A la veille d’une bataille, Marlborough comme Napoléon, Napoléon comme Souvarow, n’ont qu’une pensée à exprimer à leurs soldats : « Combattez en braves ; triomphez, si vous pouvez ; mourez, s’il le faut. » Voilà le programme solennel, la matière uniforme des trois ordres du jour. […] Le Père de famille, le Fils naturel de Diderot, beaucoup d’autres drames de cette époque, appartiennent à cet ordre d’idées qui n’était pas à dédaigner.
Disciple de Platon et de Descartes, il eut le mérite de relever la tradition de leurs doctrines, de réduire au silence le sensualisme stérile et malsain du dix-huitième siècle, de vulgariser par un beau langage les vérités essentielles à l’ordre moral, en un mot de restaurer l’empire des croyances spiritualistes. […] Mais un être qui demeurerait incomplet et inachevé, qui n’atteindrait pas la fin que tous ses instincts proclament, serait un monstre dans l’ordre éternel : problème bien autrement difficile à résoudre que les difficultés qu’on élève contre l’immortalité de l’âme.
Ainsi l’exorde doit être modeste et insinuant, la confirmation doit présenter les preuves dans un certain ordre de bataille, les plus fortes en tête et les plus faibles en queue, ou vice versa, les plus fortes en queue et les plus faibles en tête, etc., etc. » Vous sentez déjà vous-mêmes combien il est téméraire de vouloir fixer les règles d’un art comme l’éloquence, que les institutions et les mœurs transforment d’âge en âge, comme les différentes latitudes modifient le tempérament des hommes et la nature des végétaux. […] Eussiez-vous un génie de premier ordre, tout cet apprentissage ne fera pas de vous un grand orateur si les occasions vous manquent et si vous n’avez à plaider que des questions de mur mitoyen ; mais, quand vous aurez acquis un talent éprouvé, les occasions ne vous manqueront pas.
figures grammaticales On trouve dans les orateurs et dans les poëtes des tours hardis, inattendus, nouveaux, qui renversent l’ordre régulier de la construction grammaticale. […] Ramenez l’ordre dans vos finances, la paix et la prospérité dans le royaume.
L’ordre, la clarté, la vérité, la justesse, telles sont les qualités essentielles à tout ouvrage dicté par la raison.
. — Pour marquer l’ordre.
Les derniers siècles du moyen âge avaient donc commencé à initier la société laïque aux lettres antiques, comme à l’émanciper dans l’ordre politique et religieux par la décadence de la féodalité, les défaites de la théocratie pontificale et les essais de l’esprit d’examen. […] — Sire Lyon (dit le filz de Souris) De ton propos certes je me soubris ; J’ay des cousteaux assez, ne te soucie, De bel os blanc plus tranchans qu’une scie ; Leur gaine c’est ma gencive et ma bouche : Bien coupperont la corde qui te touche De si trespres, car j’y mettray bon ordre. […] En campagne ……………………………………………… De jour en jour une campaigne verte Voit on icy de gens toute couverte, La pique au poing, les trenchantes espees Ceinctes à droict52, chausseures découppees, Plumes au vent, et haultz fiffres sonner Sur gros labours53 qui font l’air resonner ; Au son desquelz, d’une fiere façon, Marchent en ordre, et font le lymaçon54, Comme on bataille, affin de ne faillir, Quand leur fauldra deffendre, ou assaillir, Toujours crians, les ennemys sont nostres ! […] On n’y peut garder ordre : il faut à l’adventure Comparer des procès et des dieux la nature. […] Bertaut (1552-1611) Notice Jean Bertaut, de Caen, entra dans les ordres, fut précepteur du duc d’Angoulême, secrétaire et lecteur ordinaire de Henri III, passa les mauvais temps de la Ligue à l’abbaye de Bourgueil, en Anjou, auprès du cardinal de Bourbon, contribua à la conversion de Henri IV et reçut de lui (1594) l’abbaye d’Aulnay, en Normandie, qu’eut plus tard son compatriote Daniel Huet, puis (1606) l’évêché de Séez.
Mais il est constant que l’étude de ces règles, en développant et perfectionnant le jugement, la raison et le goût, donne cette éloquence qui met du choix, de l’ordre, de l’intérêt, de la variété dans les choses qu’on doit dire ; qui flatte l’esprit par les charmes d’une élocution belle et soutenue, s’ouvre avec douceur l’entrée de nos cœurs, et leur cause une émotion délicieuse et durable. […] Aussi le Sénat, rappelant les Préteurs qu’il avait envoyés en Germanie, admit dans son sein l’éloquent paysan ; et Néron, persuadé par le discours de Burrhus, révoqua sur-le-champ l’ordre qu’il avait donné pour la consommation de son crime, disant qu’il voulait se réconcilier avec son frère.
Cela saisit Vatel ; il dit plusieurs fois : « Je suis perdu d’honneur ; voici un affront que je ne supporterai pas. » Il dit à Gourville6 : « La tête me tourne, il y a douze nuits que je n’ai dormi ; aidez-moi à donner des ordres. » Gourville le soulagea en ce qu’il put. […] Il voulait se confesser, en se cachotant ; il avait donné ses ordres pour le soir, et devait communier le lendemain dimanche, qui était le jour qu’il croyait donner la bataille1.
Il sait combien la tête du requin ou du cachalot lui fournira de barriques d’huile ; son épingle déliée pique sur le carton des musées l’élégant papillon qu’il a saisi au vol sur le sommet du mont Blanc ou du Chimboraço1 ; il empaille le crocodile, il embaume le colibri ; à son ordre, le serpent à sonnettes vient mourir dans la liqueur conservatrice qui doit le montrer intact aux yeux d’une longue suite d’observateurs. […] C’est elle qui rédige l’ordre du jour de la pensée universelle.