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14. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Chimène, fille du comte, vient demander au roi d’Espagne le châtiment de Rodrigue, qui a tué Gomès en combat singulier. […] D’un jeune audacieux punissez l’insolence ; Il a de votre sceptre abattu le soutien, Il a tué mon père. […] Il a tué mon père. […] Sire, ainsi ces cheveux blanchis sous le harnois, Ce sang pour vous servir prodigué tant de fois, Ce bras, jadis l’effroi d’une armée ennemie, Descendaient au tombeau tout chargés d’infamie, Si je n’eusse produit un fils digne de moi, Digne de son pays et digne de son roi : Il m’a prêté sa main, il a tué le comte ; Il m’a rendu l’honneur, il a lavé ma honte. […] Si Chimène se plaint qu’il a tué son père, Il ne l’eût jamais fait si je l’eusse pu faire.

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