Mais le psalmiste avait dit tout cela, et l’avait dit avec cette énergique concision qui caractérise le sublime de pensée, et qui, écartant nécessairement de l’esprit du lecteur toute idée de recherche dans les figures, et d’ambition dans la manière de les exprimer, ne donne et ne laisse que l’idée simple, mais vraie, d’une image presque au-dessus de la pensée, et inaccessible aux efforts de la diction la plus étudiée, ou la plus naturellement pittoresque : Justitia et judicium correctio sedis ejus (Ps. […] Pénétré de la lecture des livres saints, enthousiasmé de tous les genres de beautés qui y brillent, le poète anglais y a puisé cette force de pensées qui nous semblent quelquefois gigantesques, parce que nous les mesurons sur la portée ordinaire de nos idées : cette hardiesse de figures qui nous étonne, et cette chaleur vraiment sentimentale, qui nous subjugue et nous entraîne malgré nous.
Virile et sobre chez Ville-Hardouin (1160-1213), naïve et claire dans Joinville (1224-1317), elle inaugure l’histoire par la chronique, en un siècle que comme la pieuse figure de Louis IX, fondant la Sorbonne, faisant traduire les livres saints, ouvrant la première bibliothèque publique, organisant les universités provinciales, encourageant la fabrication du papier, et publiant ses Établissements, où brille le génie patriotique de l’homme d’état sous les vertus d’un Saint. […] La leçon ne fut pas perdue, et parmi les fureurs qui attristent des années à jamais néfastes, nos regards se reposeront avec respect sur de nobles figures, le chancelier de l’Hospital (1505-1573), aussi grand citoyen qu’éloquent orateur, et le président de Thou, dont la gravité rappellerait Thucydide s’il n’avait pas écrit en latin son impartiale histoire.
On appelle ainsi une petite figure qu’on met sous le c devant a, o, u pour avertir qu’il doit avoir le son de s comme dans façon, leçon, façade, reçu.
Au bout de quelques minutes, Colomba se leva, l’œil sec, mais la figure animée.
Nul n’a moins employé les figures de diction, et s’il s’en sert quelquefois, elles semblent naître de son sujet.
Ainsi les âges se renouvellent ; ainsi la figure du monde change sans cesse ; ainsi les morts et les vivants se succèdent et se remplacent continuellement : rien ne demeure, tout s’use, tout s’éteint.
Lorsqu’en présence des trônes chancelants, au sein d’assemblées ébranlées par l’accent de tribuns puissants, ou menacées par la multitude, il me restait un instant pour la réflexion, je voyais moins tel ou tel individu passager, que les éternelles figures de tous les temps et de tous les lieux, qui à Athènes, à Rome, à Florence, avaient agi autrefois comme ceux que je voyais se mouvoir sous mes yeux.
C’est que, pour parvenir à cet état où l’ambition se figure tant d’agréments, il faut prendre mille mesures toutes également gênantes, et toutes contraires à ses inclinations ; qu’il faut se miner1 de réflexions et d’étude ; rouler pensées sur pensées, desseins sur desseins, compter toutes ses paroles, composer toutes ses démarches ; avoir une attention perpétuelle et sans relâche, soit sur soi-même, soit sur les autres.
La comparaison, qu’il ne faut pas confondre avec la figure de ce nom, consiste à tirer une conclusion au moyen de certains rapprochements. […] Les principales sources de l’amplification oratoire sont les figures et les lieux intrinsèques dont nous avons déjà parlé. […] Si quelquefois il s’élève, ce sera moins par l’éclat des figures et la pompe de l’expression que par ces images frappantes et hardies que suggère une forte conviction. […] La figure revenait toujours ; il fallut la juger. […] Leur langue n’a pas assez de mots, leur poitrine assez d’élan, leur éloquence assez de figures, pour suffire à cette tâche.
On aurait donc tort d’y employer les figures poétiques, les hyperboles, les fleurs du langage. Les figures qu’on aime à y voir sont celles qui conviennent à la passion véhémente, aux mouvements pathétiques du cœur.