Nous lui devrons le vers de douze pieds, l’alexandrin, qui deviendra le mètre français par excellence.
Le paysan au XVIIe siècle L’on voit certains animaux farouches, des mâles et des femelles, répandus par la campagne, noirs, livides et tout brûlés du soleil, attachés à la terre qu’ils fouillent et qu’ils remuent avec une opiniâtreté invincible : ils ont comme une voix articulée, et quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine, et en effet ils sont des hommes.
En vain de ce présent ils m’auraient honoré Si votre cœur devait en être séparé ; Si tant de soins ne sont adoucis par vos charmes1, Si, tandis que je donne aux veilles, aux alarmes, Des jours toujours à plaindre et toujours enviés2, Je ne vais quelquefois respirer à vos pieds.
Pieds nus, sans pain, sourds aux lâches alarmes, Tous à la gloire allaient du même pas.
Je vous quitte pour aller voir des lilas que j’ai plantés dans un petit bois au pied de notre couvent, et qui ont bien de la peine à fleurir.
Il s’avance aux pieds des aigles, le silence règne parmi la foule ; Eudore prend la coupe, les évêques se voilent la tête de leurs robes, les confesseurs poussent un cri, la coupe tombe des mains d’Eudore ; il renverse les aigles, et se tournant vers les martyrs, il dit : Je suis chrétien ! […] Suivant la différence du pays qu’il parcourt, un fleuve Gronde ou se tait, suit sa route ou serpente, Tourne avec le terrain, s’abandonne à sa pente, Arrose des champs mûrs ou des bocages verts, S’attriste dans d’affreux déserts, Se plaît dans de riches campagnes, Traverse les vallons, tourne aux pieds des montagnes.
Soumis, agenouillés, ils priaient ; leur prière Franchissant d’un plein vol les champs de la lumière, Malgré les vents jaloux, sur des ailes de feu, Part, vole, monte, arrive aux portes du saint lieu ; Là, du temple divin le pontife suprême, Heureux médiateur, fils de Dieu, Dieu lui-même, Sur l’autel d’or où fume un encens éternel, La bénit et la porte aux pieds de l’Éternel.
En 329, la mort de Callisthène, une des taches de la vie d’Alexandre, entraîna la rupture du royal élève et de son maître, neveu et ami de ce philosophe, dont le seul crime, aux yeux du conquérant, fut peut-être de ne pas se prosterner à ses pieds. […] Ainsi Euripide et Eschyle mettant le même vers ïambique, l’un, en changeant un seul nom et faisant une glose à la place du terme propre employé habituellement, donne à ses vers une belle apparence, tandis que l’autre est tout simple ; car Eschyle, dans son Philoctète, voulant dire : L’ulcère qui mange (ἐσθίει) les chairs de mon pied, au verbe (ἐσθίει) a substitué le mot θοινᾶται (se repaît). […] La valeur agonistique du corps consiste dans la réunion de la belle taille, de la force et de l’agilité ; et en effet, celui qui est agile est fort ; car peut-on lancer ses pieds en avant d’une certaine façon, les mouvoir rapidement et allonger le pas, ce sera l’affaire du coureur ; étreindre et retenir son adversaire, celle du lutteur ; le pousser au moyen d’un coup, c’est faire du pugilat ; la pratique de ces deux exercices, c’est le pancrace, et celle qui les comprend tous, le pentathle.
« Plus de sévérité, dit Voltaire, rendrait souvent impraticables de très beaux sujets, et plus d’indulgence ouvrirait la porte à de trop grands abus. » De nos jours, on a voulu fouler aux pieds les règles des unités ; mais ce qui est certain, c’est qu’il n’y a pas une seule des pièces faites en dépit de ces règles qui ait eu un succès durable ; ce qui prouve qu’elles sont dans l’intérêt des auteurs comme dans celui de la beauté de l’œuvre.
Qu’ils sont beaux les pieds de ces hommes qu’on voit venir du haut des montagnes apporter la paix2, annoncer les biens éternels, prêcher le salut, et dire : O Sion, ton Dieu régnera sur toi !