/ 177
74. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre V. De la disposition. »

Cet homme qui portait la gloire de sa nation jusqu’aux extrémités de la terre, qui couvrait son camp d’un bouclier, et forçait celui des ennemis avec l’épée ; qui donnait à des rois ligués contre lui des déplaisirs mortels, et réjouissait Jacob par ses vertus et par ses exploits, dont la mémoire doit être éternelle ; cet homme qui défendait les villes de Juda, qui domptait l’orgueil des enfants d’Ammon et d’Esaü, qui revenait chargé des dépouilles de Samarie, après avoir brûlé sur leurs propres autels les dieux des nations étrangères ; cet bomme que Dieu avait mis autour d’Israël comme un mur d’airain où se brisèrent tant de fois toutes les forces de l’Asie ; et qui, après avoir défait de nombreuses armées, déconcerté les plus forts et les plus habiles généraux des rois de Syrie, venait tous les ans, comme le moindre des Israélites, réparer avec ses mains triomphantes les ruines du sanctuaire, et ne voulait d’autre récompense des services qu’il rendait à sa patrie, que l’honneur de l’avoir servie ; ce vaillant homme, poussant enfin avec un courage invincible les ennemis qu’il avait réduits à une fuite honteuse, reçut le coup mortel, et demeura comme enseveli dans son triomphe.

75. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre quatrième. De la disposition oratoire, ou de l’Ordre mécanique du discours. — Chapitre II. Application du chapitre précédent au discours de Cicéron pour Milon. »

J’ai tué, moi (car il oserait le dire, après avoir délivré la patrie au péril de ses jours) ; j’ai tué celui que des femmes de la première distinction ont surpris voulant souiller, par un adultère infâme, les plus saints des mystères ;celui que le sénat a plus d’une fois résolu de punir de mort, pour expier, par son supplice, la profanation de nos cérémonies religieuses ; celui qui, à la tête de vils esclaves, a chassé de Rome un citoyen que le sénat, que le peuple, que toutes les nations regardaient comme le conservateur de Rome, et le sauveur de toutes les nations ; celui qui donnait et ôtait les royaumes, qui distribuait à son gré toute la terre ; celui, etc. ».

76. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Lettre. A un ancien Elève de l’Ecole Militaire de Paris. » pp. 375-399

La vérité se montra aux hommes ; les nations la reconnurent ; et la face du monde entier fut changée. […] Elle veut que nous conformions toujours nos mœurs et notre conduite aux maximes et aux préceptes de notre religion ; religion qui a été révélée aux hommes ; que le fils de Dieu même est venu établir sur la terre ; qu’il a prêchée autant par ses exemples que par ses discours ; dont il a prouvé la sainteté par la pureté de sa vie, confirmé la vérité par ses miracles et par sa mort ; qu’enfin ses disciples ont répandue eux-mêmes miraculeusement chez toutes les nations de l’univers.

77. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre II. Application des principes à la première Philippique de Démosthène, et à la seconde Catilinaire de Cicéron. »

C’était beaucoup entreprendre pour un roi des Macédoniens, nation jusque-là méprisée des Grecs, qui la traitaient de barbare. […] Mais laissons de côté tous les avantages que nous avons, et qui lui manquent : ne parlons point ici du sénat, des chevaliers romains, du peuple, du trésor public, des revenus de l’état, de l’Italie entière, de toutes les provinces et des nations étrangères ; bornons-nous à mettre en parallèle les motifs qui nous font prendre mutuellement les armes, et la supériorité ne sera pas longtemps douteuse. […] Le temps, les circonstances, la fortune dont le caprice règle celui des nations.

78. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fénelon, 1651-1715 » pp. 178-204

La loi de Moïse, ses miracles, ceux des prophètes, n’avaient pu servir de digue contre le torrent de l’idolâtrie, et conserver le culte du vrai Dieu chez un seul peuple resserré dans un coin du monde1 ; mais celui qui vient d’en haut est au-dessus de tout ; à Jésus est réservé de posséder toutes les nations en héritage. […] Nations ensevelies dans l’ombre de la mort, quelle lumière sur vos têtes ! […] Il suivait en tout les véritables intérêts de sa nation, dont il était autant le père que le roi.

79. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre VI. »

De tous les fabulistes connus, c’est La Fontaine en France, et Kryloff en Russie, qui nous semblent l’expression la plus complète du génie de la fable ; ils en ont porté la perfection à un degré inimitable et sublime ; leur popularité tient surtout à ce que chacun d’eux a reproduit admirablement le caractère de sa nation.

80. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

vous avez dissipé comme de la poussière toutes ces nations idolâtres, si nombreuses et si puissantes : il n’en reste plus de vestiges : vous en avez éteint et effacé jusqu’au nom de dessus la terre. […] Ce prince avait l’esprit faible ; mais la nation était guerrière. […] N’est-ce pas d’eux que votre sage Addison, l’homme de votre nation qui avait le goût le plus sûr, a tiré souvent ses excellentes critiques ? […] Quelle nation ne suivait pas alors les modes de la France ? Vous m’apportez, milord, l’exemple du czar Pierre le Grand, qui a fait naître les arts dans son pays et qui est le créateur d’une nation nouvelle.

81. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

. — Le vieux Caton, remarque à ce sujet un des académiciens les plus distingués de nos jours, disait déjà, en parlant de la race ingénieuse et forte d’où est sortie notre France : Duas res gallica gens industriosissime persequitur, rem militarem et argute loqui ; « la nation gauloise est singulièrement habile à pratiquer deux choses, le métier des armes et le beau langage. » 5. Massillon devait parler à peu près de même, dans son discours de réception à l’Académie, en 1719 : « Le cardinal de Richelieu, à qui il était donné de penser au-dessus des autres hommes, comprit que l’inconstance de la nation avait besoin d’un frein, et que le goût n’aurait pas chez nous une destinée plus invariable que les usages, s’il n’établissait des juges pour le fixer. » 1.

82. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

Athalie, se croyant victorieuse, parle ainsi à Josabeth : Ce Dieu, depuis longtemps votre unique refuge, Que deviendra l’effet de ses prédictions, Qu’il vous donne ce roi promis aux nations ! […] Le récit de plusieurs événements qui embrassent toute une époque ou la vie d’une nation porte le nom d’histoire. […] Le but de l’histoire est d’instruire l’homme en lui faisant connaître ses semblables, les causes et les effets des divers événements, les exemples de vertu qui ont honoré les peuples ou les particuliers, les funestes influences que le crime a toujours exercées sur les hommes et sur les nations. […] Si vous voulez offrir en spectacle le tableau d’une grande entreprise, ou une série de personnages et d’actions qui ont eu une grande influence sur une nation ou sur le monde entier, votre œuvre est un récit merveilleux, c’est la parole par excellence (ἔπος) ; voilà le genre épique. […] Le succès dépend beaucoup du choix d’un sujet qui se lie aux intérêts généraux de la religion ou de l’humanité, et aux traditions particulières d’une nation.

83. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre IV. » pp. 78-81

« Il faut convenir que la Poétique d’Aristote est un excellent ouvrage  cependant il n’y a rien d’assez parfait pour régler toutes les nations et tous les siècles.

/ 177