Se mettre à la place du spectateur.]
Il faut mettre chaque mot à sa place, car de là dépendent non-seulement la clarté et l'harmonie, mais encore l'énergie et l'élégance. […] 3° L'hyperbate renverse la construction naturelle du discours, place le régime indirect avant le régime direct, etc. […] La poésie emploie souvent cette figure, et la prose poétique peut l'admettre quelquefois ; mais la prose ordinaire n'emploie l'hyperbate, qui place le régime indirect avant le régime direct, que lorsque le régime indirect est le plus court et que cette transposition ajoute à la clarté ou à l'harmonie de la phrase. […] La qualité (Excellence, Monsieur, etc.) se place à trois doigts du haut de la page, et on laisse le même intervalle entre ces mots et le commencement de la lettre. […] C'est dans l'intervalle d'un acte à l'autre que l'auteur place toute action désagréable à la vue.
Mais la critique leur a présenté bientôt le bouclier d’Ubalde ; et ils se sont vus tels qu’ils étaient, c’est-à-dire, de très faibles imitateurs du poète sans contredit le plus riche, le plus fécond, le plus varié des modernes, et le seul d’entre eux qui ait pris à jamais sa place à côté d’Homère pour l’invention, mais à une grande distance de Virgile, pour le fini des détails et le charme continu de la diction. […] Que, malgré des articles très bien faits de part et d’autre, l’ouvrage ne fut point mis, et n’est pas encore à sa place. […] Delille, que je n’ai point l’honneur de connaître, donne à ses productions, dans son estime particulière ; mais je suis bien sûr que son Milton n’y occupe pas la dernière place.
Sa modération sera le plus sûr rempart de son empire : il n’aura pas besoin de garde qui veille à la porte de son Palais ; les cœurs de ses sujets entoureront son trône, et brilleront autour à la place des glaives qui le défendent. […] Un lac épais et sulfureuxa, vaste comme une mer, prit la place de ces fertiles campagnes. […] A-t-on servi ; il se met le premier à table, et dans la première place : il n’a nul discernement des personnes, ni du maître, ni des conviés : il abuse de la folle déférence qu’on a pour lui….
Là, dans un long tissu de belles actions, Il verra comme il faut dompter les nations, Attaquer une place, ordonner une armée, Et sur de grands exploits bâtir sa renommée. […] Quand l’âge dans mes nerfs a fait couleur sa glace, Votre rare valeur a bien rempli ma place : Enfin, pour épargner les discours superflus, Vous êtes aujourd’hui ce qu’autrefois je fus. […] De nos jours, M. de Lamartine a dit aussi dans la IIe de ses Premières Méditations poétiques : Tout est bien, tout est bon, tout est grand à sa place, Aux regards de celui qui est l’immensité L’insecte vaut un monde : ils ont autant coûté.
De toutes les obscurités qu’offre ce chapitre, des jugements que l’auteur y porte, et de la place qu’il occupe dans les développements relatifs à la tragédie, Ritter conclut qu’il n’est pas d’Aristote.
. — Pour marquer la place ou le lieu.
Ennius la tira de la place publique, et en composa ces poèmes pleins de variété et de malice qui prirent le nom de satires, mot qui voulait dire mélange.
Après plusieurs victoires remportées sur Mithridate, Lucullus venait d’être rappelé par le sénat, et il s’agissait du général que l’on enverrait à sa place. […] Mais se vaincre soi-même, étouffer son ressentiment, modérer sa victoire, relever de sa chute un adversaire distingué par sa naissance, son génie et son courage ; ne pas le relever seulement, mais se plaire à rehausser sa dignité et son rang, c’est un trait d’héroïsme qui vous place au-dessus des plus grands hommes, ou plutôt qui vous assimile aux Dieux mêmes.
Vous conclurez de tout ceci que plus la comparaison, qui est la base du trope, est rigoureuse et entière, moins celui-ci laisse place à l’arbitraire dans son emploi ; plus, au contraire, elle est vague et indéterminée, plus l’écrivain a de latitude pour créer, modifier et façonner à son gré les applications du trope. Ainsi, de tous les tropes, la catachrèse prête le moins au caprice de l’écrivain, et par là même aux préceptes du rhéteur, parce qu’elle suppose, non pas simplement analogie, comme la métaphore, correspondance, comme la métonymie, connexion, comme la synecdoque, entre les deux idées comparées, mais, pour ainsi dire, absorption presque totale d’un des signes dans l’autre, de façon que le second se mette complétement à la place du premier qui n’existe pas réellement, ou est supposé ne pas exister.