En blâmant très souvent le fond de ses idées, on ne peut qu’en louer la forme, puisqu’il offre un des plus parfaits modèles d’une concision vive et piquante. […] S’ils sont fâchés dans le fond de leur cœur de n’avoir pas plus de lumières, qu’ils ne le dissimulent pas : cette déclaration ne sera point honteuse. […] Ce qui lui manque le plus est le fond des choses ; il sait parler avec grâce, sans savoir ce qu’il faut dire ; il énerve les plus grandes vérités par un tour vain et trop orné. […] Ces asiles fameux de l’idolâtrie et de la volupté furent renversés de fond en comble. […] Or jamais l’imitation n’a rien créé : aussi cette harmonie des mots ne fait ni le fond ni le ton du style, et se trouve souvent dans des écrits vides d’idées.
Laissons de côté les opinions ; personne n’a le droit de les forcer ; mais réclamons, et réclamons avec courage, contre une proscription qui tient au défaut de mœurs plus qu’au défaut de goût ; et rappelons à la lecture et à l’admiration de ces chefs-d’œuvre ceux que le fond même des choses n’intéresserait que faiblement.
Il s’élève une question sur la nature des richesses, et, comme il n’est pas nécessaire de tenir les choses pour en raisonner, n’ayant pas un sou, j’écris sur la valeur de l’argent et sur son produit net ; sitôt, je vois du fond d’un fiacre se baisser pour moi le pont d’un château fort, à l’entrée duquel je laissai l’espérance et la liberté.
La bonté devait donc faire comme le fond de notre cœur, et devait être en même temps le premier attrait que nous aurions en nous-mêmes pour gagner les autres hommes. […] Mais je me donne au diable si vous n’avez pas tort dans le fond. — Comment, traître, dans le fond ! […] C’était un grand seigneur dont le fond n’était pas mauvais, mais qui était corrompu par la vanité et par la volupté. […] Cette même idée fait encore le fond d’ouvrages d’ailleurs fort différents entre eux, le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755), la Lettre à d’Alembert sur les spectacles (1758), le Contrat social (1762), Emile ou de l’éducation (1762).
Toutefois, s’ils sont les mêmes pour le fond, les raisonnements de l’orateur et ceux du dialecticien doivent différer pour la forme. […] C’est lui-même, c’est lui seul qui, dans quelques instants, va remuer le fond de vos consciences. […] Aussitôt une troupe armée fond sur Milon du haut d’une éminence. […] « L’épouvante saisit, au fond de l’abîme, le valeureux Pluton. […] Puisqu’il faut l’immoler, frappe, ton bras vengeur Ne saurait le manquer dans le fond de mon cœur.
Les auteurs de l’Encyclopédie ont, à l’imitation de Bacon, fait consister la poésie dans le fond des choses, non dans la forme. « Nous n’entendons ici par poésie, dit d’Alembert, que ce qui est fiction.
Fond, n. m. l’endroit le plus bas, le plus reculé.
Enfin les messieurs revenaient, et ce moment si attendu n’apportait pas un grand changement dans la manière d’être des femmes : les hommes continuaient leur conversation auprès de la cheminée ; les femmes restaient dans le fond de la chambre, distribuaient les tasses de thé ; et quand l’heure du départ arrivait, elles s’en allaient avec leurs époux, prêtes à recommencer le lendemain une vie qui ne différait de celle de la veille que par la date de l’almanach et par la trace des années, qui venait enfin s’imprimer sur le visage de ces femmes comme si elles eussent vécu pendant ce temps.
C’est le mérite particulier de la philosophie de l’Écriture sainte : nous l’avons déjà dit, et nous allons continuer de le prouver par le livre même des Proverbes, où le charme de la forme se joint admirablement à l’utilité réelle du fond des choses. […] Mais ici l’âme du sage se répand, se fond insensiblement dans ses discours, et leur prête toute la variété des sentiments qu’il éprouve.
Nos amis notre pays, le désir trop souvent confondu de savoir la vérité, l’inutile effort vers le bien, le découragement inquiet de l’âme qui s’élance vers la lumière et qui retombe, sont-ils au fond de notre tristesse mêlés, je le veux bien, à cette inévitable lie qui dort toujours dans le cœur de l’homme ? […] Dans la Fête villageoise, la vie, le bruit et le mouvement sont sur le premier plan ; la paix et la grandeur sont au fond du paysage, et c’est là qu’est véritablement le tableau.