Il s’agissait de sortir de l’Afrique ; de passer toute l’Espagne ; de surmonter les Pyrénées ; de traverser le Rhône si vaste et si rapide vers son embouchure, dont les rivages étaient bordés de tant d’ennemis ; de s’ouvrir un chemin à travers les Alpes, où l’on n’avait jamais passé ; de ne marcher que sur des précipices, de disputer chaque pas qu’il fallait faire à des peuples postés partout en embuscade, dans des défilés continuels, parmi les neiges, les glaces, les pluies, les torrents ; de défier ces orages et ces tonnerres si fréquents et si furieux alors dans les montagnes ; de faire la guerre au ciel, à la terre, à tous les éléments ; de traîner après soi une armée de cent mille hommes, de nations différentes, mais tous gens mal satisfaits d’un capitaine, dont ils ne pouvaient imiter le courage.
Les Espagnols connurent avant nous la bonne comédie ; nous leur devons même la première pièce de caractère qui se soit soutenue, et qui se soutiendra toujours avec distinction sur notre théâtre : c’est le Menteur que Corneille imita de Lopez de Véga, et qu’il fit représenter pour la première fois en 1642172.
Indiquer les principales différences qu’il y a entre le théâtre de Racine et celui de Corneille, en parlant successivement : 1° des modèles suivis ou imités par les deux poètes ; 2° de l’originalité de Corneille qui, peintre de l’héroïsme, s’est écarté de la poétique des anciens et a créé un système dramatique tout nouveau ; 3° du style des deux écrivains. […] … Il y a plus dans le premier de ce que l’on admire et de ce que l’on doit même imiter ; il y a plus dans le second de ce que l’on reconnaît dans les autres ou de ce que l’on éprouve dans soi-même. » (Caen, juillet 1890.) […] Madame de Sévigné en est avec Voltaire le plus parfait modèle, mais on aurait tort de l’imiter. […] D’Argenson. – Je vous porte envie et je veux essayer de vous imiter. […] Il nous a présenté l’homme tel qu’il devrait être, donnant ainsi à son siècle, à son pays, les modèles que doivent imiter les rois et les héros.
— … Je le serais plus encore si je le voyais endurci dans son crime — … Recouvrez votre réputation de bonté — … Quoique dévoué à votre majesté, je ne puis consentir à vous laisser assister au saint sacrifice — … J’agirais ainsi si vous n’étiez coupable de la mort que d’une seule personne — … J’imite les prophètes ; imitez les saints, — Avis. […] — Le prince Robert, à l’aile droite, battit Ireton, qui fut blessé, et s’en alla follement, dans l’espoir du butin, attaquer le camp qui était trop bien défendu. — Mais l’aile droite lut dispersée par Cromwell, qui se hâta de revenir au centre où les deux infanteries se battaient avec acharnement. — Les parlementaires avaient plié d’abord, Skippon était blessé ; pressé par Fairfax de se retirer, il avait refusé96… — Le casque de Fairfax ayant été abattu d’un coup de sabre, Charles Doyley, capitaine de ses gardes, lui offrit le sien97. — Les deux officiers, se montrant un corps d’infanterie royale qui avait résisté à toutes les attaques, conviennent de les prendre, l’un eu tête et l’autre en queue, et de se rejoindre au milieu98 et ce mouvement est exécuté. — Fairfax tue de sa main un porte étendard et remet le drapeau à un de ses gens, qui se vante de cet exploit, comme s’il était le sien ; Doyley se fâche, mais Fairfax lui dit de le laisser faire99 — Les royalistes plient, et voilà Cromwell qui vient pour les achever ; — à cette vue, Charles 1er se met en tête du régiment des gardes, qui était la seule réserve. — Il s’élançait sur l’ennemi, quand un officier saisit la bride du cheval du roi, en lui disant qu’il va se faire tuer100. — il en résulte un mouvement de conversion qu’imite tout le régiment, qui bientôt tourne le dos à l’ennemi101. — Charles, crie en vain d’arrêter102. — La débandade se ralentit à sa vue du prince Robert, qui revenait du camp ennemi. — Dénouement. […] — … Détrompez-vous, ces nations valeureuses laissent tomber leurs armes pour embrasser la croix — … Elles maudiraient votre victoire — … Vous serez donc seuls dans votre révolte et deviendrez les auxiliaires des barbares, si vous êtes vainqueurs — … Mais pour accomplir ces actes odieux, cherchez un autre chef, pour moi, je veux mourir — … Imitez mon exemple, et sachez succomber en chrétiens — … La gloire et l’immortalité ne sont point dans la résistance armée contre le souverain, elles sont dans le martyre — … N° 228. — Le Maréchal de Biron à Henri IV Note.
C’est qu’il s’agit bien moins ici d’imiter que de rivaliser ; indiquons donc certains écueils à éviter, je veux dire les formes surannées, dont nous n’avons que faire, et une orthographe qui ne nous donnerait que le ridicule d’une physionomie gothique.
Voltaire a heureusement imité ce passage lorsqu’il nous représente saint Louis montrant à Henri IV quelques-uns de nos rois et des grands hommes de notre nation.
Voltaire a imité ce mouvement dans sa Henriade : Et Biron, jeune encore, ardent, impétueux, Qui depuis… mais alors il était vertueux.
Son nom est aujourd’hui un titre d’honneur pour les grands qui l’imitent sous ce rapport.
Ce style sentirait l’étude, la contrainte, et vous attirerait ce reproche de madame de Sévigné : « On ne veut jamais se contenter d’avoir bien fait ; et, eu voulant faire mieux, on fait plus mal. » 4° Ne vise pas à reflet ; ne courez pas après l’esprit ; gardez-vous d’imiter Voiture, qui jouit cependant d’une grande vogue dans son temps, mais qui était trop maniéré, trop étudié.
Avant la bataille et après la victoire, il n’avait que de la modestie ; après la défaite, que de la fermeté ; dur pour les autres comme pour lui-même, comptant pour rien la peine et la vie de ses sujets aussi bien que la sienne : homme unique plutôt que grand homme, admirable plutôt qu’à imiter.