Dans Géronte, comme dans don Diègue et dans le vieil Horace, l’amour paternel se montre mêlé de tendresse et de fermeté, de force et de faiblesse, tel qu’il est enfin ; mais, dans ce mélange, Corneille a toujours soin de soumettre le sentiment fort au sentiment faible, la tendresse au devoir, et la loi morale reste supérieure à l’homme, dont elle contient le cœur sans l’étouffer.
Ces trois espèces de style se touchent, et les meilleures compositions sont celles où l’auteur les mêle le mieux.
6° Admiration L’Admiration est une profonde satisfaction, mêlée d’étonnement, excitée par la vue ou le récit d’une action grande et sublime.
Tu vois, dans l’air, ces hirondelles Filer et se perdre à tes yeux : À la mort, notre âme comme elles S’enfuit dans les hauteurs des cieux ; Elle va se mêler aux anges Qui la traitent comme une sœur, Et chante avec eux les louanges Du bon Dieu, notre créateur.
Ses soldats effrayés à la vue de tant d’ennemis l’abandonnèrent avant l’action ; et il ne lui resta que 800 braves, à la tête desquels il fondit courageusement sur l’aile droite des Syriens, et fut tué dans la mêlée, l’an 161 avant Jésus-Christ.
Quelle force dans les épithètes, sa gueule fatiguée, sa crinière humectée d’une rosée de sang (métaphore hardie) ses griffes puissantes, et par contraste les molles toisons, les brebis les agneaux, les flocons de laine, toutes ces idées douces mêlées à l’horreur du récit, viennent rendre plus sauvage la férocité du roi des forêts.
En voici un exemple tiré de l’Oraison funèbre de Turenne a, par Mascaron : « Les dehors même de la guerre, le son des instruments, l’éclat des armes, l’ordre des troupes, le silence des soldats, l’ardeur de la mêlée, le commencement, les progrès et la consommation de la victoire, les cris différents des vaincus et des vainqueurs attaquent l’âme par tant d’endroits, qu’enlevée à tout ce qu’elle a de sagesse et de modération, elle ne connaît plus Dieu ni elle-même. » Périphrase.
Soit, j’en payerai seul les frais, mais seul aussi j’aurai le droit d’y faire inscrire mon nom. » — Il ne craint pas même de leur infliger de rudes leçons, sachant bien que les peuples sont comme les enfants, qui n’obéissent pas volontiers, si un peu de crainte ne se trouve mêlée à l’amour qu’on leur inspire : « — Quand j’ay fidèlement et bien administré la charge que vous m’aviez commise, j’en ai receu de vous oultrage, honte et villannie, et maintenant que j’ay fait semblant de ne veoir point beaucoup de larcins et de pilleries que l’on commet en vos finances, vous me tenez pour homme de bien et bon citoïen ; mais je vous dis et vous déclare que j’ay plus de honte de l’honneur que vous me faittes maintenant que je n’eus de l’amende en laquelle vous me condamnastes l’année passée. » Et ne croyez pas que, pour être la simple expression du bon sens pratique, le langage de ces grands hommes d’État manque de véhémence et de couleur.
Si Milon n’a pas mêlé une seule larme aux pleurs que nous versons tous ; si vous remarquez toujours la même fermeté sur son visage, dans sa voix, dans ses discours, n’en soyez pas moins disposés à l’indulgence.
Il en est qui aiment la vie des camps et le son de la trompette mêlé à celui du clairon.