Chant II (fragments). […] il arrive au tombeau, Plus faible, plus enfant qu’il ne l’est au berceau La mort, du coup fatal, frappe enfin l’édifice : Dans un dernier soupir achevant son supplice, Lorsque vide de sang le cœur reste glacé, Son âme s’évapore, et tout l’homme est passé. » Sur la foi de tes chants, ô dangereux poëte ! […] Heureuse imitation d’Horace, qui a dit du soleil, Aliusque et idem nasceris , v. 10 et 11 du Chant séculaire. […] On trouvera au chant III de ce poëme un tableau bien tracé, d’après Lucrèce, Virgile et Manilius, de la naissance et du développement des arts parmi les hommes. […] Le poëme entier est composé de six chants ; et il faut avouer que, vers la fin, la marche de l’auteur se ralentit et s’affaiblit un peu.
Dans l’origine, les chants de ces chœurs, qui étaient des dithyrambes ou chants lyriques, n’étaient accompagnés d’aucune action, dans le sens que nous donnons, aujourd’hui à ce mot. […] Enfin, ce récit fut divisé en plusieurs parties, pour couper plusieurs fois le chant et augmenter le plaisir de la variété. […] Ce chant ne peut donc être placé que dans les endroits où le personnage se livre aux transports d’une passion douce ou violente. […] Ce genre tient à la comédie par l’intrigue et les personnages, et à l’opéra par le chant dont il est mêlé. […] Un chant ne peut plaire s’il est monotone.
La fauvette à tête noire est de toutes les fauvettes celle qui a le chant le plus agréable et le plus continu : il tient un peu de celui du rossignol, et l’on en jouit plus longtemps ; car, plusieurs semaines après que ce chantre du printemps s’est tu, l’on entend les bois résonner partout du chant de ces fauvettes ; leur voix est facile, pure et légère, et leur chant s’exprime par une suite de modulations peu étendues, mais agréables, flexibles et nuancées : ce chant semble tenir de la fraîcheur des lieux où il se fait entendre ; il en peint la tranquillité, il en exprime même le bonheur : car les cœurs sensibles n’entendent pas sans une douce émotion les accents inspirés par la nature aux êtres qu’elle rend heureux.
Si la nature, si les monuments du passé, tels que les tombeaux, les ruines, sont des sujets très propres à faire naître l’inspiration, que sera-ce quand le poète prendra pour sujet de ses chants Dieu lui-même, ses perfections, sa grandeur, sa majesté, ses bienfaits ? […] Les hymnes hébraïques sont surtout sublimes ; le cantique de Moïse, après le passage de la mer Bouge, est un chef-d’œuvre ; les chants de David respirent une onction touchante ; tonte la Bible est un élan poétique d’adoration et de reconnaissance. Les autres langues anciennes nous ont conservé moins fidèlement leurs chants pieux.
Aux fêtes de Bacchus, on sacrifiait un bouc à ce dieu ; et pendant ce sacrifice, le peuple et les prêtres chantaient à sa gloire des hymnes, que la victime fit nommer tragédie, c’est-à-dire chant du bouc. […] Cette tentative fut approuvée ; et enfin le récit fut divisé en plusieurs parties pour couper plusieurs fois le chant, et augmenter le plaisir de la variété. […] Mais ce n’est pas là précisément une comédie à couplets ou à ariettes : on donne ce nom à des pièces où le chant et la musique sont introduits pour le plaisir qu’ils font, et non parce que la suite des faits les appelle. […] Depuis, on a jeté des couplets dans toute la pièce, sans aucune nécessité, mais seulement parce que le chant fait plaisir aux spectateurs. […] Ensuite, la musique qu’exprime la première partie du mot (mélos) n’est pas le chant qui se mêle dans la pièce : c’est surtout la musique de l’orchestre qui se fait entendre dans l’ouverture et au commencement de toutes les scènes.
Le Lutrin1 Chants II et III (fragments). […] « Il faut, observe Daunou, que cet épisode de la Mollesse soit d’une beauté suprême, pour se faire tant admirer dans ce grand nombre de morceaux achevés et de vers immortels. » — Quelques-uns des traits que ce passage renferme ont été imités par Voltaire, chant IX de la Henriade ; et ce n’est certes pas le seul endroit où il a rendu hommage à Boileau en l’imitant. […] Hémistiche emprunté par Boileau à Chapelain : il se trouve dans le VIIIe chant de son poëme sur la Pucelle d’Orléans. […] « Les quatre premiers chants duLutrin, a dit M. […] La difficulté de ce genre consiste dans la variété même des couleurs qu’il emploie : car il faut, dans leur mélange, un parfait accord que le talent le plus flexible ne peut espérer, s’il n’est dirigé par un goût exquis. » — Ajoutons que le cinquième chant, qui renferme une très-amusante description de combat et le portrait de la Chicane, n’est nullement indigne de ceux qui le précèdent.
leur voix, leur aspect me rassure : Leur chant mélodieux assoupit ma blessure. […] Elle réunissait les deux voix de soprano aigu et de contralto, et produisait une indicible impression par l’énergie de son chant dramatique. […] Tout bruit modulé n’est pas un chant, et toutes les voix qui exécutent de beaux airs ne chantent pas. Le chant doit produire de l’enchantement.
C’était même le chant consacré aux grands événements, aux nobles infortunes, aux tristes amours ; plus tard, nos vieux auteurs s’avisèrent de croiser des vers très petits avec d’autres plus grands, comme dans l’exemple suivant ; et ils donnèrent à cette combinaison le nom de lai. […] La ballade, le chant royal. […] Le chant royal est une ballade de grande dimension et d’un caractère élevé.
C’est un fond de concert qui fait ressortir les chants éclatants des oiseaux, comme la douce verdure est un fond de couleurs sur lequel se détache l’éclat des fleurs et des fruits. […] N’accompagnez de vos religieux murmures que les chants des oiseaux ou les doux entretiens des amis qui veulent se reposer sous vos ombrages1. […] Il semble que ces enfants de l’air soient nés pour danser ; ils font aussi entendre, au milieu de leur bal, des espèces de chants.
D’abord il frappe l’écho des brillants éclats du plaisir : le désordre est dans ses chants : il saute du grave à l’aigu, du doux au fort : il fait des pauses ; il est lent, il est vif : c’est un cœur que la joie enivre, un cœur qui palpite sous le poids de l’amour. […] Le chant est aussi souvent la marque de la tristesse que de la joie : l’oiseau qui a perdu ses petits chante encore ; c’est encore l’air du bonheur qu’il redit, car il n’en sait qu’un ; mais, par un coup de son art, le musicien n’a fait que changer la clef 1 et la cantate du plaisir est devenue la complainte de la douleur. […] Seul il est créateur ; seul il varie, enrichit, amplifie son chant, y ajoute des chants nouveaux.