Tel, croyant imiter l’astre de la lumière, Un bramine insensé, dont l’orgueil s’applaudit, Dans un cercle rapide en tournant s’étourdit. […] Imitez sur ce point la prudente méthode.
Je vais le comparer à César : quand César voulut imiter les rois d’Asie, il désespéra les Romains pour une chose de pure ostentation ; quand Alexandre voulut imiter les rois d’Asie, il fit une chose qui entrait dans le plan de sa conquête.
Cet écrivain, dont la diction est habituellement faible et médiocre, et qui imitait Virgile, dit La Harpe, comme Duché et Lafosse ont depuis imité Racine, doit ses plus beaux vers à la prose de Tite-Live, dont il emprunte souvent les expressions heureuses et les tours hardis. […] L’ambition d’exécuter des entreprises difficiles ; la multiplicité fatigante des affaires ; un genre de vie ennemi du repos ; l’ardeur inquiète d’imiter mes actions, ou même de les surpasser ; des embûches à dresser ou à éviter ; voilà le partage de celui qui régnera : vous serez exempt de tous ces soins, qui sont autant d’obstacles au bonheur.
Magnin, se plaisent, dans leurs jeux, à sortir d’eux-mêmes, à imiter les grandes personnes, à jouer les rôles de père, de général, de roi ; ces peintures imparfaites de la société et des passions humaines les intéressent souvent plus vivement que leurs jeux favoris, la course en plein air, les exercices corporels. […] De là sont nées tout naturellement les unités de temps et de lieu ; la scène ne pouvait pas changer, et l’action ne durait guère que l’espace de temps employé à la représentation : l’illusion était aussi complète que possible, La tragédie moderne n’a pas imité le chœur antique, sauf dans quelques pièces, telles que l’Esther et l’Athalie de Racine, le Paria de Casimir Delavigne. […] D’après la Poétique d’Aristote et d’après les ouvrages anciens imités par les classiques modernes, l’action dramatique doit être soumise à la règle des trois unités, formulée par Boileau dans ces vers si connus : Qu’en un lieu, qu’en un jour, un seul fait accompli Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli.
Voyez quelle noblesse elle emprunte de ces beaux vers d’Horace, imités par Malherbe : Pallida mors æquo pulsat pede pauperum tabernas, Regumque turres. […] Le trait le plus frappant de ce passage appartient, comme on voit, exclusivement à Racine ; et c’est imiter Homère en homme digne de le sentir, et capable de l’égaler. […] Milton imite et surpasse ici Homère lui-même, qui prête ce même sentiment à la terre, lorsque le maître des dieux presse son auguste épouse entre ses bras : Τοίσι δ᾽ ὑπὸ χθὼν δῖα φύεν νεοθηλέα ποίην, Λωτόν θ᾽ ἑρσήεντα, ἰδὲ κρόκον, ἠδ᾽ ὑάκινθον Πυκνὸν καὶ μαλακόν, ὃς ἀπὸ χθονὸς ὑψόσ᾽ ἔεργε, etc. […] Quelque harmonieux, quelque beaux que soient ces vers, qui prouvent à quel point de douceur et de flexibilité le grand poète que nous venons de citer avait su réduire l’âpreté naturelle de la langue anglaise, qu’il y a loin encore de cette description à la molle facilité de ces vers du Tasse, où Homère est si heureusement imité !
La passion, elle, donne des idées ; et si la rhétorique, comme nous ne le nions pas, ne donne point la passion, elle enseigne, en recommandant l’observation, à reproduire ses actes et à imiter son langage. […] Qu’on relise les vers où Regnier et Boileau ont imité Horace.
Imitez les artistes. […] Le peintre repousse sa lumière par des ombres vigoureuses ; mais c’est du même soleil ou du même flambeau que proviennent les ombres et les lumières ; pour les unir, il cherche à imiter cette transition d’une teinte à l’autre que l’air ambiant produit dans la nature, et si ses couleurs crient, si ses jours papillotent, c’est qu’il a violé ou ignoré les principes de son art.
« Il faut imiter, dit-il, le général prudent qui range son armée en bataille ; il met aux premiers rangs ses soldats braves et robustes, place dans le milieu ceux dont le courage est suspect, et réserve pour les derniers rangs ses troupes d’élite, capables d’assurer la victoire. » La confirmation est la partie la plus importante du discours, parce que c’est là que l’orateur doit conquérir son auditoire à sa cause. […] Si vous êtes résolus d’imiter Philippe, ce que jusqu’ici vous n’avez pas fait ; si chacun veut bien s’employer de bonne foi pour le bien public, les riches en contribuant de leurs biens, les jeunes en prenant les armes ; enfin, pour tout dire en peu de mots, si vous voulez ne vous attendre qu’à vous-mêmes, et vaincre cette paresse qui vous lie les mains, en vous entretenant de l’espérance de quelques secours étrangers, vous réparerez bientôt, avec l’aide des dieux, vos fautes et vus pertes, et vous tirerez vengeance de votre ennemi.
Dacier : « Que le poëte en composant imite les gestes et l’action de ceux qu’il fait parler. » Batteux : « Que le poëte soit acteur en composant. » La sympathie, etc.]
(Virgile a imité ce trait dans le i er livre de l’Énéide.)