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18. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

Il a crée la fable à son image : de ce genre, si humble en apparence, il a fait, comme il le dit lui-même, Une ample comédie à cent actes divers. […] (Livre V, fable Ire.) […] Rapprochez la fable intitulée le Rat et l’Huître. […] Ici, la périphrase a son intention ; elle contribue à faire valoir la moralité de la fable. […] La Fontaine appelait la fable une ample comédie aux cent actes divers.

19. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

La fable. […] Le style de la fable est ordinairement simple, mais quelquefois il est figuré, noble, pittoresque. C'est à notre bon la Fontaine que les Muses ont donné le sceptre de la fable. […] Le poëme dramatique est une fable mise en action. Si, comme dans l'épopée, cette fable a pour objet une action héroïque et peint de grandes passions, comme la terreur, la pitié, on l'appelle tragédie.

20. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre VI. » pp. 89-94

En effet, ni le mètre, ni les figures, ni la pompe du style, ni la justesse des métaphores, ni l’harmonie, ni le nombre ne sauraient avoir autant de douceur et de grâce qu’une fable bien conduite. Aussi, comme, dans la peinture, le coloris fait plus que le dessin, par sa ressemblance avec la figure humaine et par l’illusion qu’il produit, de même, en poésie, une fiction probable nous frappe et nous plaît beaucoup plus qu’un arrangement pompeux de vers et de mots sans action et sans fable. Voilà pourquoi Socrate, voulant se faire poëte après avoir été toute sa vie l’athlète de la vérité, et par cela même pauvre inventeur de fictions, mit en vers les fables d’Ésope, ne pensant pas qu’il pût y avoir de poésie sans fiction. » (De la Manière d’entendre les poëtes, chap. 

21. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

En quoi consiste l’intérêt des fables en général, des fables de La Fontaine en particulier ? […] – Qu’est-ce qu’une fable et quel est le but de la fable ? […] Chaque fable est à la fois un poème et un drame. […] Opinion de Boileau sur la fable. […] Plus pâles sont les fables d’Ésope.

22. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre III. Du genre épique » pp. 207-250

Elle consiste dans la conformité aux données fournies par l’histoire, la fable ou la tradition, relativement au caractère et aux mœurs des personnages. […] La fable alors se nomme composée ou dramatique : c’est la manière de l’Odyssée et de l’Énéide. […] La fable composée est-elle plus intéressante que la fable simple ? La fable composée est plus piquante que la fable simple, parce que le personnage qui raconte paraît toujours aux yeux du lecteur plus intéressé à l’action et plus intéressant que le poète. […] Néanmoins Aristote enseigne que l’épopée s’écrit en vers et en prose, et prétend que l’Iliade, mise en prose, serait encore un poème parce qu’on y reconnaît, indépendamment de la versification, cette invention d’une fable qui est l’essence de l’épopée.

23. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Descartes, 1596-1650 » pp. 11-20

Mais ne proposant cet écrit que comme une histoire, ou, si vous l’aimez mieux, que comme une fable, en laquelle, parmi quelques exemples qu’on peut imiter, on en trouvera peut-être aussi plusieurs autres qu’on aura raison de ne pas suivre, j’espère qu’il sera utile à quelques-uns sans être nuisible à personne, et que tous me sauront gré de ma franchise. […] Je savais que les langues que l’on y apprend sont nécessaires pour l’intelligence des livres anciens ; que la gentillesse des fables réveille l’esprit ; que les actions mémorables des histoires le relèvent, et qu’étant lues avec discrétion elles aident à former le jugement ; que la lecture de tous les bons livres est comme une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés, qui en ont été les auteurs, et même une conversation étudiée en laquelle ils ne nous découvrent que les meilleures de leurs pensées ; que l’éloquence a des forces et des beautés incomparables ; que la poésie a des délicatesses et des douceurs très-ravissantes ; que les mathématiques ont des inventions très-subtiles, et qui peuvent beaucoup servir tant à contenter les curieux qu’à faciliter tous les arts et diminuer le travail des hommes ; que les écrits qui traitent des mœurs contiennent plusieurs enseignements et plusieurs exhortations à la vertu qui sont fort utiles ; que la théologie enseigne à gagner le ciel ; que la philosophie donne moyen de parler vraisemblablement1 de toutes choses et de se faire admirer des moins savants ; que la jurisprudence, la médecine et les autres sciences apportent des honneurs et des richesses à ceux qui les cultivent ; et enfin, qu’il est bon de les avoir toutes examinées, même les plus superstitieuses et les plus fausses2, afin de connaître leur juste valeur et se garder d’en être trompé. Mais je croyais avoir déjà donné assez de temps aux langues, et même aussi à la lecture des livres anciens, et à leurs histoires, et à leurs fables. […] Outre que les fables font imaginer plusieurs événements comme possibles qui ne le sont point, et que même les histoires les plus fidèles, si elles ne changent ni n’augmentent la valeur des choses pour les rendre plus dignes d’être lues, au moins en omettent-elles presque toujours les plus basses et moins illustres circonstances, d’où vient que le reste ne paraît pas tel qu’il est, et que ceux qui règlent leurs mœurs par les exemples qu’ils en tirent sont sujets à tomber dans les extravagances des paladins de nos romans et à concevoir des desseins qui passent leurs forces.

24. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Mais n’avez-vous pas trouvé jolies les cinq ou six fables de La Fontaine qui sont dans un des tomes que je vous ai envoyés ? […] Nous en trouvons un bel exemple dans la fable intitulée : le Savetier et le Financier. […] La fable le Savetier et le Financier est charmante de naïveté. […] La Fontaine, Livre VIII, Fable ii. […] La Fontaine, livre IX, fable iv.

25. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

La composition des fables eut pour premiers auteurs Épicharme et Phormis. […] Ainsi donc le principe, et comme l’âme de la tragédie, c’est la fable. […] Parmi les fables, les unes sont simples et les autres complexes ; et, en effet, les actions, dont les fables sont des imitations, se trouvent précisément avoir (l’un ou l’autre de) ces caractères. […] Il y a donc, à cet égard, deux parties dans la fable : la péripétie et la reconnaissance. […] Il faut prendre la fable telle qu’on la trouve et faire un bon emploi de la tradition.

26. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Argument analytique de la Poétique d’Artistote. » pp. -

Des qualités de la fable par rapport aux personnes. […] Continuation du même sujet : de l’événement tragique dans la fable.

27. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

Je ne leur pardonne qu’une espèce d’erreurs scientifiques, celles que consacre la fable ou le préjugé populaire ; car eux aussi sont du peuple. […] Personne ne croit assurément qu’une rivière, une fois mêlée à l’Océan, puisse y conserver la douceur et la limpidité de ses eaux ; mais dès que la fable a doué la fontaine Aréthuse de ce privilége, il est permis à Voltaire de dire à propos de Mornay, resté pur et intègre au milieu de la corruption des cours : Relie Aréthuse, ainsi ton onde fortunée Roule au sein furieux d’Amphitrite étonnée Un cristal toujours pur et des flots toujours clairs Que jamais ne corrompt l’amertume des mers. […] Il va de soi qu’il ne s’agit pas ici des allégories de cette espèce, pas plus que de l’apologue ou de la fable ; ce sont là des genres de composition et non des ligures de style. […] Il en est qui appelent mythologisme les allégories tirées de la fable païenne ; mais donne-t-on un nom spécial à celles que fournissent l’Écriture sainte, l’histoire naturelle, les sciences, la société, etc. ? […] Je ne sais si l’habitude de personnification et d’allégorie, qui est la nature même de la fable, n’a pas entraîné parfois la Fontaine à donner la vie, le sentiment, jusqu’aux mœurs de la civilisation à des êtres si essentiellement matériels et passifs, que nous faisons de vains efforts pour nous prêter à l’illusion.

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