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115. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Nous avons voulu qu’au sortir de leurs cours, les élèves des lycées et des collèges connussent, avec les plus grands noms de notre littérature, ce qu’elle a produit de plus parfait ; et ce sera là, nous l’espérons, le fruit d’une étude attentive de ces recueils, conçus dans un dessein unique, malgré quelques différences de compositions qu’il a semblé à propos d’y introduire. […] Malgré la vue de toutes nos misères qui nous touchent, qui nous tiennent à la gorge, nous avons un instinct que nous ne pouvons réprimer, qui nous élève. […] Car elle apprend aux justes, qu’elle élève jusqu’à la participation de la Divinité même, qu’en ce sublime état ils portent encore la source de toute la corruption, qui les rend durant toute la vie sujets à l’erreur, à la misère, à la mort, au péché, et elle crie aux plus impies qu’ils sont capables (le la grâce de leur Rédempteur. […] Pellisson s’élève avec force et éloquence contre une pareille distinction, dont le secret motif ne lui échappe pas. […] Soit qu’il élève les trônes, soit qu’il les abaisse, soit qu’il communique sa puissance aux princes, soit qu’il la retire à lui-même, et ne leur laisse que leur propre faiblesse, il leur apprend leurs devoirs d’une manière souveraine et digne de lui.

116. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Molière 1622-1672 » pp. 379-400

La farce même, il l’élève jusqu’à lui, et ses bouffonneries sont traversées par des éclairs d’intuition morale qui les rapprochent de la haute comédie dont il est le père. […] Le marchand le plus mince Élève ses enfants comme des fils de prince ; Sa fille, qu’en tous lieux il se plaît à vanter, N’entend rien au ménage, et ne sait pas compter ; En revanche elle fait des vers, de la musique, Et l’on trouve un piano… dans l’arrière-boutique.

117. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Supplément aux exemples. »

À loisir, en détail, tu veux m’assassiner ; Dans de longs bâillements et des vapeurs mortelles Ensevelir l’honneur des œuvres les plus belles ; Et toujours méthodique, et toujours concerté, Des élans d’un auteur abaisser la fierté, Tomber quand il s’élève, et ramper quand il vole ?

118. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Pascal. (1623-1662.) » pp. 35-39

Malgré la vue de toutes nos misères, qui nous touchent, qui nous tiennent à la gorge, nous avons un instinct que nous ne pouvons réprimer, qui nous élève.

119. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Descartes, 1596-1650 » pp. 9-14

Descartes 1596-1650 [Notice] Né à la Haye (Indre-et-Loire), élève des Jésuites de la Flèche, René Descartes passa les douze premières années de sa vie dans le monde et dans les camps, où il servit sous les ordres de Maxime de Nassau et du duc de Bavière (1617-1619).

120. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Maintenon 1635-1719 » pp. 94-99

Comment accommodez-vous cette enflure de cœur avec cette dévotion dans laquelle on vous élève ?

121. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

Ce poète a, en effet, une grande douceur de style, un heureux choix de mots, une grande fécondité de pensées et de tournures champêtres ; mais il s’élève peu, et n’a pas beaucoup de variété dans ses compositions. […] Lamotte-Houdard, né en 1672, élève et ami de Fontenelle, a fait aussi des églogues aussi peu naturelles, aussi mal versifiées que celles de son maître, et qui n’ont pas eu plus de succès. […] Tous lui conviennent, parce que son style s’élève ou s’abaisse, selon la matière ou selon l’état de la personne qui écrit ou à qui on écrit.

122. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

Voici comme il conta l’aventure à sa mère9 : « J’avais franchi les monts qui bornent cet Etat10,   Et trottais comme un jeune rat1   Qui cherche à se donner carrière, Lorsque deux animaux m’ont arrêté les yeux :   L’un doux, bénin et gracieux2 Et l’autre turbulent et plein d’inquiétude3   Il a la voix perçante et rude,   Sur la tête un morceau de chair4, Une sorte de bras5 dont il s’élève en l’air   Comme pour prendre sa volée,   La queue en panache étalée. » Or, c’était un cochet dont notre souriceau   Fit à sa mère le tableau, Comme d’un animal venu de l’Amérique6 « Il se battait, dit-il, les flancs avec ses bras,   Faisant tel bruit et tel fracas, Que moi qui, grâce aux dieux, de courage7 me pique,   En ai pris la fuite de peur,   Le maudissant de très-bon cœur. […] La Bruyère a jugé ainsi La Fontaine : « Un autre, plus égal que Marot et plus poëte que Voiture, a le jeu, le tour et la naïveté de tous les deux ; il instruit en badinant, persuade aux hommes la vertu par l’organe des bêtes, élève les petits sujets jusqu’au sublime : homme unique dans son genre d’écrire ; toujours original, soit qu’il invente, soit qu’il traduise ; qui a été au delà de ses modèles ; modèle lui-même, difficile à imiter. » 3. […] La force des petits a des jours où elle est irrésistible ; mais, comme un rien l’élève, un rien la renverse, et le moucheron, vainqueur du lion, périt dans la toile de l’araignée.

123. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Il n’est point de professeur à qui l’expérience n’ait prouvé qu’un abrégé de préceptes précis, clair et méthodique, où les vrais principes de la composition seraient présentés avec simplicité et mis à la portée des esprits ordinaires, offrirait aux élèves de précieux avantages. […] Comme la logique est ici destinée à diriger les élèves dans l’étude des belles-lettres, à former leur discernement et leur goût, je n’ai eu en vue que cette fin dans les applications que j’ai faites des principes du raisonnement. […] Quelle idée donne de son éducation un élève qui s’en acquitte avec cette timidité, cet embarras, cette monotonie qui détruisent le charme des pensées les plus délicates, et déparent le style le plus brillant et le plus harmonieux ? Voilà ce que j’ai fait pour rendre cette rhétorique moins imparfaite que celles qui existent et pour faciliter à nos jeunes élèves l’étude des règles de l’art de bien dire. […] Si Dieu en élève quelques-uns, c’est donc pour être l’appui et la ressource des autres.

124. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Vingt ans d’enseignement de la Rhétorique, en ramenant constamment ces questions sous nos yeux, nous ont montré combien nos élèves ont de peine à se former là-dessus des notions nettes et précises. […] Les limites d’un Précis ne permettent pas de multiplier les exemples ; nous avons dû chercher les plus frappants, et renvoyer souvent l’élève aux leçons des maîtres et aux études de la classe. […] Nous les avons cités de préférence aux orateurs, parce que les exemples sont plus courts, plus faciles à retenir et plus familiers aux élèves. […] Rollin, excellent juge en matière d’éducation comme de littérature, marque aux élèves le style dont il convient de se servir en faisant un rapport. […] Puisse donc ce travail, malgré ses imperfections, aider nos élèves à goûter ces belles études de l’intelligence humaine et de la langue nationale !

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