On laissa les sciences ; on parla des nouvelles du temps ; il décida sur les nouvelles du temps. […] Ils se firent tous deux beaucoup d’honnêtetés4, et s’apprirent réciproquement quelques nouvelles littéraires.
Il nous suffira de rappeler que, si nous avons réduit le nombre des passages empruntés aux maîtres de la poésie française du xviie siècle, qui sembleraient devoir occuper de droit la plus grande place dans un recueil classique, c’est que les nouveaux programmes leur ont précisément fait dans renseignement des classes une place plus étendue que les programmes antérieurs. […] Marot les garda et les pratiqua, en empruntant quelques-unes de celles de l’antiquité, pour y faire entrer l’esprit nouveau qui débordait de toutes parts et qui l’avait pénétré comme les autres. […] Malherbe reprit sur de nouvelles bases la constitution d’une poésie française, La marée montante de l’antiquité, contenue par Marot, avait débordé dans Ronsard : dans Malherbe, elle se retira, laissant sur le terrain qu’elle avait couvert et bouleversé le limon, fécond sur lequel devaient pousser les moissons du xviie siècle. […] ne veois-tu pas, que celle Ou65 tu escris, ses nouvelles te celle ? […] Il donna au style et au ton de la tragédie une dignité et une énergie toutes nouvelles, et l’on peut surprendre dans le théâtre des siècles suivants, particulièrement chez Corneille, des souvenirs ou des imitations du vieux poète du xvie .
Bientôt il arriva que ces mots, dotés d’un nouveau sens, devinrent un des plus beaux ornements du langage ; les écrivains et les poètes surtout les semèrent dans leurs compositions, comme autant de pierres précieuses dont ils embellirent et enrichirent leur style. […] Existence de Dieu Qu’est-il besoin de nouvelles recherches et de spéculations pénibles pour connaître ce qu’est Dieu ? […] Qui a donné l’être et le nom à cette multitude d’étoiles qui décorent avec tant de splendeur le firmament, et qui sont autant de soleils immenses, attachés chacun à une espèce de monde nouveau qu’ils éclairent ? […] Si vos ennemis se sont ralliés, s’ils ont été soutenus par un corps de troupes qui s’avançait à leur secours ; enfin, s’il a fallu recommencer tout de nouveau le combat ; et si, dans cette dernière action, j’ai perdu quelques soldats, n’est-ce pas le sort ordinaire de la guerre ? […] Et que, pour signaler son empire nouveau, On lui fasse en mon sein enfoncer le couteau !
Ce qui suit vaut infiniment mieux ; il s’agit du code nouveau sur la comptabilité. « Votre majesté, sire, vient de donner au monde un siècle nouveau (et cela était vrai sous tous les rapports), où ses exemples plus que ses lois même et que ses châtiments commencent à nous changer.
Ces efforts des rhéteurs, louables en eux-mêmes, n’ont pourtant rien produit de nouveau ni d’utile : car, depuis Aristote et Quintilien, qui les premiers ont traité de la Rhétorique, les préceptes n’ont varié que dans la forme, le fond est resté le même. […] Il n’est permis qu’au génie d’inventer, de créer dans une langue un nouveau genre de composition.
Ainsi le conçut dans Athènesa Ce cyniqueb fameux, qui, par un trait nouveau, Pour n’être seul oisif, remuait son tonneau. […] Avouez-le de bonne foi, Vous tisonnez tout comme moi… Ce savant, par exemple, attaché sur son livre, Mais qui n’invente rien, ne dit rien de nouveau, Des Auteurs qu’il regratte et qu’il vend à la livre, Croit égaler la gloire, et que son nom doit vivre Comme le leur, au-delà du tombeau. […] J’adore avec transport le céleste flambeau : Tout m’intéresse, tout m’enflamme ; Pour moi l’univers est nouveau. Sans doute que le Dieu qui nous rend l’existence, À l’heureuse convalescence Pour de nouveaux plaisirs donne de nouveaux sens : À ses regards impatients Le chaos fuit ; tout naît ; la lumière commence ; Tout brille des feux du printemps.
Influence exercée par l’Italie On ne saurait refuser à un peuple le droit d’emprunter à ses voisins les termes qui lui manquent ; c’est un exemple que nous donnent les anciens eux-mêmes ; et si Montaigne conseillait à ses contemporains de puiser à toutes les sources, aux patois provinciaux comme « au jargon de nos chasses et de nos guerres », le néologisme qui procède d’origine étrangère est légitime, lorsqu’il répond à des besoins nouveaux qui n’ont pas encore leur expression. […] Nous dirons même qu’il serait injuste de ne voir qu’outrecuidante impertinence dans la présomption de ces enthousiastes qui s’embarquèrent pour leur Atlantide comme à la découverte d’un nouveau Monde. […] Nisard, de ressembler « à ces nouveaux enrichis qui couvent leurs trésors, et sont possédés par leur fortune, au lieu de la posséder ». […] Non contents de rétablir c dans les mots où il existait en latin, ils l’accordèrent libéralement à ceux que leur étymologie en affranchissait, et ils dirent craincte pour crainte, parce qu’ils ne voyaient pas que craindre dérive de tremere par la mutation ordinaire de emere en eindre : (geindre de gemere). — Une erreur non moins grave nous valut scavoir, que l’on tira faussement de scire et non de sapere, (sapire, savire). — Au lieu de s’effacer, comme dans l’ancien idiome, l’h latin s’afficha dans le nouveau, qui, tout en écrivant avoir (d’habere), se contredit dans homme (de hominem), et hostel (d’hospitale). […] Là, c’est un gentilhomme qui demande à toute force que son cuisinier lui fasse manger un plat nouveau appelé épigrammes.
La pureté du langage consiste, par exemple, à n’employer que les termes et les constructions qui appartiennent à l’idiome que l’on parle, de préférence à ceux qu’il emprunte des autres langues, ou qui ont vieilli, ou qui sont trop nouveaux encore et employés sans autorité. […] Il a lieu toutes les fois que l’on se sert de mots tombés en désuétude, ou trop nouveaux encore, et qui n’ont pas reçu du temps et de l’usage la sanction qui leur est nécessaire, pour être introduits avec succès dans le discours 13 2º La construction de la phrase peut n’être pas française, quoique tous les mots qui la composent soient strictement français : c’est ce que l’on nomme solécisme 14. 3º Enfin les mots et les phrases peuvent être choisis et arrangés de manière à ne point signifier ce qu’ils signifient ordinairement ; et ce troisième défaut est appelé impropriété. […] Montrez-vous circonspect dans le choix de vos mots ; Ils plaisent rarement, trop vieux ou trop nouveaux.
Pourquoi faut-il qu’il y ait des gens qui demandent encore de nouvelles preuves, après ce qui s’est passé sous leurs yeux ? […] Grossièrement vêtu de la pourpre la plus brune et la plus vulgaire, sa chevelure était si hérissée, que dans Capoue, où il était décemvir, pour acquérir sans doute un nouveau titre de noblesse, il semblait annoncer la suppression du quartier des parfumeurs. […] Vous qui êtes nobles, je vous exciterai à imiter vos ancêtres ; vous qui, par votre génie et par votre courage, pouvez vous élever à la noblesse, je vous exhorterai à suivre une route qui a conduit tant d’hommes nouveaux à la gloire et aux honneurs.
Ce peuple, libre de ce nouveau joug, ne consulta que son naturel sauvage. […] Le soir, lorsque les troupeaux quittaient les prairies et que les bœufs fatigués avaient ramené la charrue, ils s’assemblaient, et, dans un repas frugal, ils chantaient les injustices des premiers Troglodites et leurs malheurs, la vertu renaissante avec un nouveau peuple et sa félicité ; ils célébraient la grandeur des dieux, leurs faveurs toujours présentes aux hommes qui les implorent, et leur colère inévitable à ceux qui ne les craignent pas ; ils décrivaient ensuite les délices de la vie champêtre et le bonheur d’une condition toujours parée de l’innocence. […] Toute autre lecture languit auprès de celle d’un si ferme et si lumineux génie, et je n’ouvre jamais l’Esprit des lois que je n’y puise ou de nouvelles idées ou de hautes leçons de style. » Ajoutons qu’un honneur solide de l’auteur fut de montrer, à une époque égarée par de faux systèmes, que le culte de la philosophie n’avait rien d’inconciliable avec le respect de la religion.