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199. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des figures » pp. 324-354

Une prosopopée classique est celle de Rousseau, dans son Discours sur les arts et les lettres : « O Fabricius ! […] Souvent, comme Socrate, il emprunte ses rapprochements aux arts, aux métiers, aux détails familiers de la vie. […] Nous y a-t-on vus exciter les passions du peuple par des discours bien féroces et des motions bien incendiaires ; le flatter pour usurper sa faveur, et le précipiter dans un abîme de misères, en le poussant à des excès destructeurs du commerce, des arts et de l’industrie ? 

200. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — Chapitre II. Du genre pastoral » pp. 96-112

L’art de bien décrire ce lieu est une partie considérable du mérite de la pastorale. […] Cet esprit peut même être orné de certaines connaissances, mais toutes relatives à l’art champêtre, à la culture des terres et des fruits, aux maladies des troupeaux, à la qualité des pâturages, à l’influence des vents et des astres. […] Le caractère et le style de la pastorale sont bien tracés par Boileau dans son Art poétique.

201. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre VI. D’Aguesseau et Séguier. »

» On ne séparait point autrefois deux sciences qui, par leur nature, sont inséparables : le philosophe et l’orateur possédaient en commun l’empire de la sagesse ; ils entretenaient un heureux commerce, une parfaite intelligence entre l’art de bien penser et celui de bien parler ; et l’on n’avait pas encore imaginé cette distinction injurieuse aux orateurs, ce divorce funeste à l’éloquence, des expressions et du sentiment, de l’orateur et du philosophe ». […] C’est là qu’il pèse scrupuleusement jusques aux moindres expressions, dans la balance exacte d’une juste et savante critique : c’est là qu’il ose retrancher tout ce qui ne présente pas à l’esprit une image vive et lumineuse ; qu’il développe tout ce qui peut paraître obscur à un auditeur médiocrement attentif ; qu’il joint les grâces et les ornements â la clarté et à la pureté du dicours ; qu’en évitant la négligence, il ne fuit pas moins l’écueil également dangereux de l’affectation ; et que, prenant en main une lime savante, il ajoute autant de force à son discours, qu’il en retranche de paroles inutiles ; imitant l’adresse de ces habiles sculpteurs qui, travaillant sur les matières les plus précieuses, en augmentent le prix à mesure qu’ils les diminuent, et ne forment les chefs-d’œuvre les plus parfaits de leur art, que par le simple retranchement d’une riche superfluité ».

202. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre VI. » pp. 89-94

Aristote trouve ici un commentateur inattendu : « La vérité du théâtre et le rigorisme du vêtement sont-ils aussi nécessaires à l’art qu’on le suppose ? […] Cette correction dans la représentation de l’objet inanimé, est l’esprit des arts de notre temps : elle annonce la décadence de la haute poésie et du vrai drame, etc. » (Chateaubriand, Mémoires d’Outre-Tombe, IVe vol., 1802.)

203. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Malherbe. (1555-1628.) » pp. 160-164

Villon sut le premier, dans ces siècles grossiers, Débrouiller l’art confus de nos vieux romanciers, etc. […] Cette rime était bonne au dix-septième siècle, pour l’oreille comme pour les yeux, à raison de la prononciation semblable des deux mots françois et lois. — Voyez la citation dans le premier chant de l’Art poétique.

204. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Courier 1773-1825 » pp. 238-242

Peu de matière et beaucoup d’art, voilà le secret de son talent. […] Remarquez-y l’art de choisir les détails qui préparent l’aventure sombre, et rendent les craintes vraisemblables jusqu’au dénoûment plaisant qui est un éclat de rire.

205. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Nisard Né en 1806 » pp. 296-300

Moraliste pénétrant, il excelle aussi dans l’art de peindre les traits d’un caractère et d’un esprit. […] Son style serré, savant et fin unit la correction à l’agrément, l’art des nuances à la solidité, l’ingénieux au judicieux.

206. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur les extraits des problèmes » pp. -144

C’est ainsi que, dans les idées des anciens, et particulièrement d’Aristote, toute obligation et toute rétribution attachée à la pratique d’un art le rend par cela même βάναυσον, c’est-à-dire indigne d’un homme libre. […] Remarquez la justesse élégante de cette observation d’Aristote, qui se rencontre avec Horace, Art poétique, v. 193 et suiv. 

207. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VIII. Petites pièces anciennes. »

On attribuait autrefois beaucoup de valeur au sonnet ; tout le monde sait le jugement qu’en porte Boileau dans son Art poétique, et qui se termine par ce vers : Un sonnet sans défaut vaut seul un long poème. […] Les mains d’un artisan71, au labeur obstinées, D’un pénible travail font en plusieurs années Un portrait qui ne peut ressembler qu’un instant ; Mais toi, peintre brillant, d’un art inimitable Tu fais sans nul effort un ouvrage inconstant, Qui ressemble toujours et n’est jamais semblable.

208. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voiture, 1598-1648 » pp. 21-25

Toutefois, bien qu’il ait « placé sa fortune en viager1 », on ne saurait lui refuser la grâce, le caprice, l’étincelle, le don de l’à-propos, l’art de rendre des riens agréables. […] Cette même tête qui nous a enfanté Pallas armée nous la rendra avec son olive paisible, douce, savante, et suivie de tous les arts qui marchent d’ordinaire avec elle.

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