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71. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre V. De l’Éloquence politique chez les Français. »

« Son esprit (dit l’abbé Sicard) était brûlant comme le soleil qui éclaira son berceau, sa tête remplie de principes justes et sains ; homme étonnant, qui mieux que lui les eût fait triompher, si d’anciens ressentiments ne l’avaient jeté dans un parti dont il faisait la force, dont il était la gloire, et dont il était sur le point de déserter les drapeaux, quand la mort vint empêcher cette réparation solennelle à la cause qu’il avait combattue jusqu’alors avec tant de courage, de talent et de persévérance. » Cependant cet athlète si redoutable, dont la seule apparition à la tribune semblait en devoir écarter tous ceux qui n’y monteraient pas pour soutenir ou défendre ses opinions ; ce turbulent tribun du peuple, qui jouissait et abusait même insolemment de toute l’influence que donne une grande popularité, trouva un adversaire digne de son talent, dans un homme qui, célèbre jusque-là par des succès dans la chaire évangélique, et par de pacifiques triomphes d’académie, ne laissait pas soupçonner en lui le publiciste profond, l’homme d’état complètement familiarisé avec tous les ressorts et tous les secrets de l’administration. […] Il était trop juste qu’ils obtinssent un abri salutaire, à l’ombre des autels qu’ils ont relevés, et de cette monarchie qu’ils ont généreusement défendue.

72. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre IV. Thomas. »

) Vous avez vu dans Voltaire et dans Fléchier la définition d’une armée : l’un l’a faite en philosophe éloquent, l’autre en orateur, et tous deux au moins vous en ont donné une idée juste. […] M. le cardinal Maury n’est ni moins juste, ni par conséquent moins sévère, lorsqu’il dit, en parlant du même écrivain, que son style effarouche et blesse trop souvent la délicatesse du goût .

73. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Le rendraient-elles plus courageux, plus juste, plus libéral ? […] Si Dieu existe, il est parfait ; s’il est parfait, il est sage, puissant et juste ; s’il est sage et puissant, tout est bien ; s’il est juste et puissant, mon âme est immortelle ; si mon âme est immortelle, trente ans de vie ne sont rien pour moi, et sont peut-être nécessaires au maintien de l’univers. […] Ce n’est point un grand avantage d’avoir l’esprit vif, si on ne l’a juste. […] Peut-être, un juste ressentiment augmentant ma fierté naturelle, ai-je été dur et tranchant dans la dispute, quand je croyais n’être que nerveux et concis. […] Il est généralement vrai que les figures des Grecs et des Latins ont été hardies, et que les nôtres sont simplement justes.

74. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Sévigné, 1626-1696 » pp. 76-88

Sur cela je pleure sans pouvoir m’en empêcher : ma chère bonne, voilà qui est bien faible, mais pour moi je ne saurais être forte contre une tendresse si juste et si naturelle. […] Je trouvai que la place où étoit ce portrait étoit si juste, que l’amour paternel vous avoit empêché de vouloir défigurer cet ouvrage en l’ôtant d’un lieu où il tenoit si bien son coin. […] Gardez ma lettre, et la relisez, si jamais la fantaisie vous prenait de le croire, et soyez juste là-dessus, comme si vous jugiez d’une chose qui se fût passée entre deux autres personnes ; que votre intérêt ne vous fasse pas voir ce qui n’est pas : avouez que vous avez cruellement offensé l’amitié qui étoit entre nous, et je suis désarmée.

75. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Mme de Maintenon. (1635-1719.) » pp. 76-82

Voltaire a été plus juste pour Mme de Maintenon que beaucoup de ses contemporains, en disant « qu’elle rejetait bien loin ce qui avait la plus légère apparence d’intrigue et de cabale », et en trouvant dans son style « un caractère de naturel et de vérité qu’il est presque impossible de contrefaire ». — Parmi tant de publications dont Mme de Maintenon a été le sujet, nous citerons avant tout celle de M. le duc de Noailles, qui résume et efface toutes les précédentes : Histoire de Mme de Maintenon et des principaux événements du règne de Louis XIV, 1848. […] » On retrouve dans ses lettres « ce langage doux, juste, en bons termes, naturellement éloquent et court », que Saint-Simon, son ennemi, a loué dans ses conversations.

76. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Lacordaire 1802-1861 » pp. 279-285

L’honnête homme L’homme juste, l’honnête homme est celui qui mesure son droit à son devoir. […] Vous êtes juges du pré, du champ, non de la vie, non des mœurs, non de la religion ; si vous ne vous sentez pas assez forts et justes pour commander vos passions et aimer vos ennemis, selon que Dieu commande, abstenez-vous de l’office de juges. » 1.

77. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Cours complet de littérature à l’usage des séminaires et des colléges rédigé d’après les meilleurs critiques anciens et modernes par M. l’abbé A. Piron. Chanoine, Vicaire général, Membre de l’Académie des Arcades, ancien Professeur de littérature. » pp. 1-8

Vous avez mis des notions justes, des idées saines, un intérêt continu là où régnaient la confusion, le vague, la sécheresse. […] Les auteurs et les ouvrages cités dans votre intéressant volume sont appréciés comme ils le méritent ; une juste part d’éloge et de blâme leur ont été faite, et un légitime hommage est rendu à la divine poésie de nos livres sacrés, si souvent dédaignée par les partisans ignares ou fanatiques de l’irréligion contemporaine.

78. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

— Les comparaisons développent la pensée et lui donnent de la force ou de la grâce ; mais elles doivent être justes et faciles à saisir. […] L'homme puissant est humain, sensible, ou dur, intraitable ; il est juste, ou il se met au-dessus des lois. […] Enfin, il faut donner une juste étendue aux phrases et aux périodes, et faire en sorte que leur contexture et leur liaison ajoutent encore aux charmes du style ; car la pensée qui emprunte les charmes du style acquiert plus de force ou de clarté. […] Le ton des lettres de demande doit être modeste ; les pensées doivent être justes, convaincantes, propres à persuader ; l'art doit être bien caché. […] « Les bons auteurs n'ont que tout juste autant d'esprit qu'il en faut, ne le cherchent jamais et s'expriment toujours clairement.

79. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre II. Des différentes Espèces de Style, et des Figures de Pensées. » pp. 238-278

Il était du nombre de ceux qui n’avaient suivi que leur devoir ; et ce parti, quoique le plus juste, n’avait pas été le plus grand. […] C’est la peinture du bonheur que goûtent les justes et les bons Rois dans les Champs-Élyséesa. « Les hautes montagnes de Thraceb, qui de leurs fronts couverts de neige et de glace depuis l’origine du monde, fendent les nues, seraient renversées de leurs fondements posés au centre de la terre, que les cœurs de ces hommes justes ne pourraient pas même être émus : seulement ils ont pitié des misères qui accablent les hommes vivants dans le monde ; mais c’est une pitié douce et paisible, qui n’altère en rien leur immuable félicité. […] On l’accuse d’avoir sacrifié à cette ambition le repos de l’État, en perpétuant la guerre pour perpétuer son autorité ; la vie de ses ennemis, dont aucun n’échappa, dit-on, à sa vengeance, et les devoirs les plus justes de la reconnaissance, en persécutant une reinea exilée, autrefois sa bienfaitrice.

80. (1854) Éléments de rhétorique française

Dans toutes les langues, ce qui constitue la beauté du discours, c’est surtout le juste emploi des conjonctions, des prépositions, et de ces adjectifs relatifs qui servent à lier les diverses parties d’une phrase. […] Pour nous former une juste idée de cette différence, il faut remonter, comme nous t’avons déjà tait, jusqu’aux premiers essais du langage. […] Une idée juste ou non, quand elle est admise sans examen, est ce qu’on appelle un préjugé. […] Croyez-vous qu’il s’y trouvât seulement dix justes, que le Seigneur ne put trouver autrefois en cinq villes tout entières ? […] trouve-moi ce juste qui se vante d’avoir assez vécu ; que j’apprenne de lui comment il faut avoir porté la vie pour être en droit de la quitter.

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