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2. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bernardin de Saint-Pierre, 737-1814 » pp. 357-367

Naturaliste de fantaisie, il ravit toutes les âmes sensibles, En 1788, parut son quatrième volume, qui contenait l’épisode de Paul et Virginie, immortelle pastorale où circule la flamme de la passion, mais peinte dans toute la fleur de la grâce adolescente et avec le charme de l’innocence. […] Combien de fois, loin des villes, dans le fond d’un vallon solitaire couronné d’une forêt, assis sur les bords d’une prairie agitée des vents, je me suis plu à voir les mélilots dorés, les trèfles empourprés, et les vertes graminées, former des ondulations semblables à des flots, et présenter à mes yeux une mer agitée de fleurs et de verdure ! […] C’est un fond de concert qui fait ressortir les chants éclatants des oiseaux, comme la douce verdure est un fond de couleur sur lequel se détache l’éclat des fleurs et des fruits. […] Les jeunes dames vêtues de blanc, qui nous devançaient, paraissaient et disparaissaient tour à tour à travers ces massifs de fleurs, et ressemblaient aux ombres fortunées des Champs-Élysées. […] Je suis comme le scarabée du blé, vivant heureux au sein de sa famille à l’ombre des moissons ; mais si un rayon du soleil levant vient faire briller l’émeraude et l’or de ses ailes, alors les enfants qui l’aperçoivent s’en emparent et l’enferment dans une petite cage, l’étouffent de gâteaux et de fleurs, croyant le rendre plus heureux par leurs caresses qu’il ne l’était au sein de la nature.

3. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Vigny 1799-1863 » pp. 530-539

Mais les bois sont trop grands pour ses ailes naissantes, Et les fleurs du berceau de ces lieux sont absentes ; Sur la verte savane il descend les chercher ; Les serpents-oiseleurs qu’elles pourraient cacher L’effarouchent bien moins que les forêts arides. […] J’éprouve sa durée en vingt ans de silence1, Et toujours d’âge en âge encor, je vois la France Contempler mes tableaux et leur jeter des fleurs. […] La nonpareille est une petite fleur, digne des colibris. […] continuel en sort, jusqu’à ce que, tête basse, il plonge du poignard de son bec au fond d’une fleur, puis d’une autre, en tirant les sucs, et pêle-mêle les petits insectes ; tout cela d’un mouvement si rapide que rien n’y ressemble ; mouvement âpre, colérique, d’une impatience extrême, parfois emporté de furie, contre qui ? contre un gros oiseau qu’il poursuit et chasse à mort, contre une fleur déjà dévastée à qui il ne pardonne pas de ne point l’avoir attendu.

4. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IX. Poésies fugitives. »

Voici une romance de Millevoye ; elle est intitulée la Fleur du souvenir, parce qu’elle a pour sujet la fleur qui s’appelle Souvenez-vous de moi. On m’a conté qu’en Helvétie, Louise, une fleur à la main, Près de Lisbeth, sa douce amie, Un jour s’était mise en chemin. […] Jetant alors sur le rivage La fleur qu’elle tenait en main : « Adieu, dit-elle, mon amie, Garde bien cette fleur chérie ;                 Souviens-toi                     De moi. » Lisbeth veut suivre son amie ; Au trépas elle veut courir. […] Elle garda la fleur fidèle ; Et depuis, cette fleur s’appelle                 Souviens-toi                     De moi. […] Thémire est une fleur nouvelle Qui subira la même loi ; Rose, tu dois briller comme elle : Elle doit passer comme toi.

5. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Brizeux, 1803-1858 » pp. 557-563

Élégant et fin, comme la fleur sauvage des bruyères, il rappelle René, son compatriote, par un fonds de mélancolie incurable. […] Aussi, sans me lasser, tous les jours, je revois Le haut des toits de chaume, et le bouquet de bois, Au vieux puits la servante allant emplir ses cruches3, Et le courtil en fleur où bourdonnent les ruches4, Et l’aire, et le lavoir, et la grange ; en un coin, Les pommes par monceaux, et les meules de foin ; Les grands bœufs étendus aux portes de la crèche, Et devant la maison un lit de paille fraîche. […] Elle mourut ainsi. — Par les taillis couverts, Les vallons embaumés, les genêts, les blés verts, Le convoi descendit au lever de l’aurore : Avec toute sa pompe avril venait d’éclore, Et couvrait en passant d’une neige de fleurs Ce cercueil virginal, et le baignait de pleurs ; L’aubépine avait pris sa robe rose et blanche ; Un bourgeon étoilé tremblait à chaque branche ; Ce n’étaient que parfums et concerts infinis, Tous les oiseaux chantaient sur le bord de leurs nids2. […] Comparez cette page de Xavier de Maistre pleurant la mort d’un ami : « La nature, indifférente de même au sort des individus, remet sa robe brillante du printemps, et se pare de toute sa beauté autour du cimetière où il repose ; les arbres se couvrent de feuilles, et entre acent leurs branches ; les oiseaux chantent sous le feuillage ; les mouches bourdonnent parmi les fleurs : tout respire la joie et la vie dans le séjour de la mort ; et, le soir, tandis que a lune brille dans le ciel, et que je médite près de ce triste lieu, j’entends le grillon poursuivre gaiement son chant infatigable, caché dans l’herbe qui couvre la tombe silencieuse de mon ami. […] La mort d’un homme sensible, qui expire au milieu de ses amis désolés, et celle d’un papillon que l’air froid du matin fait périr dans le calice d’une fleur, sont deux époques semblables dans le cours de la nature : l’homme n’est rien qu’un fantôme, une ombre, une vapeur, qui se dissipe dans les airs… » 1.

6. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — De Laprade Né en 1812 » pp. 576-582

Il a comparé quelques-uns de ses poëmes à un vase athénien rempli des fleurs du Calvaire 4. […] Entre les fleurs, Psyché, dormant au bord de l’eau, S’anime, ouvre les yeux à ce monde nouveau ; Et baigné des vapeurs d’un sommeil qui s’achève, Son regard luit pourtant, comme après un doux rêve. […] Rejetant de son front ses longs cheveux, Psyché Écarte l’herbe haute et les fleurs autour d’elle, Respire, sent la vie, et voit la terre belle, Et blanche, se dressant dans sa robe aux longs plis, Hors du gazon touffu monte comme un grand lis4 (Psyché. […] On dit que le franc rire est absent de vos fêtes ; Que l’ironie à flots y coule par moments ;6 Que chez vous le plaisir, pour parer ses conquêtes, Rêve, au mépris des fleurs, l’or et les diamants ; Que vous refuseriez l’amour et le génie, Si Dieu vous les offrait avec la pauvreté ; Que vous n’auriez jamais pour la Muse bannie Un seul regret, pas plus que pour la liberté ! On dit vos cœurs tout pleins d’ambitions mort-nées : On dit que vos yeux secs se refusent aux pleurs ; Qu’avec vous le rameau des nouvelles années Porte un fruit corrompu, sans avoir eu des fleurs.

7. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Malherbe 1555-1628 » pp. 302-309

À la mémoire d’un ami …………… L’Orne, comme autrefois, nous reverrait encore, Ravis de ces pensers1 que le vulgaire ignore, Égarer à l’écart nos pas et nos discours ; Et couchés sur les fleurs, comme étoiles semées, Rendre en si doux ébats les heures consumées,   Que les soleils nous seraient courts. […] Depuis que tu n’es plus, la campagne déserte1 A dessous deux hivers perdu sa robe verte, Et deux fois le printemps l’a repeinte de fleurs, Sans que d’aucun discours ma douleur se console, Et que ni la raison, ni le temps qui s’envole,   Puisse faire tarir mes pleurs. […] Le centième décembre a les plaines ternies1, Et le centième avril les a peintes de fleurs, Depuis que parmi nous leurs brutales manies2   Ne causent que des pleurs. […] Les arbres se couvrent de feuilles et entrelacent leurs branches ; les oiseaux chantent sous le feuillage ; les mouches bourdonnent parmi les fleurs ; tout respire la joie et la vie dans le séjour de la mort, — et le soir, tandis que la lune brille dans le ciel et que je médite près de ce triste lieu, j’entends le grillon poursuivre son chant infatigable, caché sous l’herbe qui couvre mon ami. La destruction d’un homme sensible qui expire au milieu de ses amis désolés, et celle d’un papillon que l’air froid du matin fait périr dans le calice d’une fleur, sont deux époques semblables dans le cours de la nature.

8. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

l’été sans fleurs vermeilles, La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles,   La maison sans enfants2 ! […] Je ne retrouvais plus, près des ifs séculaires, Le beau petit jardin par moi-même arrangé ; Un gros chien, en passant, avait tout ravagé ; Ou quelqu’un, dans ma chambre, avait ouvert mes cages, Et mes oiseaux étaient partis pour les bocages, Et, joyeux, s’en étaient allés, de fleur en fleur, Chercher la liberté, bien loin, — ou l’oiseleur4. […] Et puis, ils dormiront. — Alors, épars dans l’ombre, Les rêves d’or, essaim tumultueux, sans nombre, Qui naît aux derniers bruits du jour, à son déclin, Voyant de loin leur souffle et leurs bouches vermeilles, Comme volent aux fleurs de joyeuses abeilles, Viennent s’abattre en foule à leurs rideaux de lin ! […] Le fleuve jusqu’aux mers dans les plaines serpente ; L’abeille sait la fleur qui recèle le miel. […] Comparez les Tombeaux aériens de Châteaubriand. « La jeune mère choisit un érable à fleurs rouges, tout festonné de guirlandes d’apios, et qui exhalait les parfums les plus suaves.

9. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Chateaubriand 1768-1848 » pp. 222-233

On voyait dans ses cheveux une fleur de magnolia fanée… Ses lèvres, comme un bouton de rose cueilli depuis deux matins, semblaient languir et sourire. […] Des clairières5 se panachent d’élégantes et hautes fougères ; des champs de genêts et d’ajoncs6 resplendissent de fleurs qu’on prendrait pour des papillons d’or posés sur des arbustes verts et bleuâtres. […] Les arbres sont couverts de leurs fleurs ou parés d’un naissant feuillage. […] Quelquefois elle tient des fleurs naissantes dans sa main, quelquefois une coupe pleine d’une liqueur enchanteresse. […] Ajonc, arbuste épineux, à fleurs jaunes.

10. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Buffon, 1707-1788 » pp. 282-302

L’émeraude, le rubis, la topaze, brillent sur ses habits ; il ne les souille jamais de la poussière de la terre, et, dans sa vie tout aérienne, on le voit à peine toucher le gazon par instants ; il est toujours en l’air, volant de fleurs en fleurs : il a leur fraîcheur, comme il a leur éclat ; il vit de leur nectar, et n’habite que les climats où sans cesse elles se renouvellent. […] On le voit s’arrêter ainsi quelques instants devant une fleur, et partir comme un trait pour aller à une autre ; il les visite toutes, plongeant sa petite langue dans leur sein, les flattant de ses ailes, sans jamais s’y fixer, mais aussi sans les quitter jamais. […] Quelquefois même ils se livrent entre eux de très-vifs combats : l’impatience paraît être leur âme ; s’ils s’approchent d’une fleur et qu’ils la trouvent fanée, ils lui arrachent les pétales avec une précipitation qui marque leur dépit. […] Le bruit et le vol des oiseaux devenaient rares, l’air s’agitait à travers un feuillage moins épais ; peu à peu même les arbres s’enfuyaient au-dessous de nous dans une perspective lointaine, et un gazon sans fleurs nous restait comme un dernier vestige de grâce et de fécondité. […] Je suis comme cet ancien qui mourut accablé sous les fleurs qu’on lui jetait. » 1.

11. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

Mais combien les autres fleurs envièrent le sort de celle-ci ! […] Comment des fleurs pourraient-elles ne pas désirer les beaux jours ! […] Style un peu grave, d’où vous bannirez les fleurs et les figures. […] Ici tombe un héros moissonné dans sa fleur. […] Terminez par une petite allocution de Cérès aux deux fleurs.

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