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21. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fléchier, 1632-1710 » pp. 124-132

Il ménage la foi suspecte et chancelante des voisins. […] Dans ces sortes de pertes, on tire1 ses consolations non-seulement de sa piété, en se soumettant aux ordres de Dieu, mais encore de sa foi et de sa confiance, en voyant presque évidemment ses miséricordes accomplies sur une âme prédestinée. Je n’ai pas oublié les bonnes qualités que j’ai remarquées autrefois en cette demoiselle presque dans son enfance2 : un esprit vif, une gaieté modeste, un air plein de discrétion et de prudence, au delà même de son âge, et je ne doute pas qu’elle ne vous fût très-utile pour la conduite de votre maison, et pour le soulagement de madame sa mère ; mais j’ai loué Dieu des bonnes dispositions qu’il lui a inspirées à la fin de sa vie ; elles vous rendront sa mort précieuse, par le souvenir de sa foi, de sa résignation, de son courage.

22. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Je dis sa valeur ; car qui pourrait redire ici tout ce que son courage lui fit entreprendre d’héroïque dans une guerre si fameuse par ses malheurs et par sa foi ? […] » s’écrie-t-il comme un autre Théodose ; rassure les siens ébranlés par la grandeur du péril, glace les ennemis par la fierté de sa contenance, et Damiette devient la conquête de sa foi et de sa valeur. […] J’y mets tout ce que j’ai d’espérance et de foi, Ma plus ferme raison, mes ardeurs les plus hautes, Mon âme entière… hormis ses erreurs et ses fautes ; L’œuvre en est donc à vous, ma mère, plus qu’à moi. […] Mais cet homme est allé se reposer dans l’éternité, où son âme vivait d’avance, et il a fait ici-bas ce qu’il avait de mieux à faire : il a continué un dogme immortel, il a servi d’anneau à une chaîne immense de foi et de vertu, et laissé aux générations qui vont naître une croyance, une loi, un Dieu. […] Ne l’osez-vous laisser un moment sur sa foi ?

23. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre I. Du Pathétique. » pp. 280-317

Il épouse Mademoiselle ; ma foi, par ma foi, ma foi jurée, Mademoiselle, la grande Mademoiselle, Mademoiselle, fille de feu Monsieur, Mademoiselle, petite-fille de Henry IV, mademoiselle d’Eu, mademoiselle de Dombes, mademoiselle de Montpensier, mademoiselle d’Orléans, Mademoiselle, cousine germaine du Roi ; Mademoiselle, destinée au trône ; Mademoiselle, le seul parti de France, qui fût digne de Monsieur. » Il y a une espèce de suspension qui badine et qui se joue de l’attention du Lecteur. […] Nérine sa confidente lui dit : Votre pays vous hait, votre époux est sans foi : Contre tant d’ennemis, que vous reste-t-il ? […] Mais il n’a plus besoin de foi ni d’espérance : Un éternel amour en est la récompense.

24. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bossuet, 1627-1704 » pp. 89-123

Quand vous commencez par la foi à y faire poindre la lumière, qu’elle est encore imparfaite, jusqu’à ce que vous l’ayez formée par la charité, et que vous, qui êtes le vrai soleil de justice, aussi ardent que lumineux, vous m’ayez embrasé de votre amour ! […] Vous jugez bien, messieurs, que ni les uns ni les autres n’ont donné au but, et qu’il n’y a plus que la foi qui puisse expliquer une si grande énigme. […] Voilà le mot de l’énigme, voilà le dégagement de tout l’embarras : la foi nous a rendus à nous-mêmes, et nos faiblesses honteuses ne peuvent plus nous cacher notre dignité naturelle. […] Lorsque sur cette mer on vogue à pleines voiles, Qu’on croit avoir pour soi les vents et les étoiles, Il est bien malaisé de régler ses désirs : Le plus sage s’endort sur la foi des zéphyrs. […] Il y a de l’enthousiasme dans la foi de Bossuet.

25. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Guizot Né en 1787 » pp. 247-250

L’équité, je ne veux pas dire la tolérance, envers la foi religieuse ou politique des autres, est venue prendre place et grandir à côté de ma tranquillité dans ma propre foi.

26. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Saint-Marc Girardin Né en 1801 » pp. 275-278

Oui, il n’y a plus, à ce moment, sur les eaux, que la voix du Seigneur, et celle de l’homme que la foi unit à Dieu. […] La discipline fut gardée, et le sentiment de l’honneur ne fut pas moins puissant contre l’impatience de la délivrance que ne l’avait été contre le désespoir de la mort le sentiment de la foi et de la prière

27. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre III. Beautés de sentiment. »

Ce que l’on admire principalement dans cette belle production, c’est la grande pensée de la religion, qui domine dans tout l’ouvrage, qui en rattache toutes les parties au but que l’auteur se propose, celui de montrer la main d’un Dieu même conduisant tous ces grands mouvements, et de nous ramener aux éternelles vérités de la foi et de la raison, à travers les ruines même entassées par le génie de l’irréligion et de l’erreur. […] Je crois, par exemple, que l’esprit seul des livres saints pouvait inspirer le morceau suivant : Digne prix de ma foi, quelle auguste merveille Vint charmer tout à coup ma vue et mon oreille ! […] « Je vous donne à jamais, » Et ma main et ma foi ; le plus saint hyménée » Aujourd’hui va m’unir à votre destinée. […] Mais l’azime céleste, et les onctions saintes, Au mourant ont rendu ses facultés éteintes ; Et lui-même, étonné de ses nouveaux accents : « Calmez, dit le vieillard, vos cris attendrissants ; » Prêts à nous séparer que la foi nous soutienne, » Et pleurez en chrétiens, si ma mort est chrétienne, » Pourquoi vivrais-je encore !

28. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Car la foi chrétienne ne va principalement qu’à établir ces deux choses : la corruption de la nature et la rédemption de Jésus-Christ. […] Nous savons qu’il est de foi que tous ceux qui ne vivront pas dans la vigilance chrétienne seront surpris par une ruine prompte et inévitable. […] En ce point l’expérience et la foi sont d’accord ; nous le savons, et rien ne peut guérir notre stupidité. […] C’était vouloir tenter la fidélité de ses sujets ; c’était chercher à mettre de la confusion, des scrupules et des équivoques dans l’obéissance ; c’était confondre les droits divers des princes, dans un temps surtout où, les forteresses étant rares, le premier rempart de l’autorité était la foi promise et la foi reçue. […] Je suis chrétien, Néarque, et le suis tout à fait, La foi que j’ai reçue aspire à son effet : Qui fuit croit lâchement et n’a qu’une foi morte.

29. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Mais pas un moment sa foi et son espérance ne furent ébranlées. […] Il avait foi en Dieu et en lui-même. […] Un bruit assez étrange est venu jusqu’à moi, Seigneur ; je l’ai jugé trop peu digne de foi. […] Que ma foi, mon amour, mon honneur y consente ? […] Je ne veux point encore, en lui manquant de foi, Donner à sa vertu des armes contre moi.

30. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Nisard Né en 1806 » pp. 296-300

Nul n’a plus contribué à raviver sans superstition la foi classique, et à convertir les indifférents à la religion du beau ou du vrai par une admiration réfléchie dont le plaisir sévère se communique aux indifférents ou aux rebelles. […] Cette page est animée par l’accent d’une conviction, d’une foi littéraire et morale.

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