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48. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Boileau 1636-1711 » pp. 401-414

Tout est charmant, divin ; aucun mot ne le blesse Il trépigne de joie, il pleure de tendresse3; Il vous comble partout d’éloges fastueux. […] Qui marque asseurément la terre de ses pas, Avecques ses pareils se plaist en ses esbas : Il fuit, il vient, il parle, il pleure, Il saute d’aise ; Sans raison, d’heure en heure, il s’esmeut et s’apaise.

49. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nisard. Né en 1806. » pp. 585-597

Je n’oublierai jamais d’avoir vu beaucoup pleurer une petite fille qu’on avait désolée avec cette fable, tout en lui prêchant toujours la docilité. On eut peine à savoir la cause de ses pleurs ; on la sut enfin : la pauvre enfant s’ennuyait d’être à la chaîne ; elle se sentait le cou pelé ; elle pleurait de n’être pas loup.

50. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Car il ne s’agit pas ici de pleurer la mort de cet Homme-Dieu. […] Mais pour profiter de ce mystère, au lieu de trembler et de pleurer par le sentiment d’une dévotion passagère et superficielle, tremblons et pleurons dans l’esprit d’une salutaire componction. […] Il fait peur, il fait pitié : il pleure comme un enfant, il rugit comme un lion. […] Il pleure, il rit, il badine, il est furieux. […] Pleurez l’autre, pleurez l’irréparable affront Que sa fuite honteuse imprime à notre front ; Pleurez le déshonneur de toute notre race, Et l’opprobre éternel qu’il laisse au nom d’Horace.

51. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Laissez-moi, je pleurerai amèrement ; n’entreprenez pas de me consoler. […] Combien avons-nous encore de temps à pleurer son départ du milieu de nous ? […] pour payer enfin à la nature la dette commune et inévitable ; suivre ceux-ci, précéder ceux-là ; pleurer les uns, être pleurés par les autres, et recevoir de nos successeurs le tribut de larmes que nous avions apporté à nos devanciers. […] Tout le peuple le pleura amèrement ; et, après avoir pleuré pendant plusieurs jours, ils s’écrièrent : Comment est mort cet homme puissant, qui sauvait le peuple d’Israël ? […] Pleurez donc sur ces faibles restes de la vie humaine, pleurez sur cette triste immortalité que nous donnons aux héros.

52. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Ulysse, le plus rusé comme le plus éloquent des Grecs, après s’être levé, tient quelque temps ses yeux fixés à terre : il fait paraître une extrême affliction de la mort du Guerrier que pleure l’armée, et d’un ton soumis et respectueux, il dit : « Illustres Grecs, si vos vœux et les miens eussent été exaucés, une si triste contestation n’aurait pas été portée devant votre Tribunal. […] Jetez les yeux de toutes parts ; voilà ce qu’ont pu faire la magnificence et la piété, pour honorer un héros : des titres, des inscriptions, vaines marques de cc qui n’est plus ; des figures qui semblent pleurer autour d’un tombeau, et de fragiles images d’une douleur que le temps emporte avec tout le reste ; des colonnes qui semblent vouloir porter jusqu’au ciel le magnifique témoignage de notre néant : et rien enfin ne manque dans tous ces honneurs, que celui à qui on les rend. Pleurez donc sur ces faibles restes de la vie humaine, pleurez sur cette triste immortalité que nous donnons aux Héros. […] Pleurez donc ce grand Capitaine, et dites en gémissait : voilà celui qui nous menait dans les hasards ; sous lui se sont formés tant de renommés Capitaines., que ses exemples ont élevés aux premiers honneurs de la guerre.

53. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

Virgile prend pour Pallas, fils d’Évandre, les mêmes soins de nous affliger, qu’Homère avait pris de nous faire pleurer Patrocle. […] Je l’ai vu pleurer amèrement en écoutant ces vers : Ah ! […] Modération, désintéressement, piété, dévouement à la cause commune, amour des grands hommes, regrets pour celui dont on pleure la perte, respect pour les juges, tout contribue à gagner les auditeurs59. […] Un homme qui pleure ne peut pas rire : il ne peut pas rire dans le temps même qu’il pleure, quoiqu’il puisse rire après avoir pleuré. […] Tendre épouse, c’est toi qu’appelait son amour, Toi qu’il pleurait la nuit, toi qu’il pleurait le jour.

54. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

Fléchier dans l’oraison funèbre de Turenne, fait voir que : tout le royaume pleure la mort de ce héros. […] Ainsi tout le royaume pleure la mort de son défenseur, et la perte d’un homme seul est une calamité publique.

55. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

Il fait peur, il fait pitié ; il pleure comme un enfant, il rugit1 comme, un lion. […] Étudiez-le bien ; puis dites-en tout ce qu’il vous plaira ; il4 ne sera plus vrai le moment d’après que vous l’aurez dit : ce je ne sais quoi5 veut et ne veut pas ; il menace, il tremble ; il mêle des hauteurs ridicules avec des bassesses indignes ; il pleure, il rit, il blandine, il est furieux ; dans sa fureur la plus bizarre et la plus insensée, il est plaisant et éloquent, subtil, plein de tours nouveaux, quoiqu’il ne lui reste pas seulement une ombre de raison.

56. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

Lamartine a dit aussi : L’airain, retentissant dans sa haute demeure, Sous le marteau sacré tour à tour chante et pleure, Pour célébrer l’hymen, la naissance ou la mort : J’étais comme ce bronze épuré par la flamme,   Et chaque passion, en frappant sur mon âme, En tirait un sublime accord. […] Rapprochez les pages où Xavier de Maistre pleure la mort d’un ami ; elles se terminent ainsi : « Celui qui éleva ces masses énormes, dont le soleil dore les sommets glacés, est aussi celui qui a ordonné à mon cœur de battre, et à mon esprit de penser.

57. (1865) De la Versification française, préceptes et exercices à l’usage des élèves de rhétorique. Première partie. Préceptes. Conseils aux élèves.

Ma fille, vous pleurez, Et baissez devant moi vos yeux mal assurés : Quel trouble ! Mais tout pleure, et la fille et la mère. […] Au bruit de votre mort justement éplorée, Du reste des humains je vivais séparée, Et de mes tristes jours n’attendais que la fin, Quand tout-à-coup, madame, un prophète divin : « C’est pleurer trop longtemps une mort qui t’abuse, Lève-toi, m’a-t-il dit, prends ton chemin vers Suse ; Là tu verras d’Esther la pompe et les honneurs, Et sur le trône assis le sujet de tes pleurs. » (Racine, Esther, acte I, sc. 1.)

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