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60. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Montesquieu 1666-1755 » pp. 148-157

J’eus sujet de me plaindre de mon tailleur, qui m’avait fait perdre en un instant l’attention et l’estime publiques ; car j’entrai tout à coup dans un néant affreux. […] Je viens de donner mon Horace 1 au public. — Comment ! […]   — Monsieur, dit le savant, croyez-vous que je n’aie pas rendu un grand service au public de lui rendre la lecture des bons auteurs familière ? 

61. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fléchier, 1632-1710 » pp. 124-132

Il a écrit avec succès ; il a parlé en public, même avec applaudissement. […] Ici l’on offre le sacrifice adorable de Jésus-Christ pour l’âme de celui qui a sacrifié sa vie et son sang pour le bien public ; là on lui dresse une pompe funèbre, où l’on s’attendait de lui dresser un triomphe. […] Les maisons étaient fermées ; le triste et morne silence qui régnait dans les places publiques n’était interrompu que par les gémissements des habitants ; les magistrats en deuil eussent volontiers prêté leurs épaules pour le porter de ville en ville : les prêtres et les religieux à l’envi l’accompagnaient de leurs larmes et de leurs prières.

62. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Staël, 1766-1817 » pp. 399-408

Puis vinrent les malheurs publics et privés, l’anarchie, la violence et les crimes : ces épreuves attendrirent et tempérèrent son exaltation sans décourager son amour de la liberté. […] M. de Saint-Lambert a parlé de lui, et le public l’a applaudi avec attendrissement. […] Ces messieurs disent que c’est par considération pour son âge ; il semble qu’ils soient une société de bienfaisance et qu’ils donnent la préférence aux octogénaires ; mais Sedaine a tant amusé le public sur les trois théâtres, qu’il méritait une récompense.

63. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Au reste, on dit que sa timidité naturelle, et la faiblesse de sa voix ne lui ayant pas permis de parler en public, il se contenta de composer des harangues et d’ouvrir une école d’éloquence. […] Enfin le public a vu avec plaisir, il y a quelques années, une traduction nouvelle des œuvres complètes de Cicéron. […] Leurs plaidoyers qu’on a donnés au public, sont très bien écrits, solides et vraiment éloquents. […] Le public vous a vu avec regret passer à d’autres occupations plus élevées, à des affaires d’état, dont il aurait volontiers chargé quelque autre moins nécessaire à ses plaisirs. […] Mais une pièce de théâtre, qui ne sera que l’amusement du public, demande peut-être des réflexions plus profondes, plus de connaissance des hommes et de leurs passions, plus d’art de combiner des choses opposées, qu’un traité qui fera la destinée des nations.

64. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Ils disent alors qu’ils ont les premiers approuvé cet ouvrage, et que le public est de leur avis. […] Damis cède à la multitude, et dit ingénument, avec le public, que Capys est un froid écrivain. […] Cependant la plupart des gens qui parlent en public acquièrent beaucoup de réputation sans autre fonds que celui-là. […] Or je demande à qui on doit plus de respect qu’au public ? […] Le style barbare des anciennes formules commence à se glisser dans les papiers publics.

65. (1811) Cours complet de rhétorique « Préface. »

Cet ouvrage, publié il y a quelques années sans nom d’auteur, et vaguement attribué à un ancien professeur de la Flèche 1, reçut du public un accueil assez favorable pour m’engager à le revoir avec cette inflexible sévérité qui ne se pardonne que les fautes nécessairement échappées à la faiblesse des lumières ou à l’insuffisance des moyens. […] Ce que le public avait particulièrement distingué dans son accueil, a été retouché avec le plus grand soin ; ce qu’il avait paru improuver, a été ou retranché tout à fait, ou sensiblement amélioré.

66. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre premier. Idée générale de l’Éloquence. »

Chez eux, un philosophe était un ami vrai de la sagesse, un partisan naturel de l’ordre et des lois, et non point un empesé déclamateur de vérités triviales, et bien moins encore un frondeur cynique de tout ce qui était l’objet de la croyance ou du respect public. […] Telle est l’éloquence des panégyriques, des oraisons funèbres, des discours adressés aux personnes en place, ou prononcés dans les cérémonies publiques.

67. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — De Maistre 1753-1821 » pp. 210-213

Nul ne posséda plus magistralement le don d’exécrer, de maudire et de mépriser tous ses adversaires comme des ennemis publics. […] Un signal lugubre est donné ; un ministre abject de la justice vient frapper à sa porte, et l’avertir qu’on a besoin de lui : il part, il arrive sur une place publique couverte d’une foule pressée et palpitante.

68. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Mignet Né en 1796 » pp. 261-264

Ces leçons, suivies par un public d’élite, ne furent que le prélude de travaux considérables qui devaient être des événements littéraires. […] Leur forte culture est devenue plus nécessaire aujourd’hui qu’autrefois, aux hommes publics obligés de faire prévaloir leurs pensées par la parole, et de donner les raisons de leurs actes.

69. (1839) Manuel pratique de rhétorique

Et disons-le en passant, c’est encore un des tristes résultats de notre éducation publique, d’encombrer la société actuelle de cette multitude de jeunes écrivains d’un talent au-dessous du médiocre. […] Pour avoir occasion de parler en public, il n’est pas nécessaire d’être prédicateur, député, avocat. […] Dans le genre délibératif, c’est l’amour du bien public, du prince, de la patrie. […] Quelle prudence ne faut-il pas pour conduire et réunir au seul intérêt public tant de vues et de volontés différentes ! […] Sans doute ce triste spectacle des vanités humaines nous imposait ; et l’espérance publique, frustrée tout à coup par la mort de cette princesse, nous poussait trop loin.

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