Pour les femmes, la littérature pratique se résume presque en entier dans leur correspondance. […] La dissertation est plus sérieuse et plus difficile que la narration ; c’est un examen raisonné de quelque point de morale, de religion, de philosophie, d’art, de science ou de littérature. […] La lecture et la composition sont sans doute d’excellents moyens pour former le goût et pour acquérir la connaissance pratique de la langue ; mais, pour pénétrer tous les secrets de l’art d’écrire, pour étudier les règles dans leur application immédiate, il est un autre exercice dont la jeunesse peut tirer les plus grands fruits : c’est l’analyse critique, appliquée aux chefs-d’œuvre de la littérature et aux modèles des bons écrivains.
Villemain, Tableau de la littérature au dix-huitième siècle, 22e leçon ; M.
Chez tous les peuples un peu avancés dans la littérature ou doués de quelque goût, l’art d’écrire les lettres a été poussé très loin.
Enfin avec quel intérêt nous aimons à suivre cette veine de l’esprit français mis au service du bon sens, depuis les Essais jusqu’à Zadig ; avec quel légitime orgueil nous retrouvons la même finesse de pensée ennoblie par une élévation morale qui n’émousse en rien la vivacité du trait, dans le Cours de littérature dramatique et dans Paris en Amérique. […] Quelques bons auteurs ayant consacré leur talent et leurs soins à traduire de grands écrivains anciens ou étrangers, ce n’est pas sortir du cercle de notre littérature que de faire quelques emprunts à ces traductions et de montrer aux jeunes gens, Plutarque avec Amyot, Dante avec Rivarol, Lamennais, Ratisbonne, Homère avec Ponsard, Platon avec Cousin, Milton avec Chateaubriand, Horace avec M. […] Cette préoccupation sérieuse et patriotique est l’âme de ce nouveau recueil ; jamais la déférence pour un maître de la littérature n’a passé avant le respect des jeunes âmes qui nous sont confiées ; je n’ai admis comme beau que le reflet et la splendeur du bien. […] Les Grecs et les Italiens L’Italie, où la littérature grecque venait d’être transportée par les soins de Boccace et de la république florentine, était le pays de l’Europe le plus propre à faire revivre l’ancienne Grèce.
Les passions en littérature, c’est l’emploi que l’on fait des sentiments de l’âme pour émouvoir et intéresser ; l’orateur s’en sert pour toucher ses auditeurs et entraîner leur conviction.
Voyez particulièrement la 58e leçon du Tableau de la littérature au XVIIIe siècle, et la Revue des Deux-Mondes, 15 janvier 1838, 1er février 1839, 1er juin 1844.
Cette réflexion nous conduit à dire que pour réussir parfaitement dans l’action, il faut posséder les connaissances nécessaires pour diriger le goût, qui fait apprécier à leur valeur les beautés de la pensée et de la diction en littérature, et c’est à quoi tend l’étude des trois premiers chapitres de cet ouvrage. […] En vain pour déguiser l’imperfection de votre œuvre, lui donnez-vous le titre pompeux de traité de littérature. Ces beaux mots ne font point illusion ; ce n’est point un, deux ni trois volumes de format classique qui suffiraient à expliquer une matière aussi vaste que la littérature.
D’Auvigny, dans les huit premiers volumes des Vies des hommes illustres de la France ; ouvrage écrit avec chaleur, et qui honore autant la littérature que la nation La Vie de l’amiral de Coligny surtout est très bien faite. […] L’Histoire littéraire des Troubadours a été rédigée par l’abbé Millot, sur les immenses et profondes recherches de La Curne de Sainte-Palaye 123, qui a tiré de l’oubli ces pères de la littérature moderne.
Ses descriptions ont de la couleur, de l’éclat et un charme pénétrant ; peintre ému, il mêle à ses tableaux un accent domestique et bourgeois qui est une importante nouveauté dans notre littérature. […] Ces accents ont la sincérité d’une émotion personnelle : c’est une nouveauté dans notre littérature.
Les choses cependant restèrent dans leur état ordinaire, et les éloges funèbres continuèrent de se renfermer dans l’enceinte des temples, où la religion les avait consacrés, et où Bossuet, Fléchier et d’autres orateurs venaient d’en faire une des parties les plus brillantes de notre littérature.