Ce langage muet d’une chose inanimée, qui reproche perpétuellement l’ingratitude, est vif comme le remords, éloquent et profond comme le souvenir. […] L’obscurité de ta pensée ne peut être évitée que par la méditation profonde du sujet. […] Rien n’est si aisé que de calomnier à demi-mot, et la combinaison la plus profonde de la méchanceté est de savoir retenir ses coups pour les rendre plus dangereux. […] Elle le remercie malgré nous par un élan de l’avoir faite si noble, puis se repliant sur elle-même, elle garde du mot qu’elle a entendu un souvenir profond que rien n’effacera désormais. […] Un trait héroïque a sa pensée profonde qui fait agir, et son langage n’a pas besoin de venir à nos oreilles ; le cœur entend tout.
C’est une de ses meilleures et une de celles où la morale est la plus profonde et la plus vraie. […] Ce n’est mon fait. » Il en pèse un second, Le sac des grands, des gens en place : Là gisent le travail et le penser profond, L’ardeur de s’élever, la peur de la disgrâce, Même les bons conseils que le hasard confond. […] C’est à leur absence de naturel et peut-être aussi au peu d’intérêt du genre lui-même, que les églogues de Fontenelle doivent d’être tombées dans un profond oubli. […] « Deux ruisseaux confondaient leur onde, Et, sur un pré semé de fleurs, Coulaient dans une paix profonde. […] C’est un homme d’honneur de piété profonde, Et qui veut rendre à Dieu ce qu’il a pris au monde. » Gilbert, Despazes et Chénier sont bien moins réservés quand ils reprochent à des hommes connus et qu’ils nomment, leur lâcheté, leur hypocrisie ou leur fureur.
Que j’aime à contempler, dans mes heureux caprices, Des profondes forêts le silence et l’horreur, Les rochers sourcilleux, les vastes précipices ! […] Mais il observa attentivement différents avares ; il saisit les plus grands traits d’avarice qu’ils avaient faits ; il y ajouta, d’après la connaissance profonde qu’il avait du cœur humain, d’autres traits qu’il imagina qu’un avare est capable de faire : il réunit tous ces traits, les attribua à son personnage, et, par là, vint à bout d’en composer un caractère parfait dans son genre. […] Chacun à son aspect garde un profond silence.
N’a-t-il pas dit : « Il faut rire avant d’être heureux, de peur de mourir sans avoir ri. » Observateur profond, et peintre de caractères, il excelle dans l’art d’attirer l’attention par des remarques soudaines, des traits vifs et pénétrants, des métaphores passionnées, des hyperboles à outrance, des paradoxes simulés, des contrastes étudiés, des expressions originales, de petites phrases concises qui partent comme des flèches, des allégories ingénieuses, et des morceaux d’apparat où l’esprit étincelle dans les moindres détails Le berger et son troupeau 1 Quand vous voyez quelquefois un nombreux troupeau qui, répandu sur une colline vers le déclin d’un beau jour, paît tranquillement le thym et le serpolet, ou qui broute dans une prairie une herbe menue et tendre2 qui a échappé à la faux du moissonneur, le berger, soigneux et attentif, est debout auprès de ses brebis ; il ne les perd pas de vue, il les suit, il les conduit, il les change de pâturage ; si elles se dispersent, il les rassemble ; si un loup avide paraît, il lâche son chien qui le met en fuite ; il les nourrit, il les défend ; l’aurore le trouve déjà en pleine campagne, d’où il ne se retire qu’avec le soleil. […] L’étude des langues L’on ne peut guère charger l’enfance de la connaissance de trop de langues, et il me semble que l’on devrait mettre toute son application à l’en instruire : elles sont utiles à toutes les conditions des hommes, et elles leur ouvrent également l’entrée ou à une profonde, ou à une facile et agréable érudition. […] Mesures, ce mot signifie les desseins profonds et suivis.
Après avoir dit enfin tout ce qu’il a jugé convenable, il termine son discours par un résum » succinct de tout ce qu’il a déployé de moyens, de ce qu’il a exposé de plus capable de laisser dans les esprits une impression profonde. […] Toute cette partie de l’art oratoire appartient au raisonnement ; et c’est là que l’avocat doit se montrer logicien aussi profond qu’orateur habile.
Mais le prêtre n’est pas un homme ordinaire, ni un orateur parlant en son propre nom ; du haut de la chaire, une auréole mystérieuse enveloppe sa tête ; il est placé entre le ciel et la terre ; il s’adresse au sentiment le plus vif et le plus profond de la conscience, au sentiment religieux ; il n’agite pas un intérêt d’un moment, mais un intérêt éternel. […] La qualité essentielle à un prédicateur est une foi ardente et profonde ; l’étude, la science, lui sont utiles sans doute, mais avec elles seules il n’aurait aucune action sur les âmes ; la rhétorique n’a jamais converti personne.
Elles nous font aimer un esprit alerte, étendu, vigoureux et pratique dont le génie est un bon sens profond. […] En effet, avec ce que je nomme l’intelligence, on démêle bien le vrai du faux ; on ne se laisse pas tromper par les vaines traditions ou les faux bruits de l’histoire ; on a de la critique, on saisit bien le caractère des hommes et des temps ; on n’exagère rien, on ne fait rien trop grand ou trop petit, on donne à chaque personnage ses traits véritables ; on écarte le fard, de tous les ornements le plus malséant en histoire, on peint juste ; on entre dans les secrets ressorts des choses, on comprend et on fait comprendre comment elles se sont accomplies ; diplomatie, administration, guerre, marine, on met ces objets si divers à la portée de la plupart des esprits, parce qu’on a su les saisir dans leur généralité intelligible à tous ; et quand on est arrivé ainsi à s’emparer des nombreux éléments dont un vaste récit doit se composer, l’ordre dans lequel il faut les présenter, on le trouve dans l’enchaînement même des événements ; car celui qui a su saisir le lien mystérieux qui les unit, la manière dont ils se sont engendrés les uns les autres, a découvert l’ordre de narration le plus beau, parce que c’est le plus naturel ; et si, de plus, il n’est pas de glace devant les grandes scènes de la vie des nations, il mêle fortement le tout ensemble, le fait succéder avec aisance et vivacité ; il laisse au fleuve du temps sa fluidité, sa puissance, sa grâce même, en ne forçant aucun de ses mouvements, en n’altérant aucun de ses heureux contours ; enfin, dernière et suprême condition, il est équitable, parce que rien ne calme, n’abat les passions comme la connaissance profonde des hommes.
C’est la nature qui nous l’accorde en nous douant d’une sensibilité vive et profonde. […] Cet historien avait surtout le talent de mêler à son récit des sentiments profonds et des observations d’une grande utilité. […] Partout ses réflexions sont profondes, ses descriptions frappantes ; il sait toucher, il sait émouvoir. […] Leurs connaissances en politique sont peut-être plus profondes et plus éclairées que celles des anciens. […] Il sourit quand il censure ; mais lorsqu’en philosophe profond il dicte les lois de la morale, il montre encore l’urbanité d’un homme de cour.
L’homme qui sent et comprend vivement la nature, est doué de facultés poétiques ; et si du sentiment profond qu’il éprouve il passe à l’action, s’il réalise ses émotions et ses conceptions en créant des œuvres d’art, il est réellement poète. […] L’inspiration est une émotion profonde et momentanée de l’âme, une vive exaltation du sentiment et de l’intelligence ; c’est le feu sacré, le souffle de Dieu qui vient parfois électriser un mortel ; c’est un don du ciel qui n’est accordé qu’à des natures d’élite.
Dans ces profondes vallées, on voit croître l’herbe fraîche pour nourrir les troupeaux ; auprès d’elles s’ouvrent de vastes campagnes, revêtues de riches moissons. […] Vos Satires sont simples, naïves, courtes, pleines de sel : on y trouve une profonde connaissance de l’homme, une philosophie très-sérieuse, avec un tour plaisant qui redresse les mœurs des hommes et qui les instruit en se jouant4.