Le marquis de Nangis, mestre de camp2 du régiment de Navarre ou de Picardie, je ne me ressouviens pas précisément, et enragé contre la reine et contre le cardinal pour un sujet que je vous dirai incontinent, fut fort tenté d’entrer dans la cabale des Importants, cinq ou six jours devant que M. de Beaufort fût arrêté ; et je le détournai de cette pensée, en lui disant que la mode, qui a du pouvoir en toutes choses, ne l’a si sensible en aucune qu’à être ou bien ou mal à la cour. […] Il faut avouer qu’il seconda fort habilement son bonheur.
Enfin, ce qui lui est surtout particulier, une certaine force, une certaine élévation qui surprend, qui enlève, et qui rend jusqu’à ses défauts, si on lui en peut reprocher quelques-uns, plus estimables que les vertus des autres : personnage véritablement né pour la gloire de son pays ; comparable, je ne dis pas à tout ce que l’ancienne Rome a eu d’excellents poëtes tragiques, puisqu’elle confesse elle-même qu’en ce genre1 elle n’a pas été fort heureuse, mais aux Eschyle, aux Sophocle, aux Euripide, dont la fameuse Athènes ne s’honore pas moins que des Thémistocle, des Périclès, des Alcibiade, qui vivaient en même temps qu’eux2. […] Outre Thomas Corneille, qui succédait à son frère, Racine reçut dans cette séance un littérateur fort inconnu, Bergeret, en remplacement de l’historien Géraud de Cordemoy. — En prononçant, lorsqu’il entra à l’Académie en 1673, son discours de réception, qui n’a pas été conservé, Racine avait été beaucoup moins heureux.
Ainsi, en dix mois, outre l’armée piémontaise, trois armées formidables, trois fois renforcées, avaient été détruites par une armée qui, forte de trente et quelques mille âmes à l’entrée de la campagne, n’en avait guère reçu que vingt pour réparer ses pertes. […] En un an, il mit en pleine déroute, ou détruisit cinq armées, dont chacune était plus forte que la sienne : à savoir les Piémontais à Mondovi, et quatre armées autrichiennes, celle de Beaulieu à Cairo, Montenotte, Millesimo, Dego, et au pont de Lodi ; celle de Wurmser à Castiglione, Roveredo, Bassano ; celle d’Alvinzi à Arcole, à Rivoli et sous Mantoue qui fit sa reddition ; enfin celle du prince Charles, qu’il poursuivit en Allemagne et sur la route de Vienne, jusqu’à Léoben.
Epire, province de l’ancienne Grèce, et dont les chevaux étoient fort estimés.
On en plaçoit les simulacres, ou tout auprès des foyers, ou dans l’endroit le plus reculé de la maison, et on leur rendoit un culte fort religieux.
On n’en fit usage en France qu’en 1634, au siége de La Mothe, ville forte du duché de Bar, qui a été entièrement rasée.
Au contraire, dès qu’il rentre dans le domaine de l’histoire réelle et bien constatée, cette liberté est fort gênée. […] A cet égard, les sujets des grands poèmes épiques ont été presque toujours choisis fort heureusement ; et il est facile de voir qu’ils doivent avoir été très intéressants pour leur siècle et pour leur pays. […] Le Jupiter d’Homère, ébranlant le ciel d’un signe de ses sourcils, est sans doute fort majestueux ; mais Jéhovah descend devant le chaos, et lorsqu’il prononce le fiat lux, le fabuleux fils de Saturne s’abîme et rentre dans le néant. […] Ce merveilleux moral est loin d’être admirable, et est fort près de manquer de poésie.
— Oui, fort mal. — Vous a-t-il demandé de l’argent, un petit écu pour prix de son avis ? […] La guerre civile régna parfois au camp des philosophes : Diderot et Rousseau se brouillèrent, après avoir été fort amis : un mot du maréchal de Castries, conservé par Chamfort, nous montre combien cette querelle occupait le public : « Mon Dieu, disait le maréchal, partout où je vais, je n’entends parler que de ce Rousseau et de ce Diderot.
La lune, vers son plein, était déjà fort élevée sur l’horizon et brillait de l’éclat le plus pur dans un ciel sans nuages. […] Il me faut ordonner des matériaux fort intéressants, et ce n’est qu’à la vue du ciel que je peux recouvrer mes forces.
Son style, « poli et aiguisé sur le marbre de la tribune », a les qualités ardentes et fortes que l’orateur confère et communique à l’écrivain. […] Le temps présent est toujours chargé des misères de notre nature ; le passé nous transmet surtout ce qu’elle a de noble et de fort, car c’est ce qui résiste à l’épreuve des siècles.