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49. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bernardin de Saint-Pierre. (1737-1814.) » pp. 153-158

Il y aperçoit une pauvre cabane, il y frappe ; il en sort un vieux hernouten à barbe blanche. « Mon père, lui dit l’officier, montrez-moi un champ où je puisse faire fourrager mes cavaliers. — Tout à l’heure », reprit l’hernouten. […] Leurs gosiers ne sont pas résonnants comme ceux des oiseaux ; mais leurs corselets le sont, et leurs ailes, ainsi que des archets, frappent l’air et en tirent des murmures agréables.

50. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fléchier 1632-1710 » pp. 84-88

Vous immolez à votre souveraine grandeur de grandes victimes, et vous frappez quand il vous plaît ces têtes illustres que vous avez tant de fois couronnées. N’attendez-pas, messieurs, que j’ouvre ici une scène tragique, que je représente ce grand homme étendu sur ses propres trophées, que je découvre ce corps pâle et sanglant auprès duquel fume encore la foudre qui l’a frappé, que je fasse crier son sang comme celui d’Abel1, et que j’expose à vos yeux les tristes images de la religion et de la patrie éplorées.

51. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre V. De la disposition. »

L’ordre est une condition essentielle de la beauté : la nature nous en offre le modèle et l’exemple ; les anciens étaient tellement frappés de cette vérité, qu’ils ont donné à l’univers le nom de Cosmos, qui signifie ordre. […] Souvent on résume les principales preuves en les groupant avec de nouvelles couleurs et une nouvelle force, pour frapper vivement les esprits et achever de les convaincre-, ou bien, si le sujet prête à l’émotion, l’orateur met en œuvre toutes les ressources du pathétique pour frapper un grand coup ; il emploie les tours animés, les figures hardies, les expressions énergiques, pour toucher, ébranler, subjuguer les auditeurs.

52. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Michel de Montaigne, 1533-1592 » pp. -

Pour goûter la saveur de son style, il suffira de lire la première page venue : car il n’est aucun sujet qu’il n’égaye et ne féconde par les beautés originales de cette diction brève et colorée qui frappe à tout coup, enfonce le sens par le trait, et est comme une épigramme continuelle. […] La fureur qui espoinçonne5 celuy qui la sçait penetrer, fiert encores un tiers6, à la luy ouyi traicter et reciter ; comme l’aimant non seulement attire une aiguille, mais infond7 encores en icelle sa faculté d’en attirer d’aultres : et il8 se veoid plus clairement aux theatres, que9 l’inspiration sacree des Muses, ayant premierement agité le poëte à la cholere, au dueil, à la hayne, et hors de soy10, où elles veulent, frappe encores par le poëte l’acteur, et par l’acteur consecutivement tout un peuple ; c’est l’enfileure de nos aiguilles11 suspendues l’une de l’aultre12. […] Frappe aussi par contre-coup l’auditeur lui-même.

53. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE III. De la disposition des mots qui composent le discours. » pp. 78-143

Ce pronom figure merveilleusement au commencement du premier vers, pour peindre l’empressement de Nisus à se faire connaître des ennemis, et à arrêter le fer qui va frapper son ami Euryale. […] Ainsi, quand je dis : egregia res est amicitia, il est évident que l’idée de l’attribut egregia me frappe plus vivement que toute autre idée que je n’envisage point à ce moment. […] Dès que ces paroles eurent frappé les oreilles de la multitude. […] Et toutes ces parties, qui expriment les motifs de l’action principale, sont groupées dans le centre de la phrase et avant le verbe videbatur, qui, étant mis à la fin, après ses modificatifs durum admodùm, frappe aussi l’attention et produit un très-bel effet, au point de vue de l’harmonie. […] Les compléments accessoires sont rangés au milieu, où ils frappent suffisamment l’attention, et où ils produisent le plus d’effet, comme force secondaire unie de la manière la plus intime à la force principale, et agissant de concert avec elle sur l’esprit et les oreilles de l’auditeur.

54. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Gilbert. (1751-1780.) » pp. 297-303

Chacun la prône et l’aime ; C’est un cœur, mais un cœur… c’est l’humanité même : Si d’un pied étourdi quelque jeune éventé Frappe, en courant, son chien qui jappe épouvanté, La voilà qui se meurt de tendresse et d’alarmes ; Un papillon souffrat lui fait verser des larmes. […] Ces vers et ces morceaux même, admirablement frappés, ont mérité à Gilbert le nom de Juvénal de son époque.

55. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Buffon, 1707-1788 » pp. 282-302

L’ouvrage étonne, mais c’est l’empreinte divine dont il porte les traits, qui doit nous frapper. […] Les Indiens, frappés de l’éclat et du feu que rendent les couleurs de ces brillants oiseaux, leur avaient donné les noms de rayons ou cheveux du soleil… Les petites espèces sont au-dessous de la grande mouche asile2 pour la grandeur, et du bourdon pour la grosseur. […] La logique des idées frappe surtout Buffon, qui est un esprit scientifique. […] Il se proposait de vulgariser l’histoire naturelle, et voulait frapper les imaginations.

56. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre II. De l’emploi des figures dans les écrivains sacrés. »

147Ses ennemis humiliés Mettront leur orgueil à ses pieds ; Et des plus éloignés rivages, Les rois frappés de sa grandeur, Viendront par de riches hommages Briguer sa puissante faveur. […] L’homme aux habits de lin se retire, et les six ministres de la mort reçoivent à leur tour l’ordre de frapper quiconque ne portera point le sceau de la fidélité. […] « Glaive du Seigneur, quel coup vous venez de frapper » !

57. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. Racine. (1639-1699.) » pp. 226-241

de quel souvenir viens-tu frapper mon âme ! […] Je voue à votre fils une amitié de père ; J’en atteste les dieux, je le jure à sa mère : Pour tous mes ennemis je déclare les siens, Et je le reconnais pour le roi des Troyens. » A ces mots, qui du peuple attiraient le suffrage, Nos Grecs n’ont répondu que par un cri de rage ; L’infidèle s’est vu partout envelopper, Et je n’ai pu trouver de place pour frapper : Chacun se disputait la gloire de l’abattre. […] Mais du haut de la porte enfin nous l’avons vue Un poignard à la main sur Pyrrhus se courber, Lever les yeux au ciel, se frapper et tomber.

58. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fléchier. (1632-1710.) » pp. 69-75

Vous immolez à votre souveraine grandeur de grandes victimes, et vous frappez quand il vous plaît ces têtes illustres que vous avez tant de fois couronnées. […] L’envie est une passion désordonnée qui ne peut souffrir ni grâce ni vertu dans les âmes : il n’y a point d’autorité, point de réputation, point de bonheur qu’elle n’étouffât, si elle pouvait, dès leur naissance Comme elle n’a pas toujours la force en main, elle s’aide de tous les artifices de la langue : soit qu’elle cherche à détruire un crédit qui lui fait ombrage, à ternir une gloire qui brille un peu trop à son gré, à ruiner une fortune dont les débris peuvent servir à grossir la sienne, à décrier une probité qui lui fait obstacle dans ses prétentions, quoique injustes ; le moyen ordinaire et le ressort presque universel dont elle se sert, c’est la médisance et la calomnie : ce sont les préventions qu’elle donne, ce sont les piéges qu’elle tend, ce sont les coups qu’elle frappe contre l’honneur et le repos de ses rivaux.

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