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83. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. Racine. (1639-1699.) » pp. 226-241

Ajoutons que sa modestie et ses vertus privées égalaient ses talents. […] Madame, à votre époux c’est être assez fidèle : Trop de vertu pourrait vous rendre criminelle. […] Je vais donc, puisqu’il faut que je me sacrifie, Assurer à Pyrrhus le reste de ma vie ; Je vais, en recevant sa foi sur les autels, L’engager à mon fils par des nœuds immortels : Mais aussitôt ma main, à moi seule funeste, D’une infidèle vie abrégera le reste, Et, sauvant ma vertu, rendra ce que je doi A Pyrrhus, à mon fils, à mon époux, à moi. […] Fais connaître à mon fils les héros de sa race ; Autant que tu pourras conduis-le sur leur trace ; Dis-lui par quels exploits leurs noms ont éclaté, Plutôt ce qu’ils ont fait que ce qu’ils ont été : Parle-lui tous les jours des vertus de son père, Et quelquefois aussi parle-lui de sa mère. […] Oreste vous adore ; Mais de mille remords son esprit combattu Croit tantôt son amour et tantôt sa vertu.

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