Malherbe, La Fontaine, Gilbert, A.
Tout le monde connaît la fable de La Fontaine ; elle a fait oublier celle-ci.
La disgrâce mémorable du surintendant Fouquet, ce premier acte de la toute-puissance de Louis XIV émancipé par la mort de Mazarin, a enrichi notre littérature de trois excellentes productions : les lettres de madame de Sévigné qui renferment la relation émue de tous les incidents de son procès, l’Épître aux nymphes de Vaux où La Fontaine a pleuré son malheur, et sa défense par Pellisson.
Sur ce poëte, qui a son importance littéraire, « parce qu’il est comme un anneau qui lie, dans notre histoire de la poésie, deux hommes de races très-diverses, Malherbe et La Fontaine », on peut voir un article plein d’intérêt de M.
En lisant cette fantaisie, on songe à La Fontaine ; mais le fabuliste n’a pas l’humeur aussi noire que le moraliste.
Ce qu’est leur cristal aux fontaines, un verre à nos pastels1, leur vapeur aux paysages, la pudeur l’est à la beauté et à nos moindres agréments.
La Fontaine a défini la Cour d’une manière piquante et précise : Je définis la cour un pays où les gens, Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu’il plaît aux gens, ou s’ils ne peuvent l’être, Tâchent au moins de le paraître : Peuple caméléon, peuple singe du maître. […] La Fontaine, dans Philémon et Baucis, voulant prouver que ni l’or ni la grandeur ne nous rendent heureux, met en opposition le sort de l’ambitieux et celui du sage : Ni l’or ni la grandeur ne nous rendent heureux : Ces deux divinités n’accordent à nos vœux Que des biens peu certains, qu’un plaisir peu tranquille ; Des soucis dévorants c’est l’éternel asile, Véritables vautours que le fils de Japet Représente, enchaîné sur son triste sommet, L’humble toit est exempt d’un tribut si funeste, Le sage y vit en paix et méprise le reste ; Content de ces douceurs errant parmi les bois, Il regarde à ses pieds les favoris des rois ; Il lit au front de ceux qu’un vain luxe environne Que la fortune vend ce qu’on croit qu’elle donne. […] On pourrait appliquer le même raisonnement à ces vers de La Fontaine : Les délicats sont malheureux : Rien ne saurait les satisfaire.
Je vous dis ceci afin que vous regrettiez un jour si heureux que vous avez perdu à la ville, et que vous descendiez35 quelquefois de votre Angoulême, où vous allez de pair avec nos tours et nos clochers, pour venir recevoir les plaisirs des anciens rois, qui se désaltéraient dans les fontaines et se nourrissaient de ce qui tombe des arbres. […] Que si vous craignez les hivers du septentrion, dites-moi quelles ombres, quel éventail, quelles fontaines vous pourraient si bien préserver à Rome des incommodités de la chaleur72, comme un poêle et un grand feu vous exempteront ici d’avoir froid. […] Sur la campagne et la Fontaine A Madame de Grignan A Livry, mercredi 29 avril. […] Mais n’avez-vous point trouvé jolies les cinq ou six fables de la Fontaine qui sont dans un des tomes que je vous ai envoyés ? […] C’est pour son royal élève qu’il composa ces fables ingénieuses qui se soutiennent dans le voisinage de la Fontaine ; ces Dialogues des Morts où l’histoire est morale sans nous ennuyer ; enfin le Télémaque, ce roman où un paganisme épuré se mêle à un christianisme embelli de toutes les grâces de la mythologie.
Peut-on parler avec intelligence de l’apologue sans dire un mot d’Ésope, de Phèdre, de La Fontaine ?
« Il faut réjouir les vieillards. » Relisez la fable de La Fontaine sur le vieillard et les trois jeunes hommes.