Cette méthode n’est pas nouvelle, puisque Cicéron la conseille dans soit dialogue de l’Orateur. […] Lisez les poètes qui ont le mieux peint l’homme et la nature, leurs riantes images vous délasseront l’esprit ; lisez aussi les critiques célèbres, pour vous habituer à juger avec goût les œuvres littéraires ; ne dédaignez pas les orateurs et les moralistes ; ne reculez pas devant un livre sérieux : vous n’aurez pas à regretter votre temps et vos peines.
Cicéron, De l’Orateur, III, 38.
Plus profond dialecticien qu’orateur disert, Bourdaloue sait mieux dégager la vérité des chaînes tortueuses du sophisme, que trouver le chemin du cœur.
Il convient surtout à la proposition, à la division d’un discours, aux récits où l’orateur ne cherche qu’à instruire, et aux parties où il ne faut que discuter, c’est le style de La Bruyère, de madame de Sévigné, de La Fontaine, de madame Deshoulières, de Fontenelle, de Fénelon, etc. […] Buffon la regarde comme facile à acquérir par la lecture des poètes et des orateurs. […] Le style suppose la réunion et l’exercice de toutes les facultés intellectuelles ; les idées seules forment le fond du style, l’harmonie des paroles n’en est que l’accessoire, et ne dépend que de la sensibilité des organes : il suffit d’avoir un peu d’oreille pour éviter les dissonances, et de l’avoir exercée, perfectionnée par la lecture des poètes et des orateurs, pour que mécaniquement on soit porté à l’imitation de la cadence poétique et des tours oratoires. […] Mais le ton de l’orateur et du poète, dès que le sujet est grand, doit toujours être sublime, parce qu’ils sont les maîtres de joindre à la grandeur de leur sujet autant de couleur, autant de mouvement, autant d’illusion qu’il leur plaît ; et que, devant toujours peindre et toujours agrandir les objets, ils doivent ainsi partout employer toute la force, et déployer toute l’étendue de leur génie.
L’éloge qu’il nous a laissé de ce grand orateur est surtout remarquable par l’originalité piquante, qui fait le caractère spécial des ouvrages du sage de Samosate.
En adoptant l’ordre logique des sujets, de préférence à l’ordre chronologique des auteurs, il a été possible de rapprocher un poète d’un orateur, un ancien d’un moderne ; rapprochement fécond qui contient plus d’une leçon de goût et provoque la curiosité critique du lecteur. […] Que ce soit lui, qu’il vive, et qu’en le regardant On croie entendre encor ces vers remplis de flamme Dont le bon sens sublime élève, agrandit l’âme, Ressuscite l’honneur dans un cœur abattu ; Proverbes éternels dictés par la vertu ; Morale populaire à force de génie, Et que ses actions n’ont jamais démentiel Venez donc, offrez-lui vos vœux reconnaissants ; Offrez-lui vos tributs, orateurs : quels accents Plus brûlants que les siens, de plus d’idolâtrie Ont embrasé les cœurs au nom de la patrie ? […] Le goût et le talent de l’éloquence étaient innés chez ce peuple privilégié : persuader par la parole, telle était l’ambition de chacun, et, comme chacun espérait persuader un jour, il obéissait au vœu d’un orateur aujourd’hui bien inspiré, assuré qu’on lui obéirait à lui-même une autre fois. […] Du reste, les Athéniens ne tardèrent pas à rendre justice aux rares qualités de Périclès dont le regret fut augmenté par les événements qui suivirent sa mort ; car si quelques-uns le haïssaient vivant, il n’eut pas plus tôt disparu que ceux mêmes auxquels son élévation avait fait le plus d’ombrage, lui comparant les orateurs et les généraux qui le remplacèrent, ne trouvaient en aucun d’eux ni une gravité si modeste, ni une douceur si imposante ; et ce pouvoir tant calomnié sous les noms de royauté, de tyrannie sans fin et sans bornes, parut enfin ce qu’il était, une digue salutaire opposée par ce grand homme au débordement de la licence et des désordres qui, depuis, inondèrent la république. […] Écouter les grands bruits que feront en croulant L’autel renouvelé, le trône chancelant, Les voix de ces tribuns ameutant les tempêtes, Artistes, orateurs, penseurs, bardes, prophètes, Vaste bourdonnement des esprits en émoi, Dont chacun veut son jour et crie au temps : À moi !
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
L’orateur le tire : Ou de lui-même et de son client, ou des adversaires, ou des juges, ou de la cause, ou de quelque circonstance extérieure qu’il rattache à la cause. […] Elle se tire le plus souvent de la personne du client, ou de l’adversaire, ou du juge, ou de l’auditeur, ou enfin de l’orateur lui-même.
Courtes, substantielles et animées de mots saillants qui se retiennent, ses allocutions de guerre ou ses harangues adressées aux notables, aux parlements et au clergé sont d’un orateur éloquent à l’improviste, et sachant mieux ce qu’il dit que ce qu’il va dire.
Nous ne pourrons appliquer les règles, parce que vous aurez mêlé les genres démonstratif, délibératif et judiciaire ; mais vous nous avez instruits, vous nous avez plu, vous nous avez touchés, vous êtes absous : car vous avez rempli votre triple devoir d’orateur.