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178. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre IV. Continuation du même sujet. Historiens latins. »

Comptez-moi, quand je ne serai plus, au nombre des heureux ; et faites voir, par vos actions, comme par vos discours, que vous croyez que je le suis en effet. […] J’ai toujours cru voir mes forces augmenter avec le nombre de mes années, en sorte que, dans ma vieillesse même, je ne me suis senti ni moins fort, ni moins vigoureux qu’aux jours même de ma jeunesse. […] Si je lègue à votre frère une autorité plus étendue, avec le titre de roi, je crois vous assurer une position plus douce et plus tranquille. […] Car vous ne croyez pas, sans doute, que tout mon être sera anéanti, au moment où je cesserai de vivre. […] Je n’ai jamais pu croire non plus qu’elle perde sa faculté de raisonner, lorsqu’elle vient à se séparer d’un être incapable de raisonnement.

179. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre I. — Défauts et qualités de la phrase »

L’obscurité dépend encore de ce qu’on veut parfois paraître fin, délicat, profond, mystérieux même ; on croit ainsi éblouir le vulgaire, souvent disposé à admirer ce qu’il n’entend pas. […] Ex : Je crois de bien faire, pour : Je crois bien faire ; Je suis froid, pour : J’ai froid. […] Son âme, que l’on croyait subjuguée par la mollesse et les plaisirs, se déploie, s’affermit et s’éclaire à mesure qu’il a besoin de régner. […] Il ne faut pas croire cependant que ces deux styles ne puissent pas s’allier ; au contraire, on doit s’exercer à les mélanger avec art et discernement.

180. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVII. les qualités essentielles du style. — propriété, précision, naturel  » pp. 230-239

Le passage de la Bruyère cité plus haut prouve que cet écrivain, si délicat en fait d’expressions, ne le croyait pas. […] M. de la Rochefoucauld crut faire le plus grand éloge de madame de la Fayette en créant pour elle cette expression : C’est une femme vraie. […] Croyez-vous que l’emphase, le faux brillant, la délicatesse outrée, la prétention, ce que les Grecs nommaient cacozelia, accusent une force réelle ?

181. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Prosper Mérimée. Né en 1803. » pp. 558-565

On croit en eux, parce qu’ils croient en eux-mêmes, parce qu’ils parlent et agissent, sans songer au spectateur qui les regarde, qui les écoute. […] Oreste, que sa sœur Électre croyait mort, reparait, entend ses plaintes et s’écrie : «  Oreste.

182. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre premier. De l’invention. »

Si vous me dites des choses tellement impossibles à croire, que votre fiction choque toutes les notions que j’ai du naturel et du vrai, comment voulez-vous que je puisse vous suivre ? […] II ne faut pas qu’on puisse croire qu’il est capable de tromper. […] Paraissez affectionné pour ceux qui vous écoutent ; qu’ils croient que vous les aimez et que vous prenez à cœur leurs intérêts. […] Je crois qu’il est plus facile de faire passer quelqu’un de la haine à l’amour, ou de l’amour à la haine, que de vaincre l’indifférence, cet état passif de l’âme, qu’aucun aiguillon ne peut faire sortir de sa torpeur habituelle.

183. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

croyons dans l’avenir. […] Le dos courbé, le front touchant presque au Gradus, Je croyais (car toujours l’esprit de l’enfant veille) Ouïr confusément, tout près de mon oreille, Les mots grecs et latins, bavards et familiers, Barbouillés d’encre, et gais comme des écoliers, Chuchoter, comme font les oiseaux dans une aire8, Entre les noirs feuillets du lourd dictionnaire9. […] La résignation chrétienne Je viens à vous, Seigneur, père auquel il faut croire ;   Je vous porte, apaisé, Les débris de ce cœur tout plein de votre gloire,   Que vous avez brisé6. […] On croirait entendre ici un poëte d’un âge austère et croyant, du xvii e siècle.

184. (1862) Cours complet et gradué de versions latines adaptées à la méthode de M. Burnouf… à l’usage des classes de grammaire (sixième, cinquième, quatrième) pp. -368

Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.

185. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre quatrième. De la disposition oratoire, ou de l’Ordre mécanique du discours. — Chapitre premier. »

Il s’agissait de la loi agraire, proposée par ce Rullus, alors tribun du peuple ; et c’est devant le peuple, que Cicéron vient combattre un projet si propre à séduire une multitude toujours facile à égarer, quand on flatte ce qu’elle croit ses intérêts. […] Malgré tant de précautions si adroitement prises, l’orateur ne se croit pas assez maître encore des esprits de ses auditeurs, et il termine son exorde, en déclarant qu’il va exposer les motifs de son opinion, mais que s’ils paraissent insuffisants à ceux qui l’écoutent, il est tout prêt à renoncer à son avis, pour adopter celui du plus grand nombre. […] Mais il faut observer que cette chaleur même doit être subordonnée à la raison, et que celui qui s’y livrerait inconsidérément pourrait bien étonner un moment, mais ne persuaderait personne, parce qu’il faut que l’esprit soit convaincu, pour que le cœur se laisse persuader ; et que la règle générale est que : L’esprit n’est point ému de ce qu’il ne croit pas, (Boileau).

186. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre premier. De la lettre. »

Cela n’est pas difficile ; les hommes ne sont que trop disposés à croire à l’ existence de leur mérite, et quand ils obtiennent une faveur, ils s’imaginent que rien n’est plus naturel, et qu’ils reçoivent la récompense due à leurs services. […] On fera bien de réduire à sa juste valeur le bienfait accordé, et de laisser croire que le mérite du protégé est encore au-dessus de ce qu’on a fait pour lui. […] Levasseur, Je ne me plains pas encore de vous : car je crois bien que c’est tout au plus si vous avez maintenant reçu ma première lettre ; mais je ne vous réponds pas que dans huit jours je ne commence à gronder si je ne reçois pas du vos nouvelles.

187. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Thiers. Né en 1797. » pp. 513-521

Je le crois, et je dis tout de suite que, dans mon opinion, cette qualité c’est l’intelligence. […] On lui envoie une seconde armée sous les ordres de Wurmser ; il ne peut la battre qu’en se concentrant rapidement, et en frappant alternativement chacune de ces masses isolées ; en homme résolu, il sacrifie le blocus de Mantoue, écrase Wurmser à Lonato, à Castiglione, et le rejette dans le Tyrol ; Wurmser est renforcé de nouveau, comme l’avait été Beaulieu ; Bonaparte le prévient dans le Tyrol, remonte l’Adige, culbute tout devant lui à Roveredo, se jette à travers la vallée de la Brenta, coupe Wurmser qui croyait le couper lui-même, le terrasse à Bassano, et l’enferme dans Mantoue. […] Dès cet instant, on crut la conquête de l’Italie définitive.

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