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165. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Dans la disposition des morceaux, nous n’avons apporté d’autre ordre que celui qui semblait indiqué par la nature des idées, selon que leur simplicité et leur clarté plus parfaites les rendaient plus faciles à saisir. […] Elles nous donnent aussi de leur auteur, malgré quelques mots sur lesquels on a fondé des accusations très injustes de dureté et d’égoïsme, l’idée la plus favorable à tout égard. […] — Je n’ai, dit-il, jamais joui de ce bel objet, et je ne m’en puis former aucune idée. […] Admirable idée que concevait le docteur des nations, se représentant toujours la passion du Sauveur des hommes comme un mystère de puissance et de sagesse. […] Toutes les idées que vous m’aviez données de ma future grandeur se sont évanouies de mon esprit.

166. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Et puis, que de faits, que d’idées on négligerait en n’allant pas les chercher à la source où ils se trouvent, chez les contemporains ! […] L’idée lui en fut suggérée par la vogue de l’Astrée et par l’ambition de réussir au théâtre. […] Il est plus attaché à la force, à la profondeur des idées, à la solidité du raisonnement qu’au brillant de la forme et aux séductions du style. […] Sénèque lui fournit aussi quelques idées. […] Les idées et les vues ne lui manquent pas, mais inventer et combiner un grand ensemble est au-dessus de sa puissance dramatique.

167. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre III. du choix du sujet. » pp. 38-47

Mais une fois cette idée admise, qui pourrait, en bonne logique, reprocher à l’écrivain le choix d’un sujet même contraire à la morale, au patriotisme, au désintéressement, à tout ce qu’il y a de grand et de pur parmi les hommes ? […] Parfois un bon sujet de drame, délayé dans un roman, a perdu tout son intérêt, et souvent une idée féconde a échoué dans un drame, qui eût réussi dans le cadre plus vaste du roman. […] La donnée est-elle fausse, paradoxale même, le langage sera pénible, embarrassé, et le néologisme, obligé pour rendre des idées excentriques, augmentera l’obscurité de l’ensemble.

168. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre II. De l’Éloquence. » pp. 318-338

Nous ne doutons point que ce changement si considérable n’ait été l’ouvrage de l’éloquence, si nous nous formons une juste idée du pouvoir qu’elle a sur les esprits et sur les cœurs. […] Une âme vraiment grande a des idées sublimes : un cœur vraiment sensible a des sentiments vifs et profonds. […] On croira sans peine que le paysan du Danube fit passer dans l’âme des Sénateurs la juste indignation dont il était transporté contre les vexations tyranniques des Préteurs romains ; et que Burrhus remplit l’âme de Néron du sentiment d’horreur dont il avait été lui-même saisi à la seule idée de cet empoisonnement. […] Quoiqu’ils ne doivent pas être confondus avec les trois styles auxquels on donne le même nom, il est cependant vrai de dire que de justes notions de ceux-ci aident beaucoup à se former une idée nette de ces trois genres d’éloquence.

169. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Montesquieu, 1689-1755 » pp. 235-252

Nerveux et rapide, son style condense les idées en des traits énergiques ou brillants. […] Ma machine est tellement composée, que j’ai besoin de me recueillir dans toutes les matières un peu abstraites ; sans cela mes idées se confondent : et si je sens que je suis écouté, il me semble dès lors que toute la question s’évanouit devant moi ; plusieurs traces se réveillent à la fois ; il résulte de là qu’aucune trace n’est réveillée. […] J’avoue que j’ai trop de vanité pour souhaiter que mes enfants fassent un jour une grande fortune : ce ne serait qu’à force de raison qu’ils pourraient soutenir l’idée de moi ; ils auraient besoin de toute leur vertu pour m’avouer1, ils regarderaient mon tombeau comme le monument de leur honte. […] L’un et l’autre ont porté la concision aussi loin qu’elle peut aller ; car, dans un espace très-court, Bossuet a saisi toutes les grandes idées, et Montesquieu n’a oublié ni un fait ni une pensée. […] Joubert disait : « Dans Montesquieu il y a des idées, mais il n’y a pas de sentiments politiques.

170. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

Il donne l’idée d’un beau corps auquel l’âme fait défaut, et les artifices de son noble langage laissent le cœur indifférent. […] Il a inauguré l’éloquence des idées. […] Je ne vous dirai point qu’ils sont sur la litière : les pauvres bêtes n’en ont point191, et ce serait fort mal parler ; mais vous leur faites observer des jeûnes si austères, que ce ne sont plus rien que des idées ou des fantômes, des façons de chevaux. […] Ses idées sont d’une netteté parfaite. […] Sa lettre sur les occupations de l’Académie révèle le critique supérieur, l’admirateur enthousiaste, mais impartial de l’antiquité, et l’artiste délicat qui se montre aussi fidèle à la tradition qu’hospitalier pour les idées nouvelles.

171. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre III. Du genre épique » pp. 207-250

Donnez une idée de l’élévation que demande l’épopée. […] La fin qu’il se propose est de donner plus d’étendue à l’idée que nous nous faisons de la perfection humaine, ou, en d’autres termes, d’exciter l’admiration. […] D’un nouveau personnage, inventez-vous l’idée ? […] Anatole de Ségur vient d’exprimer les mêmes idées sur le merveilleux chrétien dans l’Introduction de son beau Poème de saint François. […] Donnez une idée de l’élocution que demander épopée.

172. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Pour former donc une idée complète de la loi évangélique, il ne fallait pas séparer ces deux choses, le joug et la douceur ; et c’est néanmoins ce que les hommes ont séparé. […] Pour donner une idée de la manière dont il peut le concevoir, il suffira d’en citer un bon exemple : c’est le plan du Panégyrique de Saint Louis par le P.  […] » Fausse idée des libertins, qui se persuadent qu’en suivant les règles de la sainteté évangélique, ou ne peut réussir dans le monde, etc. ». […] L’Orateur nous donne d’abord une idée du rare mérite de son Héros, en nous faisant le récit de ses victoires, et en indiquant les vastes connaissances dont son esprit brillant et sublime était orné. […] Il remplit, dit Cicéron lui-même, l’idée que j’ai de l’éloquence : il atteint à ce degré de perfection que j’imagine, mais que je ne trouve qu’en lui.

173. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre II. Études du Prédicateur. »

Dans quelles sources plus abondantes et plus riches peut-il puiser la force et l’onction, la grandeur et l’élévation des idées, la magnificence de l’expression, le pittoresque et l’éclat du style ? […] Bossuet avait à déplorer la mort d’une reine célèbre par de grands revers et de grandes vertus ; l’orateur ne voit dans ce long enchaînement de revers et de prospérités qu’une leçon éclatante que le ciel donne aux grands de la terre ; et le Psalmiste lui fournit cette grande idée, qui se féconde entre ses mains et devient le germe d’un des plus beaux discours dont s’honore l’éloquence évangélique : et nunc reges intelligite ; erudimini qui judicatis terram .

174. (1886) Recueil des sujets de composition française donnés à la Sorbonne aux examens du baccalauréat ès lettres (première partie), de 1881 à 1885

• Donner une idée de la querelle du Cid. […] • Exposer les idées de Fénelon sur l’éloquence et sur les orateurs. (11 août 1881). […] Cependant l’idée d’Antoine de Baïf était féconde, et survécut à l’institution que ses amis avaient laissé périr. […] Mais c’est là une double erreur et l’on ne saurait demander à Euripide d’avoir les idées et les sentiments de Racine, ni à Racine de penser et de sentir comme Euripide. […] Quant à l’idée générale du discours, elle est étroite et exclusive.

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