Malgré la différence que nous venons d’établir, et qui existe réellement entre notre barreau et celui des anciens, il ne faut pas croire cependant que l’éloquence y doive être constamment étrangère : il y a longtemps que les Patru, les Cochin et d’autres avocats célèbres, ont su prouver le contraire.
Il est étranger à l’art.]
On imite souvent, même sans s’en apercevoir, et on néglige ses propres biens pour des biens étrangers, qui d’ordinaire ne nous conviennent pas.
Vous passez pour un prodige, et je ne doute pas que l’Espagne ne se trouve un jour aussi vaine6 de vous avoir produit, que la Grèce d’avoir vu naître ses sages7 » Ces paroles furent suivies d’une nouvelle accolade8 qu’il me fallut essuyer, au hasard d’avoir le sort d’Anthée9 Pour peu que j’eusse eu d’expérience, je n’aurais pas été la dupe de ses démonstrations ni de ses hyperboles ; j’aurais bien connu à ses flatte ries outrées que c’était un de ces parasites1 que l’on trouve dans toutes les villes, et qui, dès qu’un étranger arrive, s’introduisent auprès de lui pour remplir leur ventre2 à ses dépens ; mais ma jeunesse et ma vanité m’en firent juger tout autrement.
La terre, oui, la terre entière est la tombe des grands hommes, et ce n’est pas seulement dans leur patrie que des colonnes et des inscriptions publient leur gloire : gravé dans tous les cœurs, bien mieux que sur la pierre, leur nom pénètre jusque dans les contrées étrangères.
« Ce fut le 8 juillet de l’année 1709 que se donna cette bataille décisive de Pultava, entre les deux plus singuliers monarques qui fussent alors dans le monde ; Charles XII, illustre par neuf années de victoires ; Pierre Alexiowitz, par neuf années de peines prises pour former des troupes égales aux troupes suédoises ; l’un glorieux d’avoir donné des états, l’autre d’avoir civilisé les siens ; Charles aimant les dangers, et ne combattant que pour la gloire ; Alexiowitz ne fuyant point le péril, et ne faisant la guerre que pour ses intérêts : le monarque suédois libéral par grandeur d’âme ; le Moscovite ne donnant jamais que par quelque vue : celui-là d’une sobriété et d’une continence sans exemple, d’un naturel magnanime, et qui n’avait été barbare qu’une fois ; celui-ci n’ayant pas dépouillé la rudesse de son éducation et de son pays, aussi terrible à ses sujets qu’admirable aux étrangers, et trop adonné à des excès qui ont même abrégé ses jours.
Ses œuvres sont une encyclopédie qui embrasse la philosophie, la politique, l’histoire, la poésie, l’éloquence et les arts, l’antiquité et les temps modernes, la littérature étrangère et contemporaine, en un mot toutes les formes de l’esprit humain, depuis le cèdre jusqu’à l’hysope.
La pureté consiste à employer les expressions de la langue que l’on parle, sans mélange de mots ou de tours étrangers. […] Belliqueux et grossiers, les Romains furent longtemps étrangers aux arts, qui ne s’introduisirent chez eux qu’après la conquête de la Grèce. […] Vers cette même époque, plusieurs hommes de lettres étrangers au barreau se présentèrent dans l’arène, et combattirent avec succès. […] Une réputation qui s’appuie sur des secours étrangers tombe bientôt. […] La cinquième : qu’il faut éviter de mêler rien d’étranger à la partie pathétique d’un discours.
L’imitation qu’il voudrait faire des vertus qui lui sont étrangères ne serait que mensonge et hypocrisie. […] Ne prenez donc pas les choses de trop loin, marchez droit au fait, éloignez les détails étrangers, et gardez-vous de noyer dans un déluge de paroles ce qui peut être dit dans un seul mot. […] Elle ne doit avoir aucun accent vicieux et étranger, aucun accent de province, mais l’accent de la bonne compagnie. […] L’orateur chrétien ne doit pas être étranger aux sciences profanes ; quelques-unes surtout seront pour lui d’une grande utilité. […] Que s’il fut enfin entraîné dans ces guerres infortunées, il aura du moins cette gloire de n’avoir pas laissé avilir la grandeur de sa maison chez les étrangers.
Votre sexe avec nous peut bien les partager, Rien d’aimable ne doit lui rester étranger. […] Je lis dans Balzac cette page piquante : « Toutefois, puisque je vous l’ai promis, il faut se résoudre d’aller à Paris, quand j’y devrais être aussi étranger qu’en un autre monde, et qu’on en chasserait les mauvais courtisans comme on en chasse les mauvais ministres.