Delà vient que le Prince de Condé valait seul à la France des années entières ; que devant lui les forces ennemies les plus redoutables s’affaiblissaient visiblement par la terreur de son nom ; que sous lui nos plus faibles troupes devenaient intrépides et invincibles ; que par lui nos frontières étaient à couvert, et nos provinces en sûreté ; que sous lui se formaient et s’élevaient ces soldats aguerris, ces officiers expérimentés, ces braves dans tous les ordres de la milice, qui se sont depuis signalés dans nos dernières guerres, et qui n’ont acquis tant d’honneur au nom français, que parce qu’ils avaient eu ce Prince pour Maître et pour Chef ». […] Il réfute ensuite les moyens de son adversaire, fait valoir les siens, et conclut enfin contradictoirement aux prétentions de la partie adverse. […] C’est là qu’il fera valoir ses preuves, en les disposant, en les développant de la manière la plus convenable à son sujet. […] C’est là que doivent être exposés, dans le plus grand jour, l’origine, le fond, les circonstances, les incidents, les suites de la cause, et les moyens qu’on fait valoir pour et contre. […] Le génie fécond de l’orateur athénien trouve toujours de nouvelles preuves à faire valoir : il présente tout ce qu’elles ont de réel et de solide, expose chaque raison dans toute sa force, et accable par le poids de la conviction.