons suivre les plus probables ; et même qu’encore que nous ne remarquions point davantage de probabilité aux unes qu’aux autres, nous devons néanmoins nous déterminer à quelques-unes, et les considérer après, non plus comme douteuses en tant qu’elles se rapportent à la pratique, mais comme très vraies et très certaines, à cause que la raison qui nous y a fait déterminer se trouve telle25. […] Avant que de les dire, je remarquerai la mort du prince de Condé61, arrivée à la veille de ces mouvements, d’autant plus considérable que l’opinion publique est que, s’il eût vécu, il les aurait prévenus par sa prudence et son autorité, qui donnait de la retenue aux ministres, et à laquelle le parlement aurait déféré. […] Parmi eux s’en remarquaient d’autres, des plus éveillés, de gens principaux de la cour, qui étaient accourus aux nouvelles, et qui montraient bien à leur air de quelle boutique ils étaient balayeurs. […] D’autres, vraiment affligés et de cabale frappée305, pleuraient amèrement, ou se contenaient avec un effort aussi aisé à remarquer que les sanglots. […] Ceux qui déjà regardaient cet événement comme favorable avaient beau pousser la gravité jusqu’au maintien chagrin et austère, le tout n’était qu’un voile clair, qui n’empêchait pas de bons yeux de remarquer et de distinguer tous leurs traits.

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