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34. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 140-145

Le kan des Tartares et le bacha, qui voulaient prendre le roi en vie, honteux de perdre du monde et d’occuper une armée entière contre soixante personnes, jugèrent à propos de mettre le feu à la maison pour obliger le roi à se rendre. […] Nulle part notre langue n’a plus de prestesse et d’agilité ; nulle part on ne trouve mieux ce vif et clair langage que le vieux Caton attribuait à la nation gauloise au même degré que le génie de la guerre. » Quant au passage que nous avons choisi, il suffira de rappeler que Montesquieu, qui jugeait Voltaire avec beaucoup de sévérité, trouvait cependant admirable le récit de la retraite de Schullembourg : c’est, disait-il, « l’un des morceaux les plus vifs qui aient jamais été écrits ».

35. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

Quant au chat, c’est sur nous qu’il fonde sa cuisine1   Garde-toi, tant que tu vivras,   De juger des gens sur la mine2. » Le lièvre et la tortue Rien ne sert de courir ; il faut partir à point3 : Le lièvre et la tortue en sont un témoignage. […] Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines2 Le paysan du Danube Il ne faut point juger des gens sur l’apparence3 Le conseil en est bon ; mais il n’est pas nouveau. […] Sa peccadille fut jugée un cas pendable. […] La Bruyère a jugé ainsi La Fontaine : « Un autre, plus égal que Marot et plus poëte que Voiture, a le jeu, le tour et la naïveté de tous les deux ; il instruit en badinant, persuade aux hommes la vertu par l’organe des bêtes, élève les petits sujets jusqu’au sublime : homme unique dans son genre d’écrire ; toujours original, soit qu’il invente, soit qu’il traduise ; qui a été au delà de ses modèles ; modèle lui-même, difficile à imiter. » 3. […] Il ne faut pas juger.

36. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Je n’ai jamais jugé d’une même chose exactement de même. […] Eux seuls savent juger, savent penser, savent écrire, doivent écrire. […] Mais jugez de ces choses par vous-même. […] Et moi je comprends bien ce qui vous rend si incrédule : c’est que vous jugez de ceci par une expérience commune. […] Mais il jugea que son discours ne persuaderait point, tandis qu’on s’amuserait à lui donner des louanges.

37. (1863) Discours choisis ; traduction française par W. Rinn et B. Villefore. Première partie.

Memmius, que vous avez à juger et qui attendent l’arrêt de votre sévère justice. […] Je vais vous mettre la chose sous les yeux : jugez-en par ce qu’elle est en elle-même, plutôt que par le nom. […] quel est celui que vous allez juger ? […] Jugez ici combien je suis favorable à sa cause ; je vous exposerai ce qu’il souhaite, et dont vous n’avez point encore entendu parler. […] Jugez de la solidité de sa disposition, et de l’autorité avec laquelle il prononce sur le droit.

38. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Car personne ne voudrait autre chose que ce qu’il jugerait être un bien. […] Il ne faut pas juger avec la même sévérité une faute et une injustice, non plus qu’une faute et un accident. […] En effet, il serait absurde, supposé que nous ne jugions pas obligatoire l’obéissance à des lois mal faites et dénotant l’erreur du législateur, de juger nécessaire le respect d’une convention (reposant sur ces lois). […] Pareillement ceux que les autres jugent dignes (de ces biens). […] L’emploi des discours persuasifs a pour objet un jugement, car, sur une question connue et jugée, il n’y a plus besoin de discourir.

39. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre III. du choix du sujet. » pp. 38-47

Nous pouvons dire du sujet ce que la Bruyère dit de l’ouvrage : « Quand une lecture vous élève l’esprit et qu’elle vous inspire des sentiments nobles et courageux, ne cherchez pas une autre règle pour juger de l’ouvrage : il est bon et fait de main d’ouvrier. » Le mot de la Bruyère explique ce que j’entends par moralité. […] Vous prétendez que la critique ne doit juger que de l’emploi des matériaux et non des matériaux eux-mêmes.

40. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE I. De la propriété des mots. » pp. 2-8

. — De même le mot judicium, jugement, se compose de jus, juris, droit, et dicere ; dire le droit ou juger. — L'adjectif sincer-us, a, um, comprend les deux mots sine, sans, et cera, cire ; c’est-à-dire sans cire, sans mélange, pur, sincère. — Le mot princeps est composé de l’adjectif prim-us, a, um, et du mot caput, première tête, ou le premier, le chef, le prince. — Le verbe fero, je porte, a formé plusieurs composés en se joignant à divers substantifs. […] Il est facile de juger, d’après ces exemples, que les mots synonymes, outre les idées qui leur sont communes, présentent aussi à l’esprit des idées particulières qui les distinguent et donnent à chacun d’eux le caractère qui lui est propre.

41. (1886) Recueil des sujets de composition française donnés à la Sorbonne aux examens du baccalauréat ès lettres (première partie), de 1881 à 1885

L’éloquence, dont nous ne pouvons guère juger, à cette époque, que, par le témoignage de l’histoire, fut habilement maniée par les hommes politiques, et surtout par Périclès. […] Autrefois, la critique était dogmatique, car on jugeait les œuvres littéraires en elles-mêmes ; aujourd’hui, on se préoccupe plutôt de les expliquer que de les juger, et la critique, devenue, historique, étudie l’homme en même temps que son œuvre. […] Il est intéressant du reste de voir comment La Fontaine, en établissant les règles principales de l’apologue, a jugé en quelques traits ses principaux devanciers. […] Oui, le Bonhomme se jugeait parfaitement. […] D’ailleurs, c’est de tout temps et chez tous les peuples que le Parnasse a jugé les fables de son apanage.

42. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Courier, 1773-1825 » pp. 447-454

Les détails ne finiraient pas, et d’ailleurs, dans plus d’un sens, il ne faut pas tout vous dire ; mais, par le coin du tableau dont je vous crayonne un trait, vous jugerez aisément du reste. […] Nous n’avons pas cité ses pages satiriques : son chef-d’œuvre en ce genre est le Pamphlet des pamphlets ; voici comment le jugeait Armand Carrel : « Ce lumineux et mordant génie a rencontré enfin la langue qui convient à ses amères impressions sur les hommes et les choses de son temps, et il va marcher armé de toutes pièces.

43. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

Et c’est pourquoi, afin d’y agir comme fidèles dispensateurs de cette puissance divine d’ôter la vie aux hommes, ils n’ont la liberté de juger que selon les dépositions des témoins, et selon toutes les autres formes qui leur sont prescrites ; ensuite desquelles1 ils ne peuvent en conscience prononcer que selon les lois, ni juger dignes de mort que ceux que les lois y condamnent. […] Au lieu qu’il ne devoit lui être offert que par la considération de son excellence, on jugera qu’il est excellent par cette seule raison qu’il lui est offert.

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