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34. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

Cet art est intimement lié avec la persuasion, qui est le but que se propose ou doit toujours se proposer un orateur ; et celui qui traite les sujets sérieux et les matières les plus graves, aussi bien que celui qui ne cherche qu’à plaire en amusant, doivent en faire l’objet d’une étude attentive. […] Ceux qui se proposent de parler en public doivent donc s’appliquer, avant tout, à prononcer avec une lenteur convenable, et à bien articuler chaque son. […] L’on ne doit pas s’attendre à ce que je propose en exemple aucun de nos auteurs vivants. […] Il peut, il doit même se proposer d’instruire et de corriger ; mais c’est indirectement qu’il remplit cet objet, c’est, nous le répétons, en cherchant à plaire et à émouvoir. […] La réformation des mœurs est le but qu’elle se propose ouvertement ; et, pour y arriver, elle pousse jusqu’à la hardiesse la liberté de censurer le vice et les hommes vicieux.

35. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre III. Du Genre historique. »

Un des meilleurs modèles que puissent se proposer ceux qui veulent s’adonner à ce genre d’histoire, est l’abbé Fleuri, auteur de l’Histoire ecclésiastique, écrivain aussi sage et circonspect que savant et judicieux. […] Il faut ensuite qu’il présente le germe de l’événement qu’il se propose de raconter ; qu’il le suive dans ses circonstances et dans ses progrès, et le conduise jusqu’à sa fin. […] Il paraît s’être principalement proposé, dans son histoire, de former des politiques et des militaires. […] On y voit de quelle manière cette compagnie a été établie, et le but qu’elle se propose dans ses travaux.

36. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Napoléon Ier , 1769-1821 » pp. 428-446

Avec vous et les braves qui me sont restés fidèles, j’aurais pu entretenir la guerre civile pendant trois ans ; mais la France eût été malheureuse, ce qui était contraire au but que je me suis proposé. […] Ainsi, je crois devoir proposer à Votre Majesté : 1° Que l’armistice soit commun à toutes les armées ; 2° Que des négociateurs soient envoyés de part et d’autre, secrètement ou publiquement, comme Votre Majesté le voudra, dans une place entre le Mincio et la Chiese, pour convenir d’un système de garanties favorables aux petites puissances, et expliquer les articles du traité de Campo-Formio que l’expérience aurait montrés devoir l’être. […] « Vouloir ôter l’honneur à toute une armée de braves gens, leur proposer de quitter l’Allemagne par journées d’étapes, à la seule sommation de l’armée prussienne, voilà ce que la postérité aura peine à croire ; le duc de Brunswick n’eût jamais dû se permettre un pareil outrage.

37. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VIII. De l’Oraison funèbre. »

Cette espèce de panégyrique religieux, dont l’origine est très ancienne, a chez les peuples chrétiens un double objet : celui de proposer à l’admiration, à l’émulation, à la reconnaissance les vertus et les talents qui ont honoré l’humanité, et de faire sentir en même temps le néant de tout ce qui a brillé dans ce monde, au moment où il faut passer dans l’autre. […] J’ai pris sans étude et sans choix les premières paroles que me présente l’Ecclésiaste, où, quoique la vanité ait été si souvent nommée, elle ne l’est pas encore assez à mon gré pour le dessein que je me propose.

38. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre quatrième. De la disposition oratoire, ou de l’Ordre mécanique du discours. — Chapitre premier. »

Il s’agissait de la loi agraire, proposée par ce Rullus, alors tribun du peuple ; et c’est devant le peuple, que Cicéron vient combattre un projet si propre à séduire une multitude toujours facile à égarer, quand on flatte ce qu’elle croit ses intérêts. […] La confirmation se propose deux objets différents, mais dont le but et le résultat sont absolument les mêmes.

39. (1873) Principes de rhétorique française

Il ne s’agit pas pour l’orateur ou l’écrivain d’une démonstration de la logique ou de la science, il a pour mission de montrer ce qui est beau ; il se propose surtout de plaire aux esprits. […] Il faut alors avoir toujours présentes à l’esprit deux choses : 1° le sujet qu’on traite ; 2° le but qu’on se proposé. […] — L’homme qui écrit ou qui parle se propose toujours de persuader ; or, pour persuader, il faut, dit Cicéron, plaire, prouver et toucher. […] Choisir avec soin le point de vue le plus avantageux pour l’effet qu’on se propose. […] — Autant que la chose est possible, dans un sujet aussi vague, aussi élémentaire, aussi divers, aussi étendu, voici huit règles qu’on pourrait proposer : I.

40. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Dans un sens rigoureux, la conférence suppose deux interlocuteurs, dont l’un propose des questions ou des doutes sur un sujet dogmatique ou moral, et l’autre éclaircit ou résout les difficultés proposées. […] Rien de plus dangereux et de plus funeste que de proposer, à un auditoire qui les ignore, les sophismes et les erreurs inventés par l’impiété. […] La précision et la clarté sont nécessaires à l’avocat, puisqu’il se propose d’instruire les juges du droit de ses clients et des lois sur lesquelles il est fondé. […] Au dix-huitième siècle, l’Académie française proposa pour prix d’éloquence l’éloge historique de nos grands hommes. […] Les hautes vertus de tous les grands hommes, de tous les héros chrétiens, depuis Abel jusqu’à nos jours, sont proposées à l’imitation du fidèle.

41. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre II. Du genre didactique. » pp. 161-205

Sans doute, le but final que doivent se proposer tous les genres de poésie et même toutes les compositions littéraires, doit être de faire une impression utile sur l’esprit de ceux qui les lisent. […] Si le poète didactique se propose de développer les vérités abstraites de la métaphysique, c’est alors qu’il doit épuiser toutes les ressources de son art, pour faire naître des fleurs dans ce fond aride et semé d’épines. […] L’action doit être juste, c’est-à-dire signifier directement et avec précision la vérité que l’on se propose d’enseigner. […] Enfin, la moralité doit être vraie et utile, car la vérité doit naître de la fable, et, suivant Phèdre, le but que l’on se propose dans ces sortes d’ouvrages, c’est de corriger les défauts des mortels et de donner un nouvel élan aux hommes diligents.

42. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Mirabeau, 1749-1791 » pp. 368-376

Avons-nous un plan à substituer à celui qu’il propose ? […] Le ministre Necker proposait, pour suffire aux besoins du trésor, de décréter un impôt extraordinaire du quart des revenus de chaque citoyen.

43. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

L’objet qu’il se propose, est de persuader ; et pour en venir à bout, il doit, comme je l’ai déjà dit ailleurs, instruire, plaire et toucher, quoiqu’il arrive quelquefois qu’un seul de ces moyens suffit. […] L’orateur qui se propose d’instruire, doit exposer clairement la vérité qu’il veut faire connaître. […] Cette ambition, lorsqu’elle ne se propose que des choses louables, et n’emploie que des moyens légitimes pour parvenir à sa fin, prend le nom d’émulation ; c’est une vertu. […] Il y réussira, s’il parle avec exactitude, ne disant rien qui n’ait un juste rapport au but qu’il se propose, de manière que l’exorde ne puisse convenir à aucun autre discours. […] La réfutation fait partie de la confirmation : elle consiste à détruire les difficultés qui pourraient être proposées contre les raisons que l’orateur a fait valoir.

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