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138. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

C’est faute de plan, c’est pour n’avoir pas assez réfléchi sur son objet, continue le même écrivain, que l’on se trouve embarrassé et que l’on ne sait par où. commencer à écrire. […] Commençons par le parallèle du sage et de l’insensé, tel qu’il est tracé dans les Écritures : Stultus à fenestrâ respiciet in domum ; vir autem eruditus foris stabit. […] La brièveté de la narration consiste, non pas précisément à raconter le fait en peu de mots, mais à ne rien dire d’inutile, et à commencer et à finir où il convient. […] Cette manière de commencer un récit demande beaucoup d’habileté et d’art, parce qu’elle a l’obscurité à redouter. […] Une réponse doit être analogue, soit pour le fond, soit pour la forme, à la lettre qui la détermine, puisqu’elle est la continuation de l’entretien que la lettre a commencé.

139. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre VII. Satire. »

À Rome, la satire commença aussi sur le théâtre, dans les vers fescenniens.

140. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

Le repos du premier hémistiche ne doit pas être aussi sensible que celui du second ; il suffit qu’il n’y ait pas une liaison nécessaire entre la syllabe qui finit le premier hémistiche et celle qui commence le second. […] Pour qu’il y ait rime féminine, il faut que la consonnance commence à la pénultième, c’est-à-dire qu’on ne doit pas avoir égard à la syllabe ou à la lettre muette, et qu’en la supprimant mentalement, il reste encore une rime masculine suffisante et régulière. […] — La rime riche est celle qui commence au moins à la pénultième dans le vers masculin, et à l’anté-pénultième dans le vers féminin. […] Le poète est libre de commencer sa composition, ou par une rime masculine, ou par une rime féminine. […] Il y a enjambement, lorsque le sens commencé dans un vers ne se complète que dans une partie du vers suivant.

141. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE III. De la disposition des mots qui composent le discours. » pp. 78-143

Il n’est guère possible qu’une chose aille au cœur, quand elle commence par choquer l’oreille, qui en est comme le vestibule et l’entrée. […] Les deux premières propositions commencent par les corrélatifs cùm… tùm… Nous avons vu la raison de cette élégance, à l’article des conjonctions. […] Il est donc essentiel, avant de commencer une composition, de se faire une juste idée du sujet que l’on traite. […] Mais au dessus du centième, on commence par le nombre le plus grand. […] L'épithète purpureus, qui commence le premier vers, est choisie avec goût ; elle a rapport au sang qui jaillit du cœur d’ Euryale.

142. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Chapitre II. Moyens de se préparer à la composition. »

« C’est, dit Buffon, pour n’avoir pas assez réfléchi sur son sujet qu’on se trouve embarrassé, et qu’on ne sait par où commencer à écrire. […] Pour peu qu’il soit compliqué, il est bien rare qu’on puisse l’embrasser d’un coup d’œil, ou le pénétrer en entier d’un seul et premier effort : on ne peut donc trop s’en occuper ; c’est le seul moyen d’affermir, d’étendre et d’élever ses pensées : plus on leur donnera de substance et de force par la méditation, plus il sera facile de les réaliser ensuite par l’expression. » On peut être embarrassé de commencer son travail, soit parce qu’on entrevoit à la fois un grand nombre d’idées, soit parce que le sujet paraît aride, difficile, et qu’on ne trouve rien à dire.

143. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre II. De l’Éloquence. » pp. 318-338

Ce discours un peu fort         Doit commencer à vous déplaire. […] « Je suppose que ce soit ici notre dernière heure à tous ; que les cieux vont s’ouvrir sur nos têtes ; que le temps est passé, et que l’éternité commence ; que Jésus-Christ va paraître, pour nous juger selon nos œuvres, et que nous sommes tous ici, pour attendre de lui l’arrêt de la vie ou de la mort éternelle.

144. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Sévigné 1626-1696 » pp. 52-64

Je suis tellement éperdue de la nouvelle de la mort très-subite de M. de Louvois, que je ne sais par où commencer pour vous en parler1. […] Nicole, était si étendu, qui était le centre de tant de choses ; que d’affaires, que de desseins, que de projets, que de secrets, que d’intérêts à démêler, que de guerres commencées, que d’intrigues, que de beaux coups d’échecs à faire et à conduire !

145. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — De Maistre, 1753-1821 » pp. 377-387

Déjà, dans le règne végétal, on commence à sentir la loi ; depuis l’immense catalpa1 jusqu’au plus humble graminée2, combien de plantes meurent, et combien sont tuées ! […] Depuis cinquante années qu’en commençant sa propre transformation, elle a commencé le rajeunissement de toutes les sociétés vieillies, la France semble avoir fait deux parts égales de sa tâche et de son temps.

146. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Silvestre de Sacy. Né en 1801. » pp. 522-533

Les chefs-d’œuvre qu’elle a produits vivront à jamais ; il n’en paraîtra plus d’autres, à moins d’un de ces grands renouvellements du monde qui commencent par la barbarie pour revenir, après de longs siècles de ténèbres, à l’âge du goût privilégié et des littératures d’élite. […] Une nouvelle littérature commence, qui déjà remplace à peu près et bientôt remplacera entièrement l’âge classique, littérature appropriée à notre temps et à nos mœurs, expression de la démocratie, mobile comme elle, violente dans ses tableaux, hardie ou négligée dans les mots, plus soucieuse du succès actuel que de la renommée à venir, et se résignant de bonne grâce à vivre moins longtemps pourvu qu’elle vive davantage dans l’heure qui passe ; féconde et inépuisable dans ses œuvres, capable de fournir à la consommation de tout un peuple, renouvelant sans cesse ses formes et essayant de toutes, voyant naître et mourir en un jour ses réputations les plus brillantes ; mais aussi riche, plus riche peut-être en talents divers que tous les siècles qui l’ont précédée !

147. (1881) Rhétorique et genres littéraires

On distingue deux principes dans la versification latine : 1° la césure (cædere, couper), syllabe longue qui finit un mot et commence un pied ; 2° l’Élision (elidere, briser, annuler), qui est la suppression d’une syllabe à la fin d’un mot. […] Il est tout entier écrit sur deux rimes et commence par deux vers destinés à revenir plusieurs fois comme refrain, alternativement ; le premier vers d’abord ; le second ensuite jusqu’à la fin du poème. […] Le triolet commence habituellement par un vers masculin ; mais le mélange des rimes n’est pas déterminé. […] Ces trois couplets en vers de huit, de dix ou de douze syllabes à volonté, pouvant commencer par un vers masculin ou par un vers féminin, doivent être égaux pour le nombre des vers et l’entrelacement des rimes. […] L’envoi commence par les mots : Prince, princesse, roi, reine, sire, etc. car ce poème fut d’abord composé en l’honneur des rois et des seigneurs ; c’est l’origine de son nom.

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