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150. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Introduction »

Reconnaissons donc que les mots dont nous nous servons ne sont point l’œuvre du hasard, mais l’effet d’un accord heureux avec les idées que nous voulons faire connaître. […] : L’empire d’Alexandre était [trop] grand (pour qu’il pût subsister longtemps après la mort de ce grand homme) La phrase, enfin, qui est composée de plusieurs membres tellement liés entre eux que le sens général demeure suspendu jusqu’à la dernière qui vient la compléter, s’appelle Période, telle que : « Peut-être devons-nous regretter ces temps d’une heureuse ignorance, où nos aïeux moins grands, mais moins criminels, sans industrie, mais sans remords, vivaient pauvres et vertueux, et mouraient dans le champ qui les avait vus naître. » On confond souvent à tort le nom de phrase avec celui de proposition.

151. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-8

L’heureuse combinaison des tours et la noblesse des termes sont entrés dans le trésor de la prose oratoire : l’exagération emphatique, le faux goût, la recherche, sont demeurés sur le compte de Balzac, et l’on n’a plus compris la gloire de cet écrivain, parce que les fautes seules lui restaient, tandis que ses qualités heureuses étaient devenues la propriété commune de la langue qu’il avait embellie. » 3.

152. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Malherbe 1555-1628 » pp. 302-309

L’harmonie, l’heureux choix du mot propre, la sobriété de la pensée, la netteté des images, la rigueur d’une prosodie sévère, sont autant de mérites qu’on lui doit. […] Marchez donc sur ses pas ; aimez sa pureté, Et de son tour heureux imitez la clarté.

153. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voltaire, 1694-1778 » pp. 253-281

L’imagination religieuse y fait défaut ; mais des portraits, des caractères, des sentences politiques, des vers heureux nous y dissimulent les faiblesses d’une invention trop assujettie à la routine des procédés classiques. […] Sa vie doit apprendre aux rois combien un gouvernement pacifique et heureux est au-dessus de tant de gloire. […] Il a mis la raison en vers harmonieux ; il est clair, conséquent, facile, heureux dans ses transitions ; il ne s’élève pas, mais il ne tombe guère. […] Il faut vous préparer une arrière-saison tranquille, heureuse, indépendante. […] Je suis consolé si Votre Altesse Électorale est heureuse.

154. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

— L’homme aime la malignité ; mais ce n’est pas contre les malheureux, mais contre les heureux superbes ; on se trompe autrement. […] On est assez heureux de l’entendre, de sentir ce qu’il dit, et comme il le dit. […] Tout était donc gâté, selon vous, pour l’éloquence, dans ces siècles si heureux pour la religion ? […] J’aurais trouvé des dénouements plus heureux ; j’aurais moins fait descendre mon génie au bas comique. […] Amants heureux, voulez-vous voyager ?

155. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Nous cultivions en paix d’heureux champs, | et nos mains Étaient propres aux arts ainsi qu’au labourage. […] Car qui peut s’assurer d’ être toujours heureux ? […] L’emploi des textes sacrés a souvent inspiré aux prédicateurs des exordes singulièrement heureux. […] Habiles et brillantes dans la bouche des savants, elles naissent toutes seules dans celle du peuple et des enfants, et souvent avec une logique, une originalité plus heureuses qu’un art accompli. […] « Heureuse la nation, grand Dieu, à qui vous destinez, dans votre miséricorde, un souverain de ce caractère ! 

156. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre III. Discours académiques de Racine, de Voltaire et de Buffon. »

comparable, je ne dis pas à tout ce que l’ancienne Rome a eu d’excellents poètes tragiques, puisqu’elle confesse elle-même qu’en ce genre elle n’a pas été fort heureuse, mais aux Eschyle, aux Sophocle, aux Euripide, dont la fameuse Athènes ne s’honore pas moins que des Thémistocle, des Périclès, des Alcibiade, qui vivaient en même temps qu’eux ». […] La tentative fut heureuse, et il en est résulté l’un des meilleurs morceaux de critique et de littérature que l’on puisse proposer à ceux qui ont besoin de former leur goût, et de fixer leurs idées sur le caractère de notre langue comparée aux langues étrangères.

157. (1886) Recueil des sujets de composition française donnés à la Sorbonne aux examens du baccalauréat ès lettres (première partie), de 1881 à 1885

La réforme de la langue, disons-le tout de suite, fut moins heureuse. […] Désormais les auteurs vont vivre dans le monde, autant et plus qu’avec leurs livres, et ils y puiseront leurs plus heureuses et leurs plus vivantes inspirations. […] Corneille, pour qui je m’avoue un peu mieux disposé, et à vous, Monsieur, que je serais heureux de faire revenir d’une opinion au moins rigoureuse. […] Quant à moi, je suis heureuse de voir constater, même après avoir vu notre grand Corneille, qu’on peut encore passer de beaux moments au théâtre. […] Si la France est trop pauvre, il sera heureux d’abandonner sa pension au grand poète, dont la mémoire sera éternellement un honneur national.

158. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

eh bien, dans ce salon, Près d’un chêne brûlant j’insulte à l’aquilon : Dans cette chaude enceinte, avec goût éclairée, Mille heureux passe-temps abrègent la soirée. […] Longtemps des camps rivaux le succès est égal ; Enfin l’heureux vainqueur donne l’échec fatal, Se lève, et du vaincu proclame la défaite. […] Il a fallu montrer les effets heureux, pour les Grecs, de cette réconciliation. […] Ce n’est qu’une partie d’une de ses épîtres, et peut-être est-il heureux qu’il n’ait eu à soutenir cette perfection que pendant une centaine de vers.

159. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre III. Lettres missives. Genre épistolaire. »

Le mieux est souvent de souhaiter simplement une heureuse année, et de demander la continuation des bontés ou de la protection. […] C’est au mélange heureux du naturel, de la sensibilité et du goût.

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