Le citoyen le plus heureux, si sa patrie vient à tomber, tombe nécessairement avec elle ; tant qu’elle se soutient, il trouve dans le bonheur général les moyens de réparer ses propres disgrâces. […] » Je vais vous remettre sous les yeux la grandeur de votre empire, etc. » L’orateur cherche et trouve, dans l’exposé rapide des forces réelles des Athéniens, des moyens de ranimer leur constance et de soutenir leur espoir ; il achève de les enflammer par cette courte et énergique péroraison. […] « Quand les succès élèvent nos sentiments, nous pouvons, sans injustice, nous élever au-dessus des autres, puisque celui que le malheur accable ne trouve personne qui partage ses disgrâces On nous dédaigne dans l’adversité ; que l’on nous pardonne donc la fierté de notre âme dans la prospérité. — Ces hommes pleins d’un noble orgueil, et tous ceux, en général, qui ont brillé par des qualités supérieures, se sont vus en butte, pendant qu’ils vivaient, à l’injustice, et souvent aux persécutions de leurs contemporains. […] Suivons l’exemple de nos braves aïeux, qui, par leur union invincible et leur inaltérable concorde, ont porté cet empire au point de force et de grandeur où nous l’avons trouvé. […] Ce ne sont pas des alliés que nous allons secourir dans un pays où nous puissions trouver aisément les secours nécessaires : nous partons pour une contrée absolument ennemie, où quatre mois suffiront à peine, en hiver, pour recevoir des nouvelles. — Si nous ne partons pas avec des forces capables de résister à la cavalerie sicilienne, et de tenir contre leur pesante infanterie, le succès est impossible, puisqu’en nous supposant même mieux équipés que nos ennemis, nous aurons encore de la peine à les vaincre et à défendre nos alliés.