Tout ce qu’on peut dire sur le style propre aux lettres familières, est renfermé dans ce précepte si connu et si souvent recommandé ; qu’on doit écrire comme l’on parle. […] Votre bon cœur est pressé de reconnaissance et d’amitié pour moi ; je vous permets de le dire ; car je suis fort touchée de ces sentiments, et ce sont des vertus : mais il fallait le dire sans chercher des termes et des expressions plus propres à une déclamation qu’à une lettre. » L’autre excès est le trop de négligence. […] Le ton doit en être modeste et respectueux, à proportion de la qualité de la personne à laquelle on écrit ; les expressions choisies, sans le paraître ; les pensées justes et convaincantes ; les tours agréables et propres à persuader.
Lamennais 1782-1854 [Notice] Tribun de l’Église et de la démocratie, prêtre catholique, et philosophe révolté contre ce qu’il avait adoré, M. de Lamennais nous offre dans sa vie comme dans ses œuvres les douloureuses contradictions d’une âme altière, ardente, incapable d’équilibre, se précipitant brusquement d’un pôle à l’autre, et obstinée à se tourmenter elle-même par ses propres orages. […] Les Juifs feront la loi aux Romains : ils recevront dans leurs États des lois étrangères qui y seront plus fortes que les leurs propres ; ils verront sans jalousie un empire s’élever au milieu de leur empire, des lois au-dessus de leurs ; un empire s’élever au-dessus du leur, non pour le détruire, mais au contraire pour l’affermir. […] En donnant à l’homme peu d’influence sur son propre bonheur, et des moyens sans nombre de se perfectionner, l’intention du Créateur n’a pas été sans doute que l’objet de notre vie fût un but presque impossible.
À part quelques subtilités erronées qu’il serait facile de retrancher de ce chef-d’œuvre, jamais la philosophie ancienne ne s’est élevée plus haut, et n’a pris, pour instruire les hommes, un ton plus propre à s’en faire écouter avec respect. Les discours de Socrate, dans le Phédon, seraient admirables partout, mais le sont plus encore là où ils se trouvent ; car si Platon les a écrits, il n’est pas douteux que Socrate les a tenus : et il ne paraît pas qu’il ait été donné à aucun homme de voir plus loin par ses propres lumières, ni de monter plus haut par l’essor de son âme.
Le sujet est donné par les circonstances, ou l’écrivain le tire de son propre fond. […] Sans parler de notre siècle, où les Ailes d’Icare ne sont pas seulement un roman, mais l’histoire de chaque jour, Boileau, oubliant ses propres préceptes, ne méconnaissait-il pas son génie, ne s’ignorait-il pas lui-même, quand il composait l’Ode sur la prise de Namur ; Molière, quand il se faisait le panégyriste du Val de Grâce ; la Fontaine, quand il chantait le quinquina ou la captivité de Saint-Malc ; Corneille, quand il luttait contre Racine, dans Tite et Bérénice, ou contre le mystique anonyme du moyen âge, dans la traduction en vers de l’Imitation de Jésus-Christ ?
Il en devait coûter une vie que chacun de nous eût voulu racheter de la sienne propre. […] C’est-à-dire, du monde : acception propre à l’éloquence sacrée.
Toute phrase en général, quelle qu’en soit l’étendue, peut-être ou directe ou inverse : directe, telle que les précédentes ; inverse, telle que celle-ci ; L’homme en sa propre force a mis sa confiance, pour : l’homme a mis sa confiance en sa propre force.
Quand vous aurez vu le Tibre, au bord duquel les Romains ont fait l’apprentissage de leurs victoires, et commencé ce long dessein qu’ils n’achevèrent qu’aux extrémités de la terre ; quand vous serez monté au Capitole, où ils croient que Dieu était aussi présent que dans le ciel, et qu’il avait enfermé le destin de la monarchie universelle ; après que vous aurez passé au travers de ce grand espace qui était dédié aux plaisirs du peuple2, et où le sang des martyrs a été souvent mêlé avec celui des criminels et des bêtes, je ne doute point qu’après avoir encore regardé beaucoup d’autres choses, vous ne vous lassiez à la fin du repos et de la tranquillité de Rome, qui sont deux choses beaucoup plus propres à la nuit et aux cimetières qu’à la cour et à la lumière du monde3. […] Balzac était optimiste ; sa sérénité voyait out en beau, principalement son propre génie.
C’est son caractère propre de mêler des impressions morales à ses vives couleurs. […] C’est son caractère propre de mêler des impressions morales à ses vives couleurs.
N’oubliez jamais que les rois ne règnent point pour leur propre gloire, mais pour le bien des peuples. […] Mais ma propre expérience, votre bienveillance à mon égard et l’aveuglement de nos ennemis me garantissent que ces bonnes espérances seront réalisées. […] Aujourd’hui, c’est moi qui en Afrique viens te trouver, toi Romain, pour traiter de mon propre salut et de celui de Carthage. […] On ne peut battre les Romains qu’avec leurs propres armes et dompter l’Italie qu’avec les forces de l’Italie même. […] Si vous les attaquez dans le sein de l’Italie, vous pourrez tourner contre eux leurs propres ressources, comme je l’ai fait moi-même.
Je crois cette méthode peu propre à exercer leurs facultés créatrices ; il serait préférable de ne leur faire cette lecture qu’après correction faite de leur propre composition. […] Cela est vrai moralement et géographiquement, au propre comme au figuré. […] Tout était propre et râpé dans sa chambre, depuis le drap vert du bureau jusqu’au tapis du lit. […] quelle horrible gloire que celle de détruire son propre pays ! […] Ceci nous prouve qu’un auteur sage conserve l’expression propre toutes les fois qu’il le peut, sans nuire à son style, se souvenant du précepte, que l’ expression figurée, quand elle chasse le mot propre, est obligée de valoir mieux.