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143. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre IV. Beautés morales et philosophiques. »

Aussi, après avoir successivement parcouru tout ce qui peut faire sur la terre la gloire, le plaisir ou le bonheur de l’homme ; après avoir vu que toutes ces prérogatives brillantes se réduisaient au même néant : Omnia vanitas , il trouve cependant une exception à cette grande vanité des choses terrestres ; et cette exception, toute philosophique (dans le sens où la philosophie est la sagesse), établit d’un seul trait toute la différence qui existe en effet entre ce qu’un Dieu a dicté, et ce que l’homme imagine. […] Une seule, qui les renferme toutes par son importance : Craignez Dieu et suivez sa loi ; car voilà tout l’homme : Deum time, et mandata ejus observa ; hoc est enim omnis homo (c. 12. v. 13). […] Dieu nous donna des biens ; il veut qu’on en jouisse ; Mais n’oubliez jamais leur cause et leur auteur. […] Mais il n’en est point ainsi : « Souvenez-vous de votre créateur, dans les jours de votre jeunesse, dit l’Ecclésiaste, avant que votre poussière retourne à la terre, d’où elle est sortie, et que votre âme revienne au Dieu qui vous l’a donnée ». […] Mais qu’on relise avec attention ces belles descriptions qui nous enchantent, où trouvera-t-on le rapport moral et religieux qui fait un tout si sublime du grand système de la nature, parce qu’il en attache toutes les parties d’un seul et même principe, la présence et l’action d’un Dieu, que cet heureux cultivateur retrouve et adore partout : Tantôt dans ses guérets, tantôt dans son bercail, Il rend hommage au ciel des fruits de son travail.

144. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Notions préliminaires. »

On ne pourrait jamais faire entrer dans un vers ces mots, loi évangélique, Dieu immuable, vérité éternelle, vrai honneur, foi assurée, etc. […] Que pourront vos ligues formées Contre le bonheur de nos jours, Quand le bras du Dieu des armées S’armera pour notre secours. ———————————                   Ô bien heureux mille fois                   L’enfant que le Seigneur aime ;         Qui de bonne heure entend sa voix,     Et que ce Dieu daigne instruire lui-même ! […]             Ton Dieu n’est plus irrité : Réjouis-toi, Sion, et sors de la poussière ; Quitte les vêtements de ta captivité,             Et reprends ta splendeur première. […] Le Soleil est un Dieu monté sur un char étincelant, que traînent des chevaux immortels, qui vomissent la flamme.

145. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre VI. Sixième espèce de mots.  » pp. 38-40

. — Le Participe est un mot qui tient du verbe et de l’adjectif, comme aimant, aimé : il tient du verbe, en ce qu’il en a la signification et le régime : aimant Dieu, aimé de Dieu ; il tient aussi de l’adjectif, en ce qu’il qualifie une personne ou une chose, c’est-à-dire qu’il en marque la qualité.

146. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IX. De l’élégie. »

Pour être morale et consolatrice, l’élégie ne doit pas s’enfoncer dans le désespoir, mais elle doit élever son regard vers le ciel et aspirer à Dieu. […] Là, ce n’est plus le langage humain, c’est Dieu lui-même qui parle par les prophètes ; c’est lui qui met dans la bouche de David l’expression la plus vraie et la plus touchante de la douleur de l’âme, tempérée par les élans de la foi et de l’espérance religieuse : telle est entre autres le psaume qui chante la captivité de Babylone (Super flumina Babylonis), et que Chateaubriand appelle le plus beau des cantiques sur l’amour de la patrie .

147. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIX. des qualités accidentelles du style. — noblesse, richesse, énergie, sublime  » pp. 257-273

Ni les sables brûlants, ni les déserts, ni les montagnes, ni la distance des lieux, ni les tempêtes, ni les écueils de tant de mers, ni l’intempérie de l’air, ni le milieu fatal de la ligne où l’on découvre un ciel nouveau, ni les flottes ennemies, ni les côtes barbares ne peuvent arrêter ceux que Dieu envoie. […] ton Dieu régnera sur toi !  […] Dieu seul est toujours le même, et ses années ne finissent point ; le torrent des âges et des siècles coule devant ses yeux ; et il voit avec un air de vengeance et de fureur de faibles mortels, dans le temps même qu’ils sont entraînés par le cours fatal, l’insulter en passant, profiter de ce seul moment pour déshonorer son nom, et tomber au sortir de là entre les mains éternelles de sa colère et de sa justice. » Massillon a présenté deux fois la même idée à peu près dans les mêmes termes, dans un des sermons du Grand Carême, et dans le Discours prononcé une bénédiction des drapeaux du régiment de Catinat. […] Le sublime, c’est Dieu, l’éternité, l’océan, la nuit dans les plaines immenses, ou les glaciers des Alpes resplendissant au soleil, opposés à l’humanité si chétive et si bornée, et capable pourtant, en dépit de son infirmité, de sentir une telle grandeur ; c’est aussi le courage, le dévouement, la générosité, la grandeur d’âme extrêmes de quelques-uns, opposés à la crainte, à l’amour de la vie et de la personnalité, à la répulsion instinctive de la douleur et du sacrifice, communs à l’humanité si égoïste, et à laquelle pourtant, en dépit de son égoïsme, appartiennent ces âmes d’élite.

148. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Michel de Montaigne, 1533-1592 » pp. -

Arrivés qu’ils furent, il fit dire la messe en sa chambre, et comme le prestre estoit sur l’élévation du Corpus Domini, ce pauvre gentilhomme s’eslance au moins mal qu’il peut, comme à corps perdu sur son lict, les mains joinctes, et en ce dernier acte rendit son esprit à Dieu : qui fut un beau miroir de l’intérieur de son âme. » Nous n’aurons pas l’impertinence de juger en quelques mots un tel homme, et un tel écrivain. […] Dieu en chasse loing nos diuisions8 : entiere9 et vnie, ie la trouue deffendue de toute autre violence. […] Le bon pere que Dieu me donna, qui n’a de moy que la recognoissance de sa bonté, mais certes bien gaillarde2, m’envoya, dez le berceau, nourrir à un pauvre village des siens3, et m’y tint autant que je feus en nourrice, et encores au delà ; me dressant à la plus basse et commune façon de vivre : magna pars libertatis est bene moratus venter 4. […] …………… C’est elle qui revêt d’une indomptable force Vos fils, durs à la neige, insensibles au feu ; Par elle vous gardez, sous une rude écorce, Les tendresses du cœur et la croyance en Dieu.

149. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Molière, 1622-1673 » pp. 43-55

La philosophie est un présent du ciel ; elle nous a été donnée pour porter nos esprits à la connaissance d’un Dieu par la contemplation des merveilles de la nature ; et pourtant on n’ignore pas que souvent on l’a détournée de son emploi, et qu’on l’a occupée publiquement à soutenir l’impiété. […] J’avoue qu’il y a des lieux qu’il vaut mieux fréquenter que le théâtre ; si l’on veut blâmer toutes les choses qui ne regardent pas directement Dieu et notre salut, il est certain que la comédie en doit être, et je ne trouve point mauvais qu’elle soit condamnée avec le reste ; mais, supposé, comme il est vrai, que les exercices de la piété souffrent des intervalles, et que les hommes aient besoin de divertissement, je soutiens qu’on ne leur en peut trouver un qui soit plus innocent que la comédie. […] Dieu me damne ! […] Quand Dieu ne vous a pas donné la connaissance d’une chose, n’apprêtez point à rire à ceux qui vous entendent parler ; et songez qu’en ne disant mot on croira peut-être que vous êtes d’habiles gens.

150. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Qu’importe que Dérar soit mort, leur dit Rasi, l’un de leurs capitaines, Dieu est vivant et vous regarde ; et il les ramène au combat. […] En faisant le rapprochement indiqué plus haut, il est facile de voir que l’idée de Dieu et celle d’adorer, conviennent l’une et l’autre à l’idée d’être tout-puissant ; car Dieu est lui-même l’être tout-puissant, et l’être tout-puissant a des droits à nos adorations et à nos hommages. Je conclus donc qu’elles ont du rapport entre elles, et par conséquent, j’affirme que Dieu doit être adoré. […] Voici comment Massillon prouve aux princes qu’ils se doivent aux peuples qu’ils gouvernent : « Toute puissance vient de Dieu, et tout ce qui vient de Dieu n’est établi que pour l’utilité des hommes. […] Si Dieu en élève quelques-uns, c’est donc pour être l’appui et la ressource des autres.

151. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voltaire, 1694-1778 » pp. 253-281

Voir d’un même œil la couronne et les fers, la santé et la maladie, la vie et la mort ; faire des choses admirables et craindre d’être admiré ; n’avoir dans le cœur que Dieu et son devoir ; n’être touché que des maux de ses frères ; être toujours en présence de son Dieu ; n’entreprendre, ne réussir, ne souffrir, ne mourir que pour lui : voilà Saint Louis, voilà le héros chrétien ; toujours grand et toujours simple, toujours s’oubliant lui-même1. […] Il me paraît toujours absurde de faire dépendre l’existence de Dieu d’a plus b divisé par z. […] Dieu a mis à notre portée tout ce qui est nécessaire pour nos moindres besoins ; la certitude de son existence est notre besoin le plus grand. […] Ce pauvre petit arrive je ne sais comment ; il est à la garde de Dieu. […] Pour Dieu, daignez vous en informer ; envoyez-le-nous de panier en panier ; vous ferez une bonne œuvre J’aime mieux élever un Pichon que servir un roi, fût-ce le roi des Vandales. » 2.

152. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Mignet. Né en 1796. » pp. 504-512

Les anciennes sciences s’étendent et s’appliquent ; des sciences nouvelles s’élèvent ; on pénètre dans les plus profondes obscurités de la terre, et l’on va y découvrir les premières ébauches de la création et les plus anciennes œuvres de Dieu. […] C’est par ce côté du bon sens, de l’honnêteté, du dévouement, qu’il peut apprendre à tous ceux qui liront sa vie à se servir de l’intelligence que Dieu leur a donnée pour éviter les égarements des fausses idées ; des bons sentiments que Dieu a déposés dans leur âme, pour combattre les passions et les vices qui rendent malheureux et pauvre.

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