A Rome, vous4 marcherez sur des pierres qui ont été les dieux de César et de Pompée : vous considérerez les ruines de ces grands ouvrages dont la vieillesse est encore belle, et vous vous promènerez tous les jours parmi les histoires et les fables. […] L’ouvrage de Dieu n’a pu être défait par la main des hommes.
Le dialogue est un ouvrage d’esprit qui a la forme d’un entretien, d’une conversation entre deux ou plusieurs personnes. […] Un ouvrage tout allégorique ne serait pas soutenable, eût-il d’ailleurs mille beautés. […] Songeons que la description n’est qu’un moyen de relever ce qu’il y a de moral et d’essentiel dans un ouvrage, et qu’elle doit, directement ou indirectement, concourir à rendre mieux la pensée principale d’un auteur. […] Votre œuvre ne se verra pas sur une simple toile ; ce sera un diorama (ouvrage à double vue), mais un diorama vivant, où vos acteurs devront tour à tour penser, parler et agir. […] Il y a cependant des ouvrages, tels que la Gaule poétique, par Marchangy, où abonde la narration mixte.
Il veut voir des défauts à tout ce qu’on écrit, Et pense que louer n’est pas d’un bon esprit ; Que c’est être savant que trouver à redire ; Qu’il n’appartient qu’aux sots d’admirer et de rire ; Et qu’en n’approuvant rien des ouvrages du temps, Il se met au-dessus de tous les autres gens. […] Il n’y a point d’autre ouvrage d’esprit si bien reçu dans le monde et si universellement goûté des honnêtes gens, je ne dis pas qu’il veuille approuver, mais qu’il daigne lire, incapable d’être corrigé par cette peinture, qu’il ne lira point. » 2. […] Nos pauvres sont nourris du produit de ces ouvrages, qui nous soumettent jusqu’aux nations qui nous haïssent.
Madame, Si j’avois autant de santé que de zèle, j’irois moi-même présenter à Votre Majesté un ouvrage de plusieurs années que j’ose lui offrir de si loin ; et je ne souffrirois pas que d’autres mains que les miennes eussent l’honneur de le porter aux pieds de la plus grande princesse du monde. Cet ouvrage, Madame, est une machine pour faire les règles d’arithmétique sans plume et sans jetons. […] C’est cette union si merveilleuse qui fait que, comme Votre Majesté ne voit rien qui soit au-dessus de sa puissance, elle ne voit rien aussi qui soit au-dessus de son esprit, et qu’elle sera l’admiration de tous les siècles qui la suivront, comme elle a été l’ouvrage de tous les siècles qui l’ont précédée1.
C’est dans un faible objet, imperceptible ouvrage, Que l’art de l’ouvrier me frappe davantage. […] Quoique plus rigoureusement requise dans la poésie et dans l’éloquence que dans les ouvrages de philosophie et d’histoire, elle est tellement nécessaire à toute composition qu’elle a reçu le nom d’harmonie du discours. […] La lettre de Mme de Sévigné sur la mort de Turenne peut servir d’exemple. — On doit donc employer le style périodique ou le style coupé de préférence, selon la nature et le caractère général de l’ouvrage. […] Cette espèce d’harmonie se rencontre dans les ouvrages en prose ; mais elle se trouve bien plus fréquemment dans les compositions poétiques. […] Boileau, qui est celui de tous les modernes qui a le plus approché des anciens dans l’art des transitions, a observé que La Bruyère, en les bannissant de ses ouvrages qu’il a écrits en petits articles détachés, avait su s’épargner ce qu’il y a de plus difficile dans les compositions littéraires.
Il est malheureux qu’un pareil ouvrage ne nous soit point parvenu tout entier. […] Il est bien vrai que communément on applique au vers seul l’idée qu’on a de la poésie, et qu’on appelle les poètes, les uns élégiaques, les autres héroïques, comme si c’était par le vers, et non par l’imitation, qu’ils fussent poètes : que l’ouvrage soit sur la médecine ou sur la physique, on lui donne le même nom. […] Nous n’avons rien dans ce second genre qui soit plus ancien qu’Homère, quoique, selon toute apparence, il y ait eu beaucoup de ces ouvrages avant lui. […] Il en a été suffisamment parlé dans les ouvrages qu’on a publiés sur cette matière. […] Voyant alors son ouvrage dans le plus grand jour, et comme s’il était témoin de ce qui se fait, il sentira mieux ce qui convient ou ce qui ne convient pas.
Les grands historiens de la Grèce et de Rome n’ont jamais manqué à cette fidélité sévère de costume et de mœurs ; et c’est ce qui nous attache et nous rappelle encore si puissamment à la lecture de leurs ouvrages ; c’est ce qui sollicite et obtient si facilement de nous le pardon des fables qu’ils débitent et des erreurs nombreuses où il était impossible que le préjugé et l’ignorance ne les entraînassent pas fréquemment. À leur tête se présente Hérodote, que l’on a nommé le père de l’histoire, parce qu’il a le premier rassemblé en corps d’ouvrage les traditions informes, conservées jusqu’à lui sur l’airain, la pierre, les tombeaux ou les médailles. […] Ce témoignage unanime, ces honneurs solennellement rendus, par un peuple poli et déjà éclairé, à l’écrivain qui venait d’enlever ses suffrages en enchantant ses oreilles, donnèrent aux ouvrages d’Hérodote un grand caractère d’autorité dans la Grèce, et auraient dû rendre les critiques modernes moins prompts à reléguer, sans examen, au nombre des fables, tout ce qui n’avait pas avec nos petites idées la conformité la plus exacte.
Sire, c’est Dieu qui doit parler dans cette chaire ; qu’il fasse donc par son Saint-Esprit, car c’est lui seul qui peut un tel ouvrage, que l’homme n’y paraisse pas2. […] Le continuel ouvrage de nostre vie, c’est bastir la mort. […] La raison humaine, toujours téméraire et présomptueuse, ayant entrevu quelque petit jour dans les ouvrages de la nature, s’est imaginé découvrir quelque grande et généreuse lumière ; au lieu d’adorer son Créateur, elle s’est adorée elle-même.
. — Vous dirai-je avec quel discernement elle jugeait des ouvrages d’esprit ? […] C’est par ces sortes d’exercices que l’on forme son jugement et son goût : le devoir du maître est rempli, quand il a posé et développé les principes généraux ; l’application doit être l’ouvrage de l’élève, sans quoi l’un et l’autre ont perdu leur temps.
Pour se faire une idée de la puissance de la parole à Rome, qu’on lise ce que disent Aper et Maternus dans cet excellent Dialogue des orateurs, chef-d’œuvre de raison et de style, qu’il soit de Tacite, de Quintilien, ou de tout autre, préface naturelle de tout ouvrage où il est question d’éloquence, et dont plusieurs pages semblent écrites d’hier, tant il y a de rapprochements entre notre état social et politique actuel et celui de Rome aux derniers temps de la République et aux premiers de l’Empire. […] Et c’est pour cela, et aussi parce que ces trois objets, pour être traités à fond, demanderaient un autre livre tout entier, qu’il n’en est pas question dans celui-ci, et que cet ouvrage est plutôt l’art d’écrire que l’art de parler.