Madame de La Fayette craint toujours pour votre vie ; elle vous cède sans difficulté la première place auprès de moi, à cause de vos perfections ; et quand elle est douce, elle dit que ce n’est pas sans peine ; mais enfin cela est réglé et approuvé ; cette justice la rend digne de la seconde, elle l’a aussi : La Troche s’en meurt ; je vais toujours mon train, et mon tram aussi pour la Bretagne. Il est vrai que nous ferons des vies bien différentes ; je serai troublée dans la mienne par les États, qui viendront me tourmenter à Vitré, sur la fin du mois de juillet : cela me déplaît fort. […] Je ne puis point, à la vérité, ne point admirer leur cornage et leur bonheur d’avoir sacrifié au salut de la république une vie que la loi commune de la nature leur aurait tôt ou tard enlevée ; mais je ne puis aussi ne pas sentir la plaie cruelle que leur mort a faite à mon cœur, et ne point haïr et délester les Athéniens, auteurs de cette malheureuse guerre, comme les homicides et les meurtriers de mes enfants ! […] Quand leurs chefs ont déposé leurs armes et se sont rendus à nous, n’était-ce pas dans l’espérance de conserver leur vie ? […] Indépendamment de ces idées singulières, les écrivains romantiques ne voulurent plus être arrêtés dans leur vol vagabond par aucune des règles auxquelles s’étaient astreints les classiques, et dédaignant de ressembler au fleuve majestueux qui, sagement contenu dans son lit roule ses ondes généreuses et répand la fraîcheur, la vie et l’abondance partout où il passe, ils préférèrent s’assimiler au torrent impétueux, qui, libre dans son cours franchit toute barrière, s’élance de tous côtés, et porte le ravage et la dévastation dans les campagnes qu’il inonde.