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142. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

Il espérait du moins qu’on l’achèverait après lui ; mais les hommes de notre temps ne pensent plus à la postérité. […] Pensez-vous que cette poignée de Français, aujourd’hui si arrogante, puisse en soutenir la vue ? […] Pense-t-on à moi ? […] Pensez à bien combattre et mettez tout à mort, car si nous pouvons les vaincre, nous serons tous riches. […] Il pensait que si l’une des plus hautes montagnes du globe ne l’avait pas arrêté, un rocher secondaire ne serait pas capable de vaincre son courage et son génie.

143. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre II. — Division de la rhétorique : Invention, Disposition, Élocution »

Pensez-vous que tant de peuples, tant d’armées, une nation si nombreuse, si belliqueuse, dont les esprits sont si inquiets, si industrieux et si fiers, puissent être gouvernés par un seul homme, s’il ne s’applique de toutes ses forces à un si grand ouvrage ? […] 8° Utilité et Inconvénients du Raisonnement Quintilien, l’un des rhéteurs romains les plus habiles, tout en reconnaissant la puissance du raisonnement, pensait que cependant elle pouvait contrarier l’orateur dans les mouvements de son éloquence ; il avoue avec justice, ce nous semble, que les raisonnements nuisent à l’éloquence, en l’enchaînant dans une multitude de syllogismes et d’enthymèmes qui ne sauraient que lui apporter de la sécheresse et du dégoût. […] Le Jugement donnera à l’écrivain le discernement nécessaire pour proportionner son style ou son discours à l’intelligence, aux sentiments de ceux auxquels il parle ; pour remuer les passions qui leur sont familières, pour pénétrer dans leurs cœurs par le côté le plus accessible ; car, on ne pense point, on ne s’exprime point à la cour comme la ville, à la ville comme à la campagne. […] Depuis quand pense-t-on qu’inutile à moi-même, Je me laisse ravir une épouse que j’aime ?

144. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre III. Du genre épique » pp. 207-250

Le caractère est une disposition naturelle qui porte à penser, à parler et à agir d’une manière plutôt que d’une autre. […] Boileau ne pense pas que le christianisme puisse se prêter au merveilleux de l’épopée : De la foi d’an chrétien les mystères terribles, D’ornements égayés ne sont point susceptibles. […] Qu’est-ce que le merveilleux chimérique ou féerique et que faut-il en penser ? […] Ensuite, nous avons dit ce qu’il faut penser du merveilleux allégorique, ainsi que du merveilleux féerique.

145. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre V. Du Style en général, et de ses qualités. »

Avant donc que d’écrire apprenez à penser. […] Jamais il ne représente deux fois la même idée ; tout tend chez lui à la plus grande précision, et il cherche plutôt à faire penser le lecteur, qu’à satisfaire complètement son imagination.

146. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVI. des qualités essentielles du style. — clarté, pureté  » pp. 217-229

Plus souvent qu’on ne pense, les phénomènes du génie de la langue sont d’accord avec la raison universelle ; mais qu’ils se plient ou résistent à l’analyse, ne les admettez que quand l’usage ou l’autorité les justifie. […] J’accepte donc certaines innovations, et pense qu’un écrivain est excusable quand, pour rendre une idée réellement neuve, et à laquelle les mots font réellement défaut, retenez ces deux conditions, il a recours au néologisme.

147. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — L. Racine. (1692-1763.) » pp. 267-276

    Je pense. […] Quand je pense, chargé de cet emploi sublime, Plus noble que mon corps, un autre être m’anime.

148. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Diderot, 1713-1784 » pp. 303-312

Vous attendez mes papiers, qui ne viennent point ; vous pensez que les souverains veulent être servis à point nommé ; vous voilà étendu sur votre chaise de paille, les bras posés sur vos genoux, votre bonnet de nuit renfoncé sur vos yeux, ou vos cheveux épars et mal retroussés sous un peigne courbé, votre robe de chambre entr’ouverte, et retombant à longs plis de l’un et de l’autre côté : vous êtes tout à fait pittoresque et beau. […] combien de temps, de règles, d’attention et de travail pour danser avec la même liberté et la même grâce que l’on sait marcher ; pour chanter comme on parle ; parler et s’exprimer comme l’on pense ; jeter autant de force, de vivacité, de passion et de persuasion dans un discours étudié, et que l’on prononce dans le public, qu’on eu a quelquefois naturellement et sans préparation dans les entretiens les plus familiers ! 

149. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Mirabeau, 1749-1791 » pp. 368-376

Contemplateurs stoïques des maux incalculables que cette catastrophe vomira sur la France, impassibles égoïstes qui pensez que ces convulsions du désespoir et de la misère passeront comme tant d’autres, et d’autant plus rapidement qu’elles seront plus violentes, êtes-vous bien sûrs que tant d’hommes sans pain vous laisseront tranquillement savourer les mets dont vous n’aurez voulu diminuer ni le nombre ni la délicatesse ? […] Non, mon oncle, on n’est point mort tant qu’on sent et qu’on pense, et tant qu’on n’est point mort, on peut expier et mériter.

150. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Adieu : j’ai dit ce que je pense. […] Fénelon, quand il s’exprimait ainsi, ne pensait qu’au philosophe, ou plutôt même au logicien. […] Bien penser et bien sentir sont choses étroitement liées : l’émotion est aussi nécessaire que la logique à l’orateur et à l’écrivain. […] Les mœurs de celui qui parle doivent se peindre dans son discours sans qu’il y pense. […]penses-tu choisir un lieu pour son supplice ?

151. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre I. De la nature des mots. » pp. 11-86

Quand cet adjectif a une terminaison différente dans les deux genres, on met le pronom tout au féminin : = cet homme pense comme toutes les bonnes gens, toutes les petites gens, toutes les sottes gens. […] Le verbe neutre exprime une action produite par le sujet, mais dont l’impression ne peut être reçue ou soufferte par aucun objet : = les arbres fleurissent, et la verdure paraît : = cet homme pense juste, et raisonne de même : = nous dînions agréablement auprès d’une fontaine, lorsque les villageois dansaient sous ces ormeaux. […] Tous les verbes ont différentes terminaisons ou variations finales : = je pense ; nous pensons ; je pensois ; vous pensâtes ; ils pensèrent, etc.

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