Ainsi, encore que les hommes du monde n’aient pas de liberté véritable, étant presque toujours contraints de céder au vent qui les pousse, toutefois ils s’imaginent jouir d’un certain air de liberté et de paix, en promenant deçà et delà leurs désirs vagues et incertains1 Voilà, si je ne me trompe, une peinture assez naturelle de la vie du monde et de la vie de la cour. […] C’est là que je vous verrai plus triomphant qu’à Fribourg et à Rocroy ; et, ravi d’un si beau triomphe, je dirai en actions de grâces ces belles paroles du bien-aimé disciple : « La véritable victoire, celle qui met sous nos pieds le monde entier, c’est notre foi. » Jouissez, prince, de cette victoire ; jouissez-en éternellement par l’immortelle vertu de ce sacrifice. […] Quand Bossuet prêche devant la cour, sa morale, exemple de complaisance et d’exagération, s’inspire des maximes les plus sévères de l’Évangile, mais non sans tenir compte d’une existence qui n’est pas celle du cloitre : En cherchant à rompre les liens où les mondains s’enveloppent, elle ne confond avec les vanités du monde ni les intérêts sérieux qui ont leur part de ses soucis, ni les obligations véritables qui sont la tâche de chaque jour.